BILLET: CE QU’IL Y À SE PARTAGER EN CETTE ANNÉE 2018, CE NE SONT PAS DES BÉNÉFICES, MAIS DES COÛTS, DES PERTES

Un gourou, stratège de la BofA a eu la chance d’annoncer la baisse des marchés au bon moment. C’est bien sur un hasard et il ne manquera pas de gens pour se vanter et faire la même chose qu’Hartnett. Il avait dit-il, des modèles exclusifs qui permettaient d’annoncer cette chute. Il avait prévu la bonne date et même l’ampleur, 12%. Pour les 12%, on verra.

Si vous prenez la peine de relire nos textes publiés depuis la deuxième quinzaine de décembre, vous constatez que nous avons multiplié les analyses, les démonstrations afin de vous dissuader de spéculer à la hausse en Bourse ou de constituer un portefeuille en ces périodes. Notre leitmotiv est resté constant; tout est surévalué, tout est valorisé de telle façon que la rentabilité d’un placement boursier à horizon de 12 ans sera , au total, dividendes réinvestis nulle ou négative. Rien à gagner et « no place to hide » répétons nous. Nous avons expliqué que le potentiel de baisse sur les marchés sur le même horizon de 12 ans était de 57%.

Il n’y avait qu’une raison fondamentale pour justifier notre avis, c’était que la cause de la valorisation bullaire des actifs financiers était constituée par la disjonction entre la sphère monétaire et la sphère réelle et qu’un jour ou l’autre cette disjonction serait résorbée parce que elle était intenable: ce qui ne peut durer ne durera pas. Elle tuait les banques, les systèmes de retraites, les assurances, les épargnes des classes moyennes et cette destruction finirait par provoquer la disparition de notre ordre social et le chaos. or les élites sont tout sauf courageuses, elles n’ont pas envie de voir leur tête au bout d’une pique!

Nous n’avons jamais pris part à une quelconque discussion sur le calendrier , le déroulement des processus tout simplement parce que c’est hors de portée d’une intelligence humaine. L’avenir tout en étant causé et soumis au déterminisme de la Nécessité ne devine pas.

Nous avons massacré le grand Journal national, le Figaro qui à la Une du vendredi 29 décembre écrit, en haut de Une: La Bourse redevient attractive pour les épargnants!

sous le titre « Un monde sans conscience, sans déontologie », nous avons stigmatisé les prédictions des uns et des autres:

« C’est le moment des boules de cristal, elles sortent de partout, c’est à qui prétendra en avoir une et une bonne!

Les prédictions sont toutes plus stupides les unes que les autres. Ce sont des marchandises, des savonnettes, elles n’engagent à rien. On noircit du papier parce que c’est la saison et on écrit n’importe quoi, sachant pertinemment que cela n’a aucune importance: tout est dérisoire, la crédibilité est nulle et c’est accepté ainsi.

La question de la confiance, dans nos systèmes modernes est nulle et non avenue. Elle ne se pose plus, elle est remplacée par la répétition, l’alternance, les excuses, les « je suis désolé » etc.

Celui qui parle, celui qui écrit ne sont plus engagés à rien. Il n’y a plus de prescripteurs , ils ont démissionné et rallié, le plus souvent le camp du bien. C’est le temps des charlatans. Sans morale, sans conscience professionnelle. » … « Le journal envoie les épargnants à l’abattoir, son dossier est un tissus d’aneries et de contrevérités mal assimilées. Les auteurs ignorent jusqu’au BA BA de l’investissement et de ses règles, ils ne savent pas que l’on monte sans discontinuer depuis Mars 2009 , que la cause de la hausse c’est la politique monétaire, que les valorisations sont bullaires , que l’on s’achemine vers une normalisation monétaire sanglante etc etc. Bref ils ne savent rien et en particulier que pour oser conseiller aux épargnants de venir en Bourse, il faut être sur de le faire à bon escient, dans les longues phases de baisse quand les valeurs mobilières sont à des prix attrayants, pas quand elles sont surévaluées par des artifices. »

Il n’y a pas de différence entre les prédictions de Harnett, le gourou de la BofA payé des millions de dollars et celles du Figaro. Toutes les deux sont bidons, ce sont des marchands de savonnettes.

Le but de ce billet est uniquement celui là, vous apprendre à douter, à critiquer, à vous méfier. Nous sommes dans un monde de faux prophètes, d’illusionnistes qui utilisent des positions d’autorité. Et la seule chose qu’ils veulent, ce n’est pas votre bien, mais vos sous. Il n’y pas d’initié, pas de savant, l’économie est une fausse science, une idéologie et à partir de constructions intellectuelles fausses on ne peut toucher la vérité que par hasard; comme vient de le faire Hartnett.

En revanche on peut lire des choses intelligentes et instructives , mais il faut savoir les trier, les discerner et ensuite les mettre en place. Mais la vérité utile est simple;

-nous sommes en crise depuis 2008

-la crise n’a pas été traitée mais repoussée

-pour la repousser on a fait 706 baisses de taux d’intérêts, acheté plus de 12 trillions de titres à long terme, mis les taux à zéro ou négatifs, fait croire que le risque était supprimé, fait monter les Bourses, nié les questions de solvabilité et de rentabilité. Bref on a fabriqué de l’inflation , comme le dit Hartnett à Wall Street pour soigner la déflation de Main Street. Mais cela n’a pas marché. Ou trop tard et il a fallu en faire trop.

Le coût de la crise, le prix à payer est devant nous, voila une chose très simple à comprendre.

Et ce coût , c’est le Mistigri: qui va le payer?

Ce qu’il y à se partager en cette année 2018, ce ne sont pas bénéfices, mais des coûts, des pertes. C’est la distribution… pas des prix, mais des punitions. Et si c e n’est pas cette fois ci, alors, ce sera pour la prochaine ou encore la suivante.

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