Editorial: Ma position politique… mon ennemi c’est …

Les lecteurs fidèles  et ils le sont presque tous, ont compris depuis longtemps que je ne suis pas intéressé  au combat politique. J’ai mes convictions et elles sont transparentes. Mais je suis autant capable de comprendre ou d’adopter le point de vue de Mélenchon que celui de Marine. J’ai un peu plus de mal avec celui de Fillon car je ne perçois pas très bien son point de vue: pour moi et je le dis souvent, c’est un robinet d’eau tiède. Un robinet d’eau tiède, juste un peu plus chaud que Juppé.  Je comprends même parfaitement le point de vue de Poutou qui ramène tout à la doctrine orthodoxe de la lutte des classes et de l’éternel ennemi, le capital.

Moi, mon ennemi  c’est la sociale démocratie. Pourquoi? Parce que c’est un système fondé sur le mensonge, le mensonge radical. Le mensonge d’un système nègre -blanc. Le mensonge, c’est de vous dire, travaillez, enrichissez vous, mais … nous on est là, au coin du bois, pour vous confisquer le produit de vos efforts et le donner à eux qui vont voter pour nous, à ceux qui vont  assurer notre volonté puissance, à ceux qui nous permettent de nous reproduire malgré les contradictions du système. La sociale démocratie, c’est « ô temps suspend ton vol », fais en sorte que l’Histoire s’arrête  à notre profit. C’est un système dont le ressort est l’effort individuel , mais qui prive celui qui travaille et entreprend, du fruit de son travail par l’impôt, l’inflation, la répartition afin de désamorcer, dépasser  les antagonismes du système.

La sociale démocratie c’est le système inventé par les riches, les élites dominantes,  et leurs intellectuels à la botte pour se maintenir au pouvoir en jetant quelques miettes aux marginaux pour les faire tenir tranquille et faire en sorte, idiots qu’ils sont, qu’ils votent pour le maintien au pouvoir des dominants puisqu’ils achètent leurs voix.

Ceci étant posé, personne n’est objectif, c’est toujours un sujet qui parle. Un sujet qui a son épaisseur, son parcours, ses désirs. Si on parle,  ce n’est pas parce que l’on a quelque chose à dire, tout le monde croit avoir quelque chose à dire, mais parce que l’on veut quelque chose, la parole vise toujours satisfaire un désir de celui qui s’exprime… sinon il ne prendrait pas la peine de s’exprimer. Ce n’est jamais le pur esprit qui s’exprime. Le mythe de l’objectivité a la vie dure, cela permet à certains qui jouent aux maîtres à penser d’ essayer de se poser comme en étant les garants et les gérants. Ainsi les censeurs s’en servent pour contrôler les paroles dissidentes, rebelles, alternatives. C’est bien sur un abus, une violence et une  escroquerie intellectuelle. Mais si l’objectivité est un mythe, comme la démocratie, comme le père idéal, par exemple, rien n’empêche de vouloir s ‘en rapprocher  , et ce même si on est persuadé  que la tache  est impossible. On se rapproche  de l’objectivité, comme de la vérité sans jamais les atteindre, mais au moins on essaie. Il  faut maintenir, dans la vie sociale aussi bien la référence de l’objectivité que celle de la vérité. Il  ne faut pas céder à l’idéologie post moderne qui veut implanter, imposer l’idée que la science n’est pas différente de la croyance ou de l’opinion. Le  post moderne s’inscrit dans  un agenda, dans un projet de domination et d’asservissement car sans référence  à la vérité, à ce qui est en-soi, alors tout devient affaire de culture, d’apprentissage  et donc de propagande . La référence à la vérité est ce qui permet d’échapper aux rapportsde force et de violence. Le terrorisme prospère parce que la référence à la vérité a cessé d’être celle de nos sociétés. On le voit avec la théorie du genre, les idioties du genre neutre, le remplacisme etc.

Dans le combat des idées, on peut très bien « prendre les uns » pour « taper sur les autres ». On peut le faire clairement, sans dissimulation ou hypocrisie. C’est ce que je fais. Je le fais parce que Macron, c’est celui contre qui je pense qu’il convient de se mobiliser; par hygiène, par morale,   par respect pour l’esprit de la démocratie. Je rappelle que ce système très imparfait n’est défendable que si on se fixe d’élever le niveau de l’intelligence, si on fait « le pari de l’intelligence » du peuple et non celui de sa bêtise. C’est pour cela, en passant, que je suis contre une immigration excessive car elle a pour effet (voulu et cynique) de retarder l’élévation de la conscience politique du peuple, comme on le voit depuis 1983. Elle le braque sur des dérivatifs. L’immigration me fait penser aux bidonsvilles et aux townships en Afrique du Sud lors de la fin de l’apartheid, j’y étais. On démolissait les bidonvilles pour faire progresser les noirs qui y habitaient; on les relogeait, , mais dès la nuit suivante, ils étaient reconstruits et le niveau ne s’élevait jamais. Les nouveaux arrivants venaient des pays voisins et l’Afrique du sud n’a pas pu progresser. On en voit les résultats dramatiques ces derniers temps, elle est au bord de la guerre civile génocidaire.

Macron est critiquable aussi bien d’un point de vue de gauche  que de droite car il fait le grand écart. Il le fait de façon masquée, pensant tromper tout le monde.

Ce qui me choque le plus c’est son mépris de la démocratie. Il a choisi dès le départ de mystifier avec son ni-droite/ni-gauche. Il a choisi de mystifier en niant sa filiation et en faisant semblant de refuser l’héritage. Il a choisi de mystifier en multipliant les phrases et les mots  creux , purement publicitaires et strictement marketing afin de construire une image  fourre-tout faite d’amalgames modernistes et bien pensants à la mode.

Il a choisi de ne pas annoncer la couleur sur la question fondamentale qu’il connaît et maîtrise parfaitement: l’évolution de la Construction Européenne après les élections  de 2017 en Europe. Et cela est impardonnable, c’est ce que je ne pardonne pas!

Il y a un colossal vice du consentement: les Français consentent à Macron, mais ils refusent ce que celui-ci  prépare: la reddition aux Allemands, à Schauble, aux européistes forcenés, aux ennemis de la démocratie en  Europe.

Le vrai thème de la campagne et il n’ y en a qu’un seul , car l’Europe c’est la clef de tout , c’est celui-ci : face à la crise politique, sociale, morale, économique et financière que l’on a mise sous le boisseau depuis 2 ans, quelle est la voie que l’on suit? L’enjeu de la campagne c’est la réponse :  la réponse à la crise, la crise multiforme :

-Crise financière, crise monétaire

-Crise économique, crise de l’emploi

-Crise de l’ordre mondial et de la mondialisation

-Crise de la construction européenne

Quelle réponse à toutes crises ? Pour faire bonne mesure dans la scélératesse, les candidats les nient ce qui leur permet de ne pas nous en parler. Qui analyse correctement la question du terrorisme, celle des guerres au Moyen Orient, celle de la dislocation de l’ordre mis en place par les américains après la deuxième guerre mondiale,  celle de l’éclatement de notre ordre politique bi-polaire, celle de nos consensus sociaux, celle de la régression sociale, celle de l’emploi des jeunes,…

Cela fait deux ans que l’on vit dans un monde cosmétique pour préparer les échéances électorales de 2017 en Europe. Est-ce que l’on va vers l’approfondissement européen avec son cortège de viols de consentements nationaux, de dictature bureaucratique et oligarchique ou bien est ce que l’on va vers la pause, vers la remise  à plat , vers la reconstruction, vers la refondation  d’une Europe adaptée aux besoins et aux souhaits des peuples ? D’une europe qui nous mettra en position d’affronter le Grand Large.

Macron n’est pas pardonnable car il a escamoté le débat, il a menti et surtout il a fait en sorte par sa participation aux attaques scélérates contre le candidat de la fausse droite que tous les thèmes importants soient éclipsés. Macron manque de respect au peuple. Il  a empêché qu’une prise de conscience puisse se faire au cours de la campagne. C’est pour cela qu’il faut être contre Macron, pas au nom de tel ou tel aspect secondaire mais parce qu’il a trahi l’esprit de la démocratie et qu’il s’achemine vers une usurpation.

Ma critique sous  cet aspect est radicale car elle vise le problème maintenant majeur de la France, sa gouvernabilité. 

3 réflexions sur “Editorial: Ma position politique… mon ennemi c’est …

  1. Les français ont droit à la vérité, l’Europe telle quelle est devenue ne sert pas le peuple…mais l’oligarchie financière. vouloir la réformée est impossible sans l’unanimité de ses membres, il faut donc en sortir et recouvrer notre droit de « battre monnaie » sans cette prérogative pas de souveraineté du peuple français pas de nation française !

    J’aime

Laisser un commentaire