Avertissement important; la crédibilité au service de la dissémination du risque

Présenté d’une autre façon, l’article ci dessous soutient que dans une perspective de moyen terme, il n’y a strictement rien à gagner sur les marché financiers. Tout ce qu’il y a à faire, c’est de prendre des coups et des coûts. Le taux de rendement du meilleur produit qui soit, le Bund Allemand à 5 ans est de -0,30%, ce qui signifie que si vous achetez le meilleur produit qui existe sur le marché mondial, vous ne pouvez espérer au mieux que conserver votre capital, moins -5 fois 0,30%, soit moins  1,5%.

Au mieux, vous pouvez espérer récupérer 98,5% de votre capital, tout le reste vous fera perdre plus, dans l’univers financier. Bien sûr vous avez l’espoir d’être plus intelligent que les autres ou d’être plus chanceux, mais l’espoir n’est pas une stratégie!

Votre banquier va vous dire:  « si vous prenez plus de risques, vous allez gagner plus ». C’est faux, si vous prenez plus de risque vous perdrez plus. A notre époque, l’autre nom de « risque » est « perte ». Vous serez tué par la volatilité intermédaire car la rentabilité finale de -1,5% vers laquelle tout va converger ne sera obtenue que par solde, à la fin, après des bas et des hauts qui vous effraieront et vous feront tout liquider. La rentabilité maximum que vous pouvez obtenir de moins 1,5% ne le sera qu’après une chute terrible ou plusieurs chutes en escalier au cours desquelles il vous faudra un moral d’acier pour résister. 

Ce rendement final de moins 1,5%  à cinq ans sera réservé à une élite. La perte globale plus importante est assurée car pourquoi continerait-on de « créer de la valeur » alors que le monde s’appauvrit, si ce n’est pour attirer les gogos à jouer la loterie, et opérer un gigantesque  transfert de richesse des moins aptes vers les plus aptes, des plus naifs, vers les professionnels initiés et proches des pouvoirs? 

Imprimez cette introduction  à notre article , gardez là et relisez là dans cinq ans ou avant….

Les derniers développements produisent comme un malaise. Certes tout est conforme à ce  que nous avions annoncé en Aout 2915 puis encore en Décembre, les banques Centrales lachent du lest:  la PBOC fait la pluie pour essayer de restaurer le beau temps, la BCE  offre une nouvelle tournée, la Fed relance la liquidité en dollars et desserre les conditions financières; mais il y a un   » mais »: la réaction des marchés est simplement positive, sinon médiocre.

Le rendement du roucoulement des colombes est faible, la musique a beau jouer, les danseurs sont de moins en moins nombreux sur la piste et il repartent vite sur leur siége. Ici, la dernière Yellenerie, ultra dovish n’a pas produit un grand Bang , loin de là, un petit pétard mouillé. La tendance à la baisse est interrompue, mais les relais manquent pour aller plus loin pendant que les TBTF continuent de « distribuer ».

Parmi les commentaires, on trouve beaucoup de réflexion sur la crédibilité. Bref sur les perceptions des opérateurs, comme si elles étaient déterminantes au dela du jour le jour. La crédibilité ne fait pas partie du monde réel, objectif, matériel, c’est un accessoire du monde magique dans lequel la névrose financière fait vivre les opérateurs et leurs chefs d’orchestre.

La crédibilité c’est une sorte de stimulant de court terme , qui peut être assimilé aux prophéties, vous savez celles qui se réalisent quand elles sont crues. Nous essayons de vous faire comprendre que l’on est dans ce registre, celui des « sel-fulfilling prophecies ». Comme ce n’est pas de l’ordre du fondamental, il faut sans cesse des rappels, il faut sans cesse entretenir la croyance. Et plus le temps passe, plus il faut rapprocher les interventions.

La crédibilité est une invention, une mise en forme de la propagande qui a été lancée afin de faciliter la tâche des Banques Centrales; la crédibilité est un auxiliaire du système Pavlov: la sonnette qui annonc le bol de punch tinte, vous êtes censé remuer la queue, saliver et vous précipiter pour acheter des actifs financiers, vous êtes censé  vous « goinfrer ». La crédibilité c’est cela, c’est une partie de ce complexe que nous épinglons pour simplifier, le réflexe de Pavlov. Cela n’a rien à voir avec la compétence, l’adéquation, non cela a à voir avec l’absence de réflexion! La crédibilité est un raccourci pour ne pas avoir à reflêchir.

Si la Fed est crédible vous êtes censés réagir, vous êtes censé avoir confiance dans la séquence   qui va suivre, le bol de punch, la hausse des marchés. La crédibilité ne recouvre qu’une chose; le mystère de l’apprentissage qui fait saliver.

Comme pendant longtemsp la Fed a comme on dit « délivré », alors les marchés ont confiance et ils ont confiance tant qu’ils gagnent de l’argent. C’est à dire tant qu’ils sont récompensés pour leur moutonnerie. Leur grégarité. C’est une sorte de « susucre », qui sert à renforcer les comportements comme lorsque l’on cherche à domestiquer un animal. Les marchés sont des bêtes sauvages que l’on a temporairement « matées » avec des  procédés  d’apprentissage et le « sussucre », c’est la hausse, c’est le bénéfice financier que l’on octroie.

Dans pareil système, il faut que les animaux domestiques soient obéissants, mais symétriquement, il faut que les Maîrtes restent en mesure de distribuer les récompenses. Ce que la presse et les banques TBTF appellent la crédibilité de la Fed c’est sa capacité à faire gagner de l’argent facilement. On ne vous parlera jamais de la crédibilité de la Fed dans  le sens négatif, dans sa capacité à calmer le jeu et à  vous faire perdre de l’argent. Non cette crédibilité là, c’est celle qu’avait la Bundesbank en son temps. Mais c’était  avant…La crédibilité a à voir avec la complicité, la connivence. Et les bandits ne sont complices que tant qu’il y a du butin à se partager.

Nous voyons un commentaire qui nous fait sourire: « la Fed est en train de perdre sa crédibilité, mais ce n’est pas grave car il n’y a plus grand chose à perdre. » Cette formulation, un peu humoristique recouvre quelque chose de sérieux: nous disons nous, que le potentiel de hausse des marchés est faible. Et nous assimons ce capital de crédibilité au potentiel de hausse qui subsiste. Nous allons plus loin, les actions des Banques Centrales telles que nous les percevons depuis le mois d’Aout 2015 sont destinées à favoriser un atterrissage, un plateau dans  les plus hauts niveaux, mais elles ne sont pas destinées à « embarquer » les marchés, à les faire monter. Elles savent que le potentiel est limité et qu’aller plus loin les mettraient en difficulté du coté de la stabilité financière globale.

Les responsables ont vu, touché de leur doigt les risques de boule de neige à la baisse, ils ont touché du doigt la fragilité des marchés et ils ne vont pas prendre le risque d’aggraver cette fragilité en les poussant encore plus haut.  Ce que veulent les responsables de la conduite des affaires, ce sont des relais ils veulent se « tirer des pattes », se dédouaner. Ils veulent que le papier tourne, qu’il change de mains qu’il aille du sytème bancaire  vers le public, ils veulent disséminer le risque. Ils veulent que le stock détenu par les grossistes TBTF  soit liquidé. Tout leur trvail ne peut être que celui là. Si ils raisonnaient autrement ce seraient des criminels avérés, ils ne sont que criminels supposés pour l’instant.

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