Une analyse intéressante de Carmignac autour de l’idée de transition

Transition.

 » Transition. C’est le terme qui désigne le mieux la situation que sont en train de vivre les marchés financiers et que Didier Saint-Georges Membre du comité d’investissement et Managing director de Carmignac Gestion analyse dans sa lettre de juillet. Selon le gestionnaire d’actifs, cette transition se fait d’un univers marqué par les « remèdes monétaires radicaux » appliqués par les banques centrales à un monde en crise économique à un environnement plus instable, comme l’indique « la récente poussée de volatilité du prix des actifs financiers dits « sans risques » ».

« Bien que plusieurs banques centrales, dont la BCE, demeurent encore puissamment à la manoeuvre, leur capacité à continuer de jouer le rôle de suppresseur de risques pour les marchés se voit désormais menacée par la perspective d’une reprise graduelle de l’inflation, et son impact sur les marchés de taux », note Didier Saint-Georges.

En fonction des régions du monde, les enjeu de la « grande transition » diffèrent. Aux Etats-Unis, « il est crucial pour la Fed de se redonner des marges de manoeuvre dans sa politique monétaire (autant pour contrôler une éventuelle accélération des indicateurs d’inflation que pour pouvoir agir au prochain ralentissement cyclique), mais il est également impératif de ne pas resserrer trop vite les conditions de financement d’une économie encore fragile », résume Didier Saint-Georges, évoquant le resserrement attendu de la politique monétaire américaine.

En zone euro, l’enjeu est d’abord politique, en faveur d’une meilleure intégration, pointe le Membre du comité d’investissement de Carmignac Gestion. « La crise grecque constitue la partie immergée de l’iceberg qui se présente devant l’Union monétaire européenne », avertit le gérant. Ce dernier craint que l’absence de marges de manoeuvre budgétaires en Europe pour faire face à un éventuel ralentissement de l’économie n’entraine de profondes divergences entre les pays les plus faibles et ceux qui auront gardé des réserves. « La transition de la zone vers une réelle intégra- tion fiscale constitue sa seule perspective constructive, mais sera très délicate à négocier compte tenu du regain de popularité des arguments souverainistes », prévient Didier Saint-Georges.

Du côté de la Chine, « c’est la transition vers une économie ouverte et globale qui constitue l’horizon de moyen terme » que devront gérer les responsables du pays afin d’aboutir vers « une croissance équilibrée et prospère ». Le succès de cette opération « conditionnera l’ampleur des flux de capitaux qui viendront s’investir sur un marché, dont le poids est susceptible de doubler dans les indices actions mondiaux », assure Didier Saint-Georges.

Enfin, au Japon, les tentatives de réforme du fonctionnement de l’économie, « vers une dynamique économique portée par l’augmentation des revenus des ménages, l’amélioration de la gouvernance d’entreprise, et la déréglementation du marché du travail et de secteurs historiquement protégés », ont le soutien de la Banque centrale mais devront « encore surmonter des obstacles culturels profondément ancrés. »

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