Bourse, l’atterrissage se passe bien, Yellen s’enhardit

Il est impossible d’analyser le marché en termes techniques, ceux qui s’y essaient se prennent à chaque fois l’escarpolette dans les dents et se déconsidèrent. Il n’ya rien à prévoir par ce que rien n’est prévisible.

On l’a vu cette semaine avec le nouveau contrepîed qui a dribblé les traders sur la nième volte face de la Fed.

On croyait que sa politique était encore « data dependant » , en réalité elle est totalement arbitraire, même les données économiques ne sont plus determinantes. L’économie flirte avec la stagnation.

Ce que l’on retire du dernier compte rendu, c’est que si il n’y a pas d’affaiblissement, il y aura hausse des taux. Ce qui est très différent des formulations précédentes.

Avant la Fed disait « si les chiffres s’améliorent encore, nous monterons les taux » cette fois elle dit « si il n’y a pas d’affaiblissement, nous monterons les taux ». C’est plus qu’une nuance, cela veut dire que la tendance est à la hausse des taux, spontanément. Il faut un élément nouveau pour qu’il n’y ait pas de hausse.

Ceci démonrte clairement que nous sommes dans l’arbitraire, on change les critères afin de rationaliser une decision qui est gouvernée par d’autres préoccupations. Et ces préoccupations, sont claires: c’est la situation sur les marchés financiers. La situation est bonne, elle permet la hausse des taux, car l’atterrissage se passe bien, car on est sur un plateau et c’est ce que recherche la Fed.

La Fed ne joue pas l’économie, elle joue, elle pilote  la Bourse. La Fed a peur de la baisse de la Bourse et elle veut coûte que coûte la faire atterrir en douceur. Le problème, la priorité c’est la stabilité financière car elle sait qu’elle a perdu le contrôle  de l’économie réelle.


La Fed pilote la bourse, son bilan est élévé, la bourse est riche 

Toutes les relations quantitatives entre la monnaie, les taux et les variables de l’économie réelles se sont détériorées, et même brisées. Le seul pouvoir qui reste est celui de piloter les marchés, celui-la fonctionne encore car il est fondé sur la croyance.

L’histoire dira que la période 2006-2016 a été celle de l’aveuglement persistant. La Fed a voulu jusqu’au bout croire qu’elle maitrisait le réel et jouait un vrai rôle de conduite des affaires, alors qu’elle ne fait que gérer le bruit, le vacarme des marchés  financiers, des changes et des dérivés.

L’hsitoire dira que la Fed plutot que de reconnaitre son impuissance et d’abandonner son dirigisme a préféré le dissimiler derrière son verbiage stérile, masque de son impuissance.

Le Quantitativisme, cela ne marche pas dans  un monde ouvert et en mutation, les relations entre les variables sont instables. D’ailleurs rien n’est stable : le système de transmission, la vitesse de circulation, la demande de monnaie etc . Et la gestion par les taux courts qui est censée prolonger le quantitativisme est un échec encore plus net qui oblige à des gesticulations ridicules pour expliquer la succession des conundrums. La gesticulation la plus ridicule étant celle du fameux conundrum de l’excès d’épargne mondial!  La tarte à la crème de l’excès d’épargne mondiale est le refuge  de l’ignorance des Maîtres , refuge qui leur sert à maintenir les illusions. Sans parler de son mythe complémentaire, celui de l’insuffisance de la demande globale, de notre Révérend Bernanke.

La réalité est que rien depuis le début de la crise ne se passe comme la Fed le souhaite. et bien sur il en va de même pour Draghi et Kuroda.


Les marchés ne partagent ni les analyses ni les prévisions de la Fed : aucune anticipation de redressement de l’inflation ou d’accélération de l’activité. 

En fait elle est obsédée par la logique, par la gravitation boursière, qui veulent que lorsque les taux montent, la valorisation théorique des actifs financiers recule. Certains font valoir qu’historiquement les marchés financiers montent avec les taux , cela est vrai mais ils oublient que la situation présente est exceptionnelle et que d’habitude on monte les taux quand la croissance se renforce et que les profits progressent or, cette fois elle est faible et les bénéfices faiblissent. L’histoire n’est d’aucun secours sous cet aspect atypique.

En fait c’est une dérive constante, les masques tombent au fil du temps, ce qui est caché se donne à voir de plus en plus nettement… et les prises de conscience par les opérateurs sont, elles aussi de plus en plus adaptées: la seule logique est celle de l’atterrissage,  on ne veut pas de casse.

Pour « trader » il faudrait non pas utiliser la technique ou l’analyse  mais la théorie des jeux complexes. Nous sommes dans un jeu de cache cache.

Même après la hausse des taux en Juin, si elle a lieu, les conditions financières objectives resteront très laxistes, et ce qui sera déterminant ce sont les conditions psychologiques.

Selon l’état de l’humeur on peut aussi bien se mettre en risk-on qu’en risk-off.


Le vrai risque, c’est celui de l’instabilité financière, la volatilité est réapparue en début 2016 

Pensez que pour beaucoup d’investisseurs, la question du Brexit est une incertitude, et qu’une réponse en faveur du maintien -ce qui est plus le probable- peut être interprété comme un signal d’achat. Enfin comme à l’accoutumée, les brokers sell-side s’évertuent à instiller l’espoir d’une amélioration conjoncturelle au second semestre.

Ce qui émerge , mais n’est pas encore pris en compte, c’est un léger mais assuré regain inflationniste. Le thème devrait peu à peu montrer le bout du nez.

lDJIND-W 5-19-2016

EN PRIME

5 Quick Takeaways from the Fed Minutes

MAY 18, 2016 4:11 PM EDT

Investors’ interest in the minutes of the April 26-27 Federal Reserve meeting that were released Wednesday increased notably after some central bank officials suggested earlier that markets may be underestimating the probability of an interest rate increase as early as this summer. The Fed did not disappoint.

The Fed Lifts Off

Here are five key takeaways from the minutes:

  1. Echoing the recent statement of three Fed regional presidents, the minutes indicated that members of the Federal Open Market Committee were worried that markets were underestimating the possibility of an early rate hike. Fed officials sought to correct this misconception, including by spelling out developments that could warrant an increase as early as June.
  1. This notable signal reflected Fed expectations that the all-important labor market would continue to strengthen, improving prospects for economic activity and inflation over the medium term. Officials also welcomed the recent decline in risks posed by global economic and financial conditions. And they noted that the domestic outlook was further enhanced by significant improvements in U.S. and international financial conditions.
  1. This policy posture was accompanied by qualifications, which restrained the Fed from giving a more definite message regarding June. After all, the central bank’s preferred measure of inflation is still running below the 2 percent objective, and  the international environment is far from risk-free. Another consideration is the big event risk posed by the June 23 vote on the the U.K.’s  membership in the European Union.
  1. Market action before and after the release of the minutes confirmed once again the extent to which financial asset prices remain sensitive to perceptions of the Fed’s policy stance. In anticipation of the release, traders had started to reprice the probability of a Fed hike. This was reflected in the upward move in yields on 2-year Treasuries — the maturity most sensitive to Fed action — the probability rise indicated by the Fed funds futures, or the flattening of the yield curve, led by the front end and to an extent not seen since December 2007. This repricing accelerated markedly Wednesday afternoon, with large yield spikes, particularly for 2-year and 5-year Treasuries.
  1. These developments yield another important conclusion: After a period of persistent dovishness and prolonged reliance on unconventional monetary policies, the Fed should now be characterized as a central bank that is inclined to gradually normalize policy absent a major domestic and international economic calamity. The likelihood of at least one rate increase in 2016 is almost a done deal, most probably this summer. The probability of this being followed a second hike, while less certain, should not be dismissed too readily.

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Mohamed A. El-Erian at melerian@bloomberg.net

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