La menace de dictature de Macron et la trahison du Nouveau Front populaire français

j’apprécie la clarté analytique de l’organe trotskyste WSWS, il a enfin compris et exprimé l’unité de la situation occidentale: c’est un tout!

Un Tout comme je ne cesse de l’articuler jours après jours:

« l’establishment capitaliste, désespéré d’intensifier la guerre avec la Russie et la guerre des classes dans son pays, débat également d’un virage vers la dictature. »

L’impérialisme extérieur et la paupérisation intérieure sont les deux faces de la même médaille:

la crise du capitalisme sénile devenu financier et touchant ses limites de solution par la dette;.

Alex Lantier

Mercredi, les médias français ont rapporté que le président Emmanuel Macron pourrait invoquer l’article 16 de la Constitution pour suspendre le Parlement et assumer des pouvoirs d’urgence.

Cela expose clairement les problèmes critiques posés aux travailleurs par la guerre en Ukraine et les élections anticipées en Grande-Bretagne et en France : la menace d’un régime autoritaire ne vient pas uniquement des forces d’extrême droite comme le Rassemblement national (RN) en France. L’ensemble de l’establishment capitaliste, désespéré d’intensifier la guerre avec la Russie et la guerre des classes dans son pays, débat également d’un virage vers la dictature.

Fabien Roussel, secrétaire national et député du Parti communiste français (PCF), serre la main du président français Emmanuel Macron après un entretien à l’Elysée, à Paris, le lundi 21 juin 2022. 

Les travailleurs ne peuvent pas combattre ces menaces s’ils sont subordonnés aux forces sociales-démocrates et de pseudo-gauche comme le Nouveau Front populaire en France, qui soutient la guerre avec la Russie. La menace de Macron de suspendre le Parlement révèle que l’engagement du Nouveau Front populaire de combattre Macron et le RN dans les urnes, en remportant une majorité parlementaire et en formant un nouveau gouvernement capitaliste, est vide et en faillite.

L’article 16 de la Constitution française, s’il est invoqué par le président, lui accorde des « pouvoirs d’urgence » indéfinis pour suspendre le Parlement et gouverner sans contrôle. Cet article précise :

Si les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, son intégrité territoriale ou le respect de ses engagements internationaux sont gravement menacés et que le fonctionnement normal des autorités constitutionnelles est interrompu, le Président de la République prend les mesures qu’exigent ces circonstances, en consultant officiellement le Premier ministre, les présidents des chambres du Parlement et du Conseil constitutionnel. Il informe la Nation dans un message.

Aucune raison n’a été donnée publiquement pour laquelle Macron pourrait invoquer cet article. La radio Europe1 dit craindre des « excès » dans les manifestations après le scrutin du 7 juillet, tandis que la chaîne d’extrême droite CNews estime que cela pourrait être nécessaire « si aucun parti n’obtient de majorité [parlementaire] après les élections ». Quelle que soit la justification, invoquer l’article 16 serait une tentative inconstitutionnelle de Macron de devenir dictateur de droit divin des banques.

L’enjeu décisif des élections anticipées de Macron, à l’instar de la convocation d’élections anticipées du 4 juillet en Grande-Bretagne par le Premier ministre britannique Rishi Sunak, est la guerre de l’OTAN contre la Russie. Ces élections visent à procéder à une restructuration de la politique officielle par l’extrême droite avant le sommet de l’OTAN du 9 juillet à Washington, qui approuvera une escalade massive de la guerre.

Les classes dirigeantes des puissances de l’OTAN savent qu’il existe une opposition populaire écrasante à leurs conspirations, surtout au sein de la classe ouvrière. Un sondage du Groupe Eurasie du 9 juin révèle que 94 pour cent des Américains et 88 pour cent des Européens de l’Ouest souhaitent que l’OTAN négocie la paix avec la Russie en Ukraine.

Mais l’OTAN est déterminée à poursuivre ses plans de guerre déclarés pour une « défaite stratégique » de la Russie, dans le cadre d’une stratégie plus large de conquête du monde. Les planificateurs de l’OTAN visent à forcer un changement de régime à Moscou, à piller le pétrole et les minéraux stratégiques de la Russie, à forcer la Russie à retirer son soutien militaire à la Syrie et à d’autres pays ciblés par l’OTAN et, à terme, à utiliser la Russie comme base pour une guerre néocoloniale contre la Chine. Le complot dictatorial de Macron est un avertissement : la classe capitaliste n’a pas l’intention de laisser la démocratie ou les travailleurs faire obstacle à son programme de guerre mondiale.

Les travailleurs ne peuvent pas arrêter la guerre en votant pour le Nouveau Front populaire, l’alliance du Parti socialiste (PS) de la grande entreprise, du Parti communiste français (PCF) stalinien et des Verts appelée par les responsables de La France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon. faire la fête. Le Nouveau Front populaire participe pleinement à la réorganisation de droite de l’establishment politique que la classe dirigeante tente de mettre en œuvre via des élections anticipées.

Le Nouveau Front populaire n’est pas le Front populaire de 1934-1938 qui rassemblait les partis ouvriers de masse, la Section française social-démocrate de l’Internationale ouvrière (SFIO) et le Parti communiste stalinien (PC), avec le Parti radical libéral bourgeois.

Trotsky a mis en garde contre le rôle contre-révolutionnaire de cette alliance, qui liait les travailleurs au libéralisme bourgeois. Il a subordonné les masses ouvrières de la SFIO et du PC à des cliques corrompues du Parti radical, dirigées par des personnalités comme Edouard Herriot et Edouard Daladier. Après avoir vendu la grève générale française de 1936 et bloqué une lutte des travailleurs pour le pouvoir d’État et le socialisme, elle s’est effondrée et a ouvert la voie à la collaboration de l’élite dirigeante avec le nazisme en 1940.

Les trotskystes pourraient cependant entrer pendant un certain temps dans la SFIO et, malgré l’amère hostilité de la direction de la SFIO, travailler parmi la base de la SFIO. En effet, les partis ouvriers du Front populaire ont mené des politiques impensables pour le Nouveau Front populaire d’aujourd’hui. Ils ont formé la milice ouvrière Toujours Prêts à Servir (TPPS) pour lutter contre les attaques contre le mouvement ouvrier par des groupes fascistes comme la Cagoule et ont proposé des réformes sociales majeures, notamment la journée de 8 heures et les congés payés.

Le Nouveau Front populaire rassemble le PS, parti bourgeois de longue date de l’impérialisme français depuis sa fondation en 1971, avec des partis de la classe moyenne aisée. Il s’agit notamment de la bureaucratie du PCF, qui a perdu sa base ouvrière au fil des décennies depuis la dissolution stalinienne de l’Union soviétique en 1991, et du parti « populiste » LFI. Il ne propose aucune réforme sociale significative et signale de manière agressive son soutien à la guerre de l’OTAN contre la Russie.

Son programme électoral appelle à « la livraison d’armes appropriées » et à « l’envoi de soldats de maintien de la paix » en Ukraine « pour vaincre la guerre d’agression du [président russe] Vladimir Poutine ».

Alors que Mélenchon déclare vouloir « jeter nos divergences dans la rivière » et se réconcilier avec le PS pro-austérité, les responsables du Nouveau Front populaire appellent à une augmentation massive des dépenses militaires, qui ne pourraient être financées que par de profondes attaques contre les salaires et les programmes sociaux. . Interrogé sur sa politique à l’égard de la Russie, François Ruffin, responsable de LFI, qui a lancé le premier appel pour la formation du Nouveau Front Populaire, a déclaré :

Commençons très simplement par construire notre industrie de guerre. L’Europe doit retrouver sa souveraineté en matière d’armes, de canons, d’avions de guerre, de toute la gamme des armes, des matériaux et de la technologie ; elle ne doit plus dépendre des Américains. Et elle doit s’en donner les moyens. … Pour l’effort de guerre, nous devons veiller attentivement à l’unité de la nation.

L’appel de Ruffin à renforcer l’unité nationale pour détourner les ressources vers la machine de guerre est totalement réactionnaire. Cela révèle également pourquoi LFI a soutenu la trahison des bureaucraties syndicales lors de manifestations explosives et de grèves de masse contre les coupes dans les retraites de Macron l’année dernière. Ces coupes ont retiré des dizaines de milliards d’euros aux retraités pour financer l’augmentation record du budget militaire de Macron, une politique que Ruffin soutient.

Les bureaucraties syndicales qui soutiennent le Front populaire ne constituent aucun obstacle à un virage vers l’extrême droite dans la politique officielle. Inquiets, les journalistes de BFM-TV lui demandent si une grève générale éclaterait si le RN prenait le pouvoir le 7 juillet. La secrétaire de la Confédération générale du travail (CGT), Sophie Binet, les a rassurés : « La CGT, dans ses 130 ans d’histoire, n’a jamais appelé à un appel. une grève générale. … Je ne peux pas vous dire ce que nous ferions le 8 juillet, nous nous réunirions et prendrions la décision la plus collective possible.

L’escalade de l’OTAN contre la Russie provoquera une opposition explosive. Mais ces événements sont un avertissement urgent : un mouvement contre la guerre et la dictature ne peut être construit que par le bas, en mobilisant les travailleurs de la base indépendamment et contre les bureaucraties.

Au milieu d’une crise mortelle du capitalisme mondial, cela nécessite avant tout la construction du Parti de l’égalité socialiste (PES), la section française du Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI), comme l’opposition trotskyste au Nouveau Front populaire. . Tout comme il ne peut y avoir de socialisme sans démocratie, il n’y aura pas de démocratie sans lutte des travailleurs en France et à l’échelle internationale pour le socialisme.

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