Le premier compte bancaire en Suisse ouvert par Jérôme Cahuzac a servi, dans un premier temps, à financer l’activité politique de Michel Rocard, après sa démission, a déclaré lundi l’ex-ministre du Budget. C’est exactement la thèse que nous avons soutenu dans Lupus lors de l’éclatement de l’affaire. Mais cela ne s’est pas arrêté là.
Il faut rapprocher tout ceci des révélations du socialiste Dalongeville en 2013 sur les liens et filières de financement de certaines fédérations du PS. Dalongeville n’a évidemment pas pu apporter la preuve de ce qu’il avançait devant le tribunal, mais c’est toujours ainsi, il est quasi impossible d ‘apporter les preuves dans ce genre d’affaires et cela permet aux tribunaux de ne pas faire leur travail tandis que les autres, ceux qui sont ainsi blanchis crient qu’ils ont été diffamés.Il faut remonter toute la filière de l’industrie pharmaceutique et du médical, est ce que cela sera fait?
Jérôme Cahuzac, actuellement jugé pour fraude fiscale et blanchiment à Paris, est accusé d’avoir dissimulé des avoirs sur un compte bancaire ouvert en 1992 en Suisse, puis transféré à Singapour en 2009, via des sociétés écrans établies au Panama et aux Seychelles.
Les sommes virées entre novembre 1992 et mai 1993 sur le premier compte, ouvert en 1992 à la banque UBS en Suisse au nom d’un avocat, n’étaient pas le fruit de son travail, mais constituaient le financement des activités politiques de Michel Rocard, a-t-il annoncé lundi à la barre à la surprise générale.
« La vie politique coûte cher », a déclaré Jérôme Cahuzac, expliquant qu’à l’époque, le financement occulte était « la règle ». L’ouverture de ce compte, « c’était du financement politique pour un homme dont j’espérais qu’il aurait un destin national », a-t-il ajouté.
Michel Rocard, décédé le 2 juillet dernier, a été Premier ministre de 1988 à 1991, période durant laquelle Jérôme Cahuzac a travaillé au cabinet de son ministre de la Santé, Claude Evin. Après sa démission, en 1991, il l’a suivi, et travaillait pour lui, en plus de ses activités de conseil auprès des entreprises pharmaceutiques et de chirurgie esthétique.
Une réflexion sur “Jérôme Cahuzac a financé Rocard,”