Fillon a donc été désigné candidat la « droite » pour les élections présidentielles de 2017. Pour être sûr de passer  pour un candidat qui incarne la Droite, il n’a pas hésité, dangereusement et naïvement à notre avis, à oser se comparer à Margaret Thatcher.

Dangereusement car il rentre en plein dans la thématique publicitaire de la « gauche » qui le peint le couteau de la réaction entre les dents, naïvement car il n’a aucune idée de ce qu’est le Thatcherisme.

Fillon n’est pas non plus un populiste. D’ailleurs les couches populaires ne se sont pas dérangées pour la primaire. Fillon n’est pas non plus un conservateur, ou plutôt il l’est, mais dans son for intérieur seulement, pas au point de le traduire en termes politiques car en politique, il cherche le consensus. Surtout celui des Très Grandes  Entreprises du Medef.

Fillon reste du mauvais côté de la ligne de démarcation que nous avons tracée dans nos écrits , celle qui réunit du même côté nos adversaires: les globalistes , les européistes,  les immigrationnistes et nous ajoutons, nous qui pensons en économiste, les inflationnistes considérés comme tenants d’une monnaie serve, élastique. D’une monnaie au service de l’état et des kleptos  et non au service des individus.

La revendication Thatcheriste est une erreur.

Ce n’est pas un bon point car cela montre qu’il ne connaît pas le Thatcherisme, qu’il en ignore les fondements philosophiques merveilleusement résumés par cette affirmation de Thatcher: Nous sommes arrivés à une époque où trop d’enfants et de gens (…) rejettent leurs problèmes sur la société. Et qui est la société? Cela n’existe pas! Il n’y a que des individus, hommes et femmes, et des familles. »

La société, cela n’existe pas, c’est un constat que personne ne peut contester. Vous ne touchez pas la société, vous ne la voyez pas, vous l’imaginez, elle s’inscrit dans un imaginaire. Et pour que cet imaginaire prenne vie, agisse, il faut qu’un Pouvoir, la fasse exister. La société est une construction intellectuelle nécessaire aux socialistes  de droite et de gauche pour exercer leur emprise sur vous, pour vous dominer au nom de cette « société » dont ils se prétendent les gérants et les garants. . C’est une construction idéologique martelle Thatcher, ce qui existe ici et maintenant, ce sont les individus, hommes, femmes et enfants et des familles.

Le Thatcherisme repose sur ce socle. Ce socle n’est pas celui de Fillon, son socle, c’est un ensemble de constructions abs(traitres), de réifications, de bestioles idéologiques comme l’Etat, la République, le Consensus, la Majorité.

L’autre affirmation de Thatcher totalement étrangère à Fillon est elle aussi fondatrice:  « Il ne peut pas y avoir de liberté s’il n’y a pas de liberté économique » nous dit Thatcher. Fillon parle de tout sauf de liberté économique ou autre, et c’est normal, il se positionne comme homme providentiel du redressement du pays, du Tout, de l’Un, de l’Unifiant, pas du divers et du multiple. Ses baisse d’impôts, l’avez vous noté, sont pour les entreprises! Aucune dérégulation qui bénéficierait aux particuliers.

Autre point important qui disqualifie le Fillonisme comme tentative de chausser les patins de Thatcher, la position sur le Consensus. Thatcher c’est tout le contraire de la troisième voie, de la recherche du consensus elle s’inscrit dans la tradition libertaire du « l’homme est un loup pour l’homme ».  Pour moi répète -telle, « le consensus semble être un processus d’abandon de toutes ses croyances, de tous ses principes, de toutes ses valeurs, et de toutes ses politiques. Donc c’est quelque chose en laquelle personne ne croit et à laquelle personne ne s’oppose ».

La recherche du consensus politique est une mystification fasciste qui table sur le fait que les gens vont abandonner leurs convictions, leur identité, se sacrifier, cesser d’être ce qu’ils sont, bref cesser d’être des individus pour  s’identifier à l’Homme abstrait de la masse et s’y perdre dans le dévouement au Tout et à l’Un.

Le Thatcherisme de Fillon est une posture et, nous irions plus loin, une imposture.

A ce jour! Mais peut il changer et s’émanciper?