La crise migratoire en Europe s’est aggravée par rapport à l’année dernière

Un an après l’arrivée de centaines de milliers de réfugiés dans le sud-est de l’Europe, la route des Balkans est désormais déserte, donnant l’impression que la tragédie humanitaire a pris fin. Pourtant, la crise migratoire en Europe s’est aggravée par rapport à l’année dernière. Plus de personnes entrent illégalement en Europe et le nombre de ceux qui meurent en chemin est plus élevé.

Mais, contrairement à 2015, l’essentiel de ce qui se passe n’est pas visible.

Ainsi à Idomeni, à la frontière entre la Grèce et la Macédoine, les cultures estivales ont remplacé les tentes des réfugiés. L’an dernier, des milliers de migrants avaient été bloqués dans ce village minuscule, attendant l’ouverture de la frontière pour rejoindre l’Allemagne ou d’autres riches pays européens.

 

En 2015, plus d’un million de personnes ont fui les conflits en Syrie, en Irak et en Afghanistan pour l’Europe. La majorité d’entre elles ont emprunté le corridor maritime séparant la Grèce de la Turquie.

Avec la fermeture des frontières et la tentative de l’Union européenne de stopper l’arrivée des migrants, des milliers d’entre eux sont désormais bloqués dans des centres en Grèce et en Italie. Ils y sont désormais moins visibles, tout comme les nouveaux réfugiés qui gagnent encore l’Europe.

Selon les données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les entrées sur le sol européen ont augmenté de 17% par rapport à l’année dernière, avec un pic des arrivées en Grèce début 2016.

Plus de 140.000 demandeurs d’asile sont hébergés dans des refuges en Italie, soit sept fois plus qu’en 2013, après un nouvel afflux de migrants venus d’Afrique du nord.

En Grèce, où les arrivées ont chuté après l’accord conclu entre l’UE et la Turquie en mars, 57.000 migrants étaient toujours bloqués dans le pays selon les chiffres arrêtés au 8 août.

« En déplaçant la responsabilité vers la Turquie et la Grèce, les gouvernements européens sont fondamentalement en train de dire : ‘nous avons résolu la crise car nous ne la voyons pas et nous ne la sentons pas et nous ne l’entendons pas' », estime la directrice adjointe d’Amnesty International pour l’Europe, Gauri van Gulik, pour qui la crise migratoire est aussi grave qu’avant.

Des données de l’OIM montrent en effet que 258.186 personnes étaient entrées en Europe à la fin juillet, comparé à 219.854 personnes sur la même période de 2015. Cette année, au 7 août, 3.176 décès avaient été comptabilisé.

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