La reddition de Tsipras, un tournant pour l’Europe

Ou vous acceptez toutes nos conditions, ou bien vous quittez l’euro.
Voici en résumé l’ultimatum lancé aux Grecs.
Nous sommes dans le « tout ou rien », dans le « ou bien c’est noir ou bien c’est blanc ».
Si c’est bien le résumé de la situation, c’est une terrible défaite pour Tsipras, pour les Grecs, pour les eurosceptiques, pour Hollande et les peuples des pays du Sud. C’est une grande victoire pour la classe des kleptos qui, cette fois, ce n’est pas fréquent, avait objectivement intérêt commun avec les pays du Nord.  D’ailleurs les cours boursiers des banques montent fortement.

Après des années de flou , placée devant un  choix  entre la solidarité et la mise au pas, l’Europe choisit de mater les récalcitrants.

Pour la France, c’est une humiliation discrète, car peu de Francais avaient compris ce qui était en jeu. Et ce ne sont pas les usurpateurs qui se présentent comme l’opposition qui allaient faire un effort pour éclairer le débat et montrer les enjeux . Ils sont restés bien planqués à l’arrière.
Depuis le début de la construction Européenne, la classe politique Francaise vit sur un mythe : il est possible d’ inflêchir la position Allemande, de la rendre plus compatible avec la nature profonde des pays du Sud et celle de la France.

Tout au long de la crise, on a louvoyé, tergiversé, enfumé, on a navigué dans le brouillard et maintenu les illusions. On a même, par le biais de la BCE introduit indirectement un peu de mutualisation et de solidarité. Mais la question Grecque était de toute autre importance car elle donnait à voir franchement les choix, finis les enfumages, il fallait choisir entre la solidarité ou le rapport de forces. A la faveur de la situation grecque, Hollande a tenté de saisir l’opportunité de faire pencher la balance du côté de la solidarité, il a fait alliance avec le faible, il a perdu -semble -t-il- et ceci est dramatique pour l’avenir.

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Si les choses aboutissent comme il est dit ce lundi matin, Tsipras va boire la coupe jusqu’à la lie, c’est même plus que la lie, c’est la cigüe du suicide.

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La liste des mesures présentées à Tsipras est draconienne. Comme le dit cyniquement Alex Stubb ministre Finlandais des Finances, « ce qui est demandé est bien plus dur (harsch) que ce qui était demandé avant le Référendum ». En clair, les Grecs et Tsipras sont punis pour avoir osé se rebeller.

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Ils sont osé se rebeller, , mais cette rebellion est secondaire en regard de leur incohérence et leur inconséquence. Depuis le début, l’équipe de Syriza fait la preuve de son incompétence. Elle n’a pas compris qu’elle n’avait qu’une arme, l’arme atomique qui consiste à avoir le courage d’aller jusqu’au bout. Elle a négligé le fait que le peuple voulait tout et son contraire, c’est à dire contester Bruxelles, mais rester dans l’euro et recevoir des aides. Elle n’a pas compris , ce que pourtant nous avons vu dès le premier jour, que la BCE allait passer le noeud coulant autour du cou des banques et les asphyxier en favorisant une ruée sur les dépôts bancaires. La seule mesure à prendre avant d’engager le bras de fer était de déclarer un bank-holiday. Déclarer un bank- holiday, c’était piéger l’argent en Grèce, ne pas se mettre dans les mains de la BCE et surtout montrer que l’on était disposé à payer le prix pour aller jusqu’au bout. De toutes facons, pour Syriza depuis le premier jour, c’est tout ou rien. Il était évident qu’en cas de défaite ils seraient balayés, mis aux poubelles de l’histoire.

La dissuasion du faible au fort ne peut que reposer sur la démonstration par le faible qu’il est prêt à aller jusqu’au bout, qu’il est prêt à tout sacrifier au nom d’un principe supérieur. La seule dissuasion du faible au fort c’est, il faut oser le dire, le terrorisme. Il suffit d’avoir le courage, la clairvoyance de se reporter au heures glorieuses de la Résistance dans les années 40.
Il fallait créer un véritable état d’esprit de combat et de sacrifice chez les Grecs et non pas cette veulerie de consommation médiocre à laquelle on a assisté. La ruée et la menace sur les banques a libéré les comportements les plus veules des Grecs, ils se sont précipités pour acheter, consommer, tricher bref, profiter de la situation. Achats de bijoux, de voitures, d’équipement ménager, de vêtements, une véritable fièvre, une débauche. Dans une situation qui aurait réclamé le sacrifice, ce que l’on a libéré ce sont les bas instincts. Ces gens n’étaient pas mûrs pour un combat, quel qu’il soit.

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Nous avons le triste pressentiment, complété par notre expérience, qu’il en va de même en Espagne, en Italie et bien sûr en France. Fondamentalement, la masse est Pétainiste. Et ce n’est pas un mince paradoxe que de voir le Front National, héritier des Pétainistes, se présenter comme le parti de la résistance, de l’exit, et Marine le Pen comme Madame Frexit ! L’histoire a de ces mystifications ! Ce que veulent tous les politiciens, c’est attraper les mouches que vous êtes avec du vinaigre pour monter, eux, et leurs amis, sur le podium.

Ajout lundi 11h

Tsipras was presented with a laundry list of unfinished business from Greece’s previous bailouts at an emergency summit that stretched in its 14th hour by 5:59 a.m. Monday in Brussels.

Euro-area chiefs gave Tsipras three days to enact their main demands to keep alive chances of adding bailout funds of as much as 86 billion euros ($96 billion) to earlier commitments of 240 billion euros.
With Greece running out of money and its banks shut the past two weeks, the gathering was billed as the country’s last chance to stay in the euro. Tsipras, who says he wants to keep Greece in the currency union, has been in financial limbo since his government missed a payment to the International Monetary Fund and allowed its second rescue package to lapse on June 30.

The summit and the finance ministers’ meeting that preceded it featured skirmishes pitting hardliners led by Germany against others. French President Francois Hollande rejected the notion of suspending Greece from the currency. Earlier, German Finance Minister Wolfgang Schaeuble snapped at European Central Bank President Mario Draghi.
Greece Faces Stricter Demands From Creditors for More Aid

An official in Brussels said the document was very bad for Tsipras and the Greek people. “They want to wreck us,” Defense Minister Panos Kammenos posted on Twitter. “Enough is enough.”
“This Eurogroup list of demands is madness,” Nobel laureate Paul Krugman wrote on his blog. “It’s a grotesque betrayal of everything the European project was supposed to stand for.” « This Eurogroup list of demands is madness »
In addition to requirements to cut pensions and raise sales taxes, measures that Tsipras accepted last week, the memo demanded that creditor representatives return to Athens with full access to ministers and a veto over relevant legislation.
Euro-area leaders also want Tsipras to transfer as much as 50 billion euros of state assets to a Luxembourg-based company for sale and make him fire workers he hired in defiance of previous bailout commitments.
After putting up with personal attacks, contradictory messages and an anti-austerity referendum from Athens, euro-area policy makers pressed home their advantage with Tsipras’s resistance running out of fuel.

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“I’d like to see them demonstrating starting tomorrow in their parliament they’re serious about implementing the changes, legislative and structural, that need to be put in place,” Irish Prime Minister Enda Kenny said. “Every day that this goes on, the eventual solutions are more costly.”

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Tsipras was elected in January after campaigning to reject austerity. After routinely calling the conditions demanded in exchange for aid “blackmail,” he may be forced to organize a government of national unity or call new elections.

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“#ThisIsACoup” became the most-trending Twitter hashtag in both Greece and Germany as talks stretched into the early hours of Monday.

“The costs for Greece of staying in the euro are reaching a point where the balance could favor grexit,” said Daniel Munevar, who advised former Finance Minister Yanis Varoufakis before he quit last week. “The costs being demanded of Greece are so punitive that they are almost impossible to meet.”

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Greece, whose economy has shrunk by about a quarter since the first of two bailouts was enacted in 2010, needs as much as 86 billion euros over three years, with 22 billion euros required by the middle of August.

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Any deal is unlikely to be rubber-stamped before Greece has to repay the European Central Bank 3.5 billion euros on July 20, and so creditors discussed bridge financing to avert a default, officials said. An EU official rejected speculation that the ECB was willing to postpone the payment.

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Greece’s banks remain shut and capital controls will remain in place when they reopen, as soon as this week if there’s a deal, Economy Minister George Stathakis told Mega TV.
The banks are expected to stay closed on Monday, so the ECB won’t need to adjust its now-frozen emergency credit line to the banks right away, an EU official said as leaders were meeting. The ECB’s Governing Council is slated to review the banks’ situation again on Monday.

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Greece needs to pass laws by July 15 to raise sales tax, cut pensions, change the bankruptcy code, safeguard the independence of the statistics office and make spending cuts automatic if the budget misses its target, according to the text presented to leaders.
The deal on offer is “clearly harsher than what Greece rejected in the referendum last weekend,” Finnish Finance Minister Alex Stubb told reporters as the leaders talks began. “It’s a rather black and white choice.”
Greek Lawmaker Dimas Says EU Measures Likely Pass

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