Nous faisons la guerre chez eux, ils font la guerre chez nous

Le grand tabou , c’est cela: nous faisons la guerre chez eux et ils font la guerre chez nous.

Le tabou, c’est la symétrie et l’enchainement des causes et des effets. Il faut parler du terrorisme comme s’ il était tombé du ciel sans raison, par pure méchanceté.

Non! Nous avons détruit l’Irak, l’Afghanistan, la Libye, monté des tribus, des religionns les unes contre les autres, nous cirons les babouches de tyrans,  etc , nous avons détruit des régimes, assassiné  des dirigeants, mais la vérité est que nous ne savons que détruire parce que nous ne savons pas par quoi ou qui  les remplacer. Ceux que nous mettons en place sont des fantoches, sans légitimité, des stipendiés de la CIA ou autres. Nous créons le chaos sans aucune possibilité de reconstruire un ordre acceptable par les populations. 

Le terrorisme ne fait que commencer en tant que choc des populations à la fois au plan international et au plan domestique. On ne fait que produire des ennemis, susciter des antagonismes. Qui ne voit le raidissement à l’intérieur de nos communautés, les émergences de violences? 

Une page de notre histoire marquée par les souvenirs des atrocités passées s’est tournée, la guerre sous toutes ses formes redevient possible. Il suffit de porter attention au processus subreptice de réinstallation dans la guerre froide avec la Russie. L’Otan est devenu une pure machine de guerre. Elle joue le rôle qu’ont joué les alliances lors des conflits de la Première et de la Seconde Guerre Mondiale. Rôle d’extension et d’aggravation des tensions. 

Le groupe Etat islamique prépare de nouvelles attaques contre la France et pourrait passer à l’acte « le plus rapidement possible » en échafaudant de nouveaux modes opératoires pour frapper des foules, selon le directeur général de la sécurité intérieure.

Patrick Calvar a déclaré le 10 mai dernier devant des députés que la France demeurait « clairement le pays le plus menacé », six mois après les attentats sanglants du 13 novembre, revendiqués par l’organisation djihadiste.

« Nous savons que Daech (acronyme arabe de l’EI, NDLR) planifie de nouvelles attaques (…) et que la France est clairement visée », a-t-il affirmé lors d’une audition devant la Commission de Défense de l’Assemblée nationale, dont le contenu a été rendu public mercredi.

« Si les attentats de novembre dernier ont été perpétrés par des kamikazes et par des gens armés de kalachnikov ayant pour but de faire le maximum de victimes, nous risquons d’être confrontés à une nouvelle forme d’attaques », a-t-il ajouté.

Le patron de la DGSI a évoqué le scénario d’une « campagne terroriste caractérisée par le dépôt d’engins explosifs dans des lieux où est rassemblée une foule importante, ce type d’actions étant multiplié pour créer un climat de panique ».

Il n’a en revanche pas cité de cibles potentielles, pas même l’Euro de football organisé en France du 10 juin au 10 juillet, durant lequel 2,5 millions de personnes sont attendues dans les stades et sept à huit millions dans des « fans zones » installées au coeur des dix villes hôtes de la compétition.

Selon lui, « Daech se trouve dans une situation qui l’amènera à essayer de frapper le plus rapidement et le plus fort possible: l’organisation rencontre des difficultés militaires sur le terrain et va donc vouloir diversion ».

Le groupe al Qaïda, soucieux de « redorer son blason », et ses différentes antennes régionales – Aqmi dans le Nord de l’Afrique et Aqpa au Yémen – représente également une menace importante, aux yeux de la DGSI.

« AFFRONTEMENTS INTERCOMMUNAUTAIRES »

D’après Patrick Calvar, le danger peut provenir des 645 Français ou résidents en France actuellement présents en Syrie et en Irak, mais aussi des francophones qui peuvent « très facilement » venir en France et, à plus long terme, des enfants de djihadistes, « entraînés » et « instrumentalisés ».

Ces déclarations font écho à celles de l’exécutif français, lequel répète régulièrement que la menace n’a jamais été aussi élevée qu’aujourd’hui.

« Oui, nous sommes une cible et sans doute la cible numéro un de l’Etat islamique », a redit le Premier ministre, Manuel Valls, jeudi sur RTL.

Toutefois, la réponse ne doit pas se limiter au seul volet sécuritaire, selon Patrick Calvar.

« Il faut tâcher de comprendre à qui nous avons affaire. Nous constatons chez la plupart de ceux que nous arrêtons un profond mal-être », a insisté le directeur général de la sécurité intérieure devant les députés.

Puis: « Pour être franc avec vous : je crains cent fois plus la radicalisation que le terrorisme. Avec le terrorisme, nous prendrons des coups mais nous saurons faire face (…) mais cette radicalisation rampante qui va bouleverser les équilibres profonds de la société est à mes yeux beaucoup plus grave. »

Et, d’après Patrick Calvar, ces phénomènes risquent de provoquer des réactions en chaîne, y compris des « affrontements intercommunautaires ».

« L’ultra-droite (…) n’attend que la confrontation (…) Eh bien, cette confrontation, je pense qu’elle va avoir lieu. Encore un ou deux attentats et elle adviendra », a-t-il dit.

La France a été la cible de plusieurs attaques en 2015 – notamment contre le Stade de France, des bars et des restaurants de la capitale en novembre et contre Charlie Hebdo et un commerce de produits cashers en janvier.

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