Editorial. Le mythe de l’exceptionnalisme américain c’est le même que celui de la fin de l’Histoire et celui du capitalisme sans limite.

Les efforts des Etats-Unis pour maintenir leur hégémonie sont voués à l’échec, même si, dans un avenir proche, ils resteront probablement l’un des centres mondiaux, a déclaré le 26 juin le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Lavrov revient ici à ce qu’il fait de mieux; l’exposé d‘une vision qui permet de donner son intelligibilité à la situation conflictuelle du monde.

Il vise juste quand il affirme que tout découle de la volonté des élites américaines de refuser le mouvement l’Histoires et d’abandonner le mythe de leur exceptionnalisme; Il vise juste quand il assure que l’Histoire, actionnée, mue par les forces matérielles et non par les illusions forcera les Etats Unis à rentrer dans le rang.

En gros et pour simplifier ce que nous explique Lavrov c’est que « History is again on the move », l’histoire est a nouveau en branle comme disait Toynbee et que celui qui a proclamé la fin de l’histoire,  Fukuyama est un crétin.

Le mythe de l’exceptionnalisme américain traduit le désir profond de la société américaine « que cela dure », que le temps suspende son vol. C’est un désir de mort , désir de rigidité, d’immobilisme, pas un désir de vie et d’adaptation à la vie. Déja ce mythe se fracasse sur la rareté et le climat C’est un classique de la névrose sociale de tous les temps. C’est une production idéologique pour tenter de justifier l’ordre du monde qui leur est favorable, mais ce n’est qu’un mythe.

Il serait plus efficace d ‘ailleurs si ils n’y croyaient pas eux même!

Hélas ils y croient, tout leur système de conditionnement éducatif, médiatique, religieux va dans ce sens: ils sont élus, ils sont différents, ils sont supérieurs. C’est TINA et le fameux « dorénavant ce ne sera plus jamais comme avant que connaissent bien les financiers surtout ceux qui achètent Nvidia!

IIs n’ont pas compris qu’être supérieurs aux autres hommes ce n’est pas la même chose qu’être authentiquement tout puissants; cela ne donne pas la possibilité de défier les Dieux, de braver la Necessité.

La vraie toute puissance est humble face au poids du Réel, face aux limites de notre condition et surtout face aux limites de nos Systèmes. J’ai coutume de dire que ce qui mettra les Etats Unis au tapis, ce ne sont pas leurs ennemis, mais eux même, ils chuteront par la logique interne, endémique de leur Système. Ils s’entropiseront et subiront la destruction par l’inadaptation progressive de leur système aux conditions changeantes de la survie.

Deja le coût pour maintenir l’ordre social américain actuel est devenu colossal, le coût pour maintenir l’ordre mondial est astronomique! On le voit avec les déficits, avec la dette! Le cout de reproduction du système américain , le coût pour le prolonger encore un peu sont devenus écrasants; les charges de la dette sont maintenant supérieures au budget militaire.. C’est la dette, la détermination de la dette qui gouverne les Etats-Unis

Même chose en passant pour le Système français bien sur.

Les Americains se font piéger dans leur construction de supériorité imaginaire et ainsi ils accélèrent leur perte, on le voit avec l’engrenage financier dans lequel ils sont plongés et qui va les broyer.

La Bourse est une arme de destruction massive de l’économie américaine, c’est la projection de ce mythe de toute puissance de cette illusion d’exceptionnalisme, de cette prétention qu’aucune limite ne s’impose à eux!

La bourse américaine est le meilleur symptôme de la maladie sociale de ce pays, espace fou, irrationnel, déconnecté, suspendu dans les airs qui ne tient que par la production de ce qui va le détruire inexorablement , la production de monnaie tombée du ciel.

 Fukuyama qui a prédit la fin de l’Histoire est un faux prophète comme il y en des centaines dans les réservoirs de pensée américaine, dans les think tank et les universités, tous ces gens sont prisonniers de la pensée de groupe qui seule permet la promotion sociale; ils sont prisonniers du pognon, du business qui les rémunère pour dire sa messe, et ils pensent faux. Ils pratiquent la pensée mécanique, positive, l’extrapolation, le dérivable, ils croient que le temps peut suspendre son vol et qu’il suffit que celui qui détient le pouvoir et surtout l’argent le veuille.

La pensée positive qui donne la priorité à l’esprit et à la volonté est insuffisante pour rendre compte de l’ordre du monde car elle est une production de ce monde, elle s’inscrit dans ce monde et elle fait partie des problèmes de ce monde. On ne peut à la fois être à la fenêtre et se voir passer dans la rue. Le monde réel, le vrai monde est mu, produit par le jeu de forces antagoniques -si ce n’est pas la lutte des classes, ce seront d’autres forces- lesquelles produisent le mouvement, elles ne sont jamais en repos et c’est ainsi que se fait l’Histoire. Nous ne faisons jamais que tenir des discours plus ou moins adéquats sur cette histoire, jamais nous ne la faisons, c’est elle qui nous fait; Elle nous traverse, elle produit nos pensées, nos théories, et in fine elle nous produit nous même.

Le monde d’illusions, de simulacres, de mises en scène, de spectacles, que permet le Pognon est en dernier ressort un produit de l’Histoire, il ne la produit pas,

L’Histoire c’est de la dialectique concrétisée, de la logique dialectique en mouvement, plus ou moins déguisée, plus ou moins mystifiante, elle ne s’arête jamais malgré les apprentis sorciers qui gèrent les illusions, les faux miracles, les grands messes . Les signes ne produisent pas le réel , pas plus que les narratives, au mieux tout ce que l’on peut espérer c’est qu’ils le reflètent.

Lavrov.

«On a l’impression que l’élite dirigeante américaine n’a tiré aucune leçon des nombreux échecs politiques étrangers et militaires de ces dernières années. Elle reste aveuglément attachée à la croyance en l’exception américaine. <…> Comme cela s’est produit à plusieurs reprises dans l’histoire, cela repose toujours sur des illusions. Et en ce sens, il ne fait aucun doute que cette démarche visant à maintenir l’hégémonie à tout prix est vouée à l’échec », a-t-il déclaré lors du forum Primakov Readings.

Le ministre des Affaires étrangères a également qualifié d’échec les efforts de l’administration du président américain Joe Biden visant à infliger une défaite stratégique à la Russie ou à contenir simultanément Moscou , Pékin et Téhéran.

Selon lui, même si dans un avenir proche les États-Unis resteront l’un des centres mondiaux, cela ne signifie pas que cela se produira avec la préservation de l’ordre mondial centré sur l’Amérique.

Les capitales des pays occidentaux reconnaissent que l’équilibre mondial des forces évolue en défaveur de l’Occident, a noté M. Lavrov. Dans le même temps, il a souligné que les conclusions correspondantes des politologues n’ont pas encore été mises en pratique dans la volonté de l’Occident collectif de construire des relations égales avec d’autres sujets de politique internationale, basées sur les principes de l’avantage mutuel.

Le ministre a rappelé que dans l’histoire du monde, le désir de tout État d’établir une hégémonie mondiale a invariablement entraîné des conséquences tragiques pour cet État lui-même, ses patrons et le reste du monde.

La Russie, quant à elle, souhaite uniquement garantir qu’aucune menace à sa sécurité ne vienne de l’ouest, a souligné M. Lavrov.

« La future architecture de sécurité est ouverte à tous les pays eurasiens »Ce dont Vladimir Poutine a parlé lors de la réunion avec les dirigeants du ministère russe des Affaires étrangères. Citations clés

La veille, Lavrov avait déclaré que la Russie serait prête à dialoguer avec l’Occident si sa politique anti-russe changeait. Dans le même temps, en cas d’hypothétiques propositions de coopération de la part des voisins occidentaux, Moscou se souviendra de la facilité avec laquelle ils ont refusé leurs obligations , a noté le ministre.

Plus tôt, le 18 juin, le président russe Vladimir Poutine avait déclaré dans un article du journal nord-coréen Nodong Sinmun que les tentatives occidentales visant à contenir et à isoler la Fédération de Russie avaient échoué .

Il a noté que le pays augmente son potentiel économique ; d’autres domaines de progrès sont la science, l’éducation et la culture. Dans le même temps, les États-Unis tentent de toutes leurs forces d’imposer au monde ce qu’on appelle « l’ordre fondé sur des règles », a souligné le dirigeant russe. Il a noté que les dirigeants américains considèrent le désir naturel et légitime d’autonomie et d’indépendance du Reste du Monde comme une menace.

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