Bilan de Hollande, on attend un travail sérieux

Voici un bilan de l’action de Hollande. Il n’est pas neutre, il est trituré idéologiquement et cela est normal compte tenu de sa provenance: l’OFCE. Le biais n’est pas dans les détails, il est au  fond, il est sous jacent. 

Le bilan de Hollande doi être présenté en regard de ses objectifs avoués , c’est la seule façon honnête de le faire, donc il faut commencer par clarifier ses objectifs et faire remarquer qu’ils ont été fluctuants et même contradictoires. C’est à juste titre que le mot à succès a été « enfumage ». 

Personnellement j’en vois six: 

  • être élu
  • faire du socialisme  sociétal
  • tenter d’assainir les finances publiques et consolider le budget
  • créer des vrais emplois 
  • réformer pour le long terme 
  • essayer d’être réélu

 

Je considère que sous les seuls aspects économiques le bilan de Hollande est calamiteux: il n’a pas , absolument pas réusssi a faire régresser les deux  déséquilibres jumeaux Français, le budgétaire et celui des échanges extérieurs et il totalement échoué sur l’emploi productif, ceci étant masqué par le traitement social du chômage, parkings pour chômeurs , subventions et désincriptions. Ni la baisse du pétrole ni les largesses dévaluationnistes de la BCE n’ont été exploitées et n’ont donné les résulats qu’ils auraient du donner. 

l’OFCE glisse pudiquement sur la question de la restructuration budgétaire, ce qui un peu léger, compte tenu de l’importance de cette action, cela vaut mieux. Le mot « effort » témoigne de l’échec de l’action qui a été menée. Il suffit de lire les litanies de Schauble qui ne cesse de stigmatiser l’absence de courage et de continuité dans  ces « efforts ». 

En fait la présentation consiste à exonérer Hollande de ses échecs en affirmant que les « efforts » ont freiné la croissance. Eh oui, la déflation, la dévaluation internes ont des coûts de court terme, mais au moins ils sont censés produire des bénéfices de long terme, or on s’est arrêté à mi chemin, avec des coûts, mais pas de bénéfices significatifs et en cela Macron a totalement raison.. 

Pour nous, ce bilan est un plaidoyer, nous attendons un vrai bilan, un vrai travail qui vise juste et qui fournit non seulement des éléments de jugement, mais surtout des lignes d’action pour le futur. Il est temps de sortir de la flagornerie. Il est temps de se poser par exemple les vraies questions , sur la tentative de restaurer les bases de la prospérité, sur les dépenses non productives, sur  l’investissement productif, l’emploi qualifié productif, la réorientation de la spécialisation économique, l’incitation à innover, à apprendre, et tout simplement à travailler…  

Les efforts pour assainir les finances publiques au début du quinquennat de François Hollande ont freiné la croissance, mais la baisse des charges des entreprises à partir de 2014 commence à porter ses fruits, même si le chômage reste élevé, estime l’OFCE.

Dans une étude sur le bilan du quinquennat publiée lundi, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) affirme que « la consolidation budgétaire en France et en Europe a eu un impact négatif important, de 0,8 point par an en moyenne entre 2012 et 2017 ».

« La simultanéité des politiques d’austérité en Europe a amplifié leur impact récessif en déprimant la demande intérieure, mais aussi la demande extérieure », expliquent les auteurs de l’étude.

En France, l’impact du choc fiscal infligé aux ménages et aux entreprises au début du mandat de François Hollande, décidé dans l’optique de redresser les comptes publics qui étaient dans le rouge, a été « sous-estimé par le gouvernement » et « n’était pas compatible avec une baisse du chômage au cours de la première moitié du mandat ».

L’inflexion vers une politique de l’offre en 2014, incarnée par le Pacte de responsabilité et le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) – un vaste dispositif d’allègement de charges pour les entreprises – « porte ses fruits en fin de mandat avec le rétablissement des marges des entreprises », observe l’étude.

Mais cela « aura diminué le pouvoir d’achat des ménages et la croissance à court terme », ajoute-t-elle.

 

Selon l’OFCE, « le pouvoir d’achat par ménage en France en 2016 est toujours inférieur de 350 euros par rapport à son niveau de 2010 », en dépit de la baisse des cours du pétrole et l’accélération de la masse salariale.

Sur le front de l’emploi, l’OFCE juge le rétablissement « trop lent » et pronostique que sur l’ensemble du quinquennat, le chômage au sens du BIT aura augmenté « d’environ 100.000 personnes malgré 720.000 créations d’emplois ».

Dans le détail, le Pacte de responsabilité et le CICE auront permis de « créer ou sauvegarder de l’ordre de 230.000 emplois à l’horizon 2017 ». Les autres mesures – prime à l’embauche pour les PME, contrats de génération, plan de formation de 500.000 chômeurs – devraient avoir un effet limité, estiment par ailleurs les auteurs du bilan.

En outre, si l’on prend en compte le « halo du chômage » (personnes qui veulent un emploi, sans être comptées comme chômeurs au sens du BIT) et le sous-emploi, « ce sont près de 6 millions de personnes qui se trouvent fragilisées vis-à-vis de l’emploi, soit 8% de plus que 4 ans auparavant », indiquent-ils.

Les efforts pour assainir les finances publiques au début du quinquennat de François Hollande ont freiné la croissance, mais la baisse des charges des entreprises à partir de 2014 commence à porter ses fruits, même si le chômage reste élevé, estime l’OFCE.

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