Le Japon reconnait l’échec et surtout les effets indésirables

La Bourse de Tokyo a terminé en forte hausse mercredi tandis que le yen se repliait, après l’annonce par la Banque du Japon (BoJ) d’une série d’ajustements à sa politique monétaire ultra-accommodante.

A l’issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a affiché un gain de 1,91% (+315,47 points) à 16.807,62 points.

L’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part progressé de 2,71% (+35,70 points) à 1.352,67 points.

Sur le volet des changes, la monnaie nippone s’est nettement affaiblie, les cambistes anticipant un recul du yen du fait de la décision de la BoJ de poursuivre ses injections massives de liquidités dans le circuit monétaire.

Au moment de la fermeture (06h00 GMT), le dollar se situait ainsi à 102,57 yens, contre 101,65 yens en début de matinée, tandis que l’euro remontait à 114,20 yens, contre 113,38 yens.

La BoJ a annoncé mercredi une série d’ajustements destinés à apporter davantage de flexibilité à sa politique monétaire, qui n’est pas parvenue pour l’heure à faire atteindre à l’inflation la cible de 2% trois ans après le lancement d’une vaste offensive.

Elle a dressé un bilan de l’action menée sous l’égide du gouverneur Haruhiko Kuroda, arrivé au printemps 2013. A cette occasion, elle a pris acte des effets secondaires de sa politique, qui a tiré vers le bas les rendements des titres financiers à long terme et heurté la rentabilité des banques.

Un déclin excessif peut avoir un impact négatif sur l’activité économique en conduisant à une dégradation du moral des consommateurs, a souligné la banque centrale.

De ce fait, elle a décidé de réorienter sa politique ultra-accommodante pour tenter de prévenir un déclin trop prononcé du rendement des obligations à 10 ans. Le but est qu’il se maintienne autour de 0%, précise la BoJ.

La Banque du Japon (BoJ) a annoncé mercredi un changement majeur de son programme de relance. L’institut d’émission monétaire a adopté un objectif de taux d’intérêt à long terme.

La banque centrale a maintenu le taux d’intérêt négatif de 0,1% appliqué à certaines réserves excédentaires détenues par des institutions financières auprès de l’institution.

Mais elle a abandonné sa cible de monnaie centrale en faveur d’un système de « contrôle de la pente de la courbe des rendements » en vertu duquel la BoJ continuera d’acheter des obligations d’Etat à long terme, pour maintenir les rendements à 10 ans à leur niveau actuel, proche de zéro.

Après trois ans d’achats massifs de titres sur les marchés financiers qui n’ont pas suffi à faire remonter l’inflation vers son objectif, fixé à 2%, la BoJ avait annoncé fin juillet qu’elle allait procéder à une évaluation approfondie de sa politique de taux négatifs et de son programme d’achats d’actifs, laissant entendre qu’elle envisageait de revoir ses priorités.

La politique dite d' »assouplissement quantitatif et qualitatif » ou QQE pilotée depuis 2013 par le gouverneur de l’institution, Haruhiko Kuroda, était censée sortir le Japon de la stagnation et en finir avec les anticipations déflationnistes qui pèsent sur la consommation et l’investissement. Mais elle n’a pour l’instant pas donné satisfaction.

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