Comme on pouvait s’y attendre, c’est donc Cazeneuve qui a été choisi par Hollande pour assurer l’intérim.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce choix n’est pas insignifiant, compte tenu de ce qu’est Cazeneuve et de sa perception par les Français. Cazeneuve représente, si l’on en croit les caricatures qui circulent, l’homme au manteau de cuir noir et au feutre gris de sinistre mémoire. Je suppose que vous comprenez ce que je veux dire en référence à une période dramatique de l’histoire de France.
L’image de Cazeneuve, contrairement à ce que les médias cherchent à nous faire passer depuis ces derniers jours, n’est pas une image sécuritaire. Cazeneuve ne rassure pas, il fait peur. Pour la masse des Français, il ne représente pas celui qui veille de façon paternelle sur leur sécurité, il représente le pouvoir qui les viole, qui leur impose et qui réprime. Cazeneuve est perçu comme étant de « l’Autre côté », c’est à dire celui qui soutient une partie de la France contre l’autre, celle qui n’est pas d’accord, avec les évolutions sociétales. Immigrationnistes, remplacistes, pour ne pas trop insister, mais vous m’avez compris.

Cazeneuve ne représente pas la France. Il est sourd aux demandes de la France profonde, à un point tel que le premier qualificatif qui m’est venu en apprenant sa nomination est Cazeneuve, l’autiste. Que l’on ne s’y méprenne pas, j’ai le plus grand respect pour les autistes, je vise simplement l’une de leur caractéristique unanimement reconnue, l’absence d’empathie. Cazeneuve n’aime pas la France, et cela se sent. Si l’on devait me demander quelle est la personne qui représente le mieux le symbole de 1984 d’Orwell, je dirais que c’est Cazeneuve.
Nommer Cazeneuve, qu’est-ce que cela veut dire, car il faut bien prêter des intentions à Hollande. Cela veut dire caricaturer, cliver, polariser. Cazeneuve, c’est une partie de la France contre l’autre, c’est tout sauf la réconciliation. Avec Cazeneuve, la ligne de démarcation de sinistre mémoire, se creuse encore plus profondément. C’est une France contre l’autre, et politiquement, cela signifie la polarisation qui va faire monter l’extrême-droite, les nationaux, le peuple d’en bas, celui que l’on catalogue de primaire et d’archaïque.
Je suis persuadé que c’est volontaire et c’est une vilenie de plus de Hollande. Au lieu de chercher une fin de règne plus apaisante, ouverte, plus consensuelle, il nomme une personnalité dont il est sûr qu’elle va diviser et accentuer les antagonismes.
Si j’avais le moindre doute sur la portée de mon interprétation, je les perds dès lors que j’observe que Le Roux est nommé ministre de l’Intérieur. C’est un complément qui valide l’interprétation. Le Roux est un socialiste au sens du Parti Socialiste, il n’est ni homme d’ouverture, ni homme de consensus.
En fait, l’idée avec Cazeneuve et Le Roux c’est de faire marcher droit, de serrer les rangs.
Ce n’est absolument pas une optique de sécurité ou d’apaisement, car, nous lâchons le mot, ce sont des provocateurs. Il s’agit de jouer sur la peur en la suscitant!
Que cherche t’on à provoquer? On cherche à provoquer le rassemblement idéologique minimum sur un noyau dur, dans la perspective du premier tour. Il s’agit de faire le plein et de serrer les rangs donc pour essayer d’être présents au second tour. Il faut comprimer la droite, Macron, et tenter d’asseoir son socle partisan.

« Bernard Cazeneuve a été nommé mardi en remplacement de Manuel Valls à la tête du gouvernement français, où Bruno Le Roux est le nouveau ministre de l’Intérieur au terme d’un remaniement a minima qui laisse inchangés les équilibres dans la majorité.
Cette nouvelle équipe sera chargée de gouverner jusqu’à l’élection présidentielle d’avril-mai, à laquelle le président François Hollande a renoncé à se présenter.
Le remaniement survient cinq jours après l’annonce présidentielle qui a conduit Manuel Valls à se lancer lundi dans la course à l’Elysée, via la primaire que la gauche organise en janvier.
Bernard Cazeneuve arrive à Matignon avec une réputation controversée par sa gestion de la menace terroriste, controversée en raison des failles relevées par l’opposition de droite.
Autre fidèle du chef de l’Etat, Bruno Le Roux était jusqu’ici le président du groupe PS à l’Assemblée nationale. Il a déclaré devant la presse ressentir « une grande responsabilité » dans ses nouvelles fonctions.
L’ancien ministre François Rebsamen a fait savoir sur Twitter qu’il avait refusé le poste de ministre de l’Intérieur pour se consacrer à la mairie de Dijon.
André Vallini a été nommé secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement et Jean-Marie Le Guen secrétaire d’Etat au Développement et à la Francophonie. Les deux hommes échangent ainsi leurs postes.