Les dépêches lundi 24 septembre, le pétrole inquiète. Crise: l’hommage du vice à la vertu

La hausse des cours du pétrole inquiète; elle peut faire dérailler la croissance aux USA et elle majore l’inflation. C’est la raison pour laquelle Trump tweete. La hausse des prix de l’énergie agit comme un impôt supplémentaire sur les consommateurs , lequel vient s’ajouter à l’impôt que représentent  les « tariffs » de la Trade War. Par ailleurs les prix élevés du pétrole impliquent des achats de dollars qui en font monter le cours ce que Trump cherche à éviter. A ce propos notons que la Chine a envoyé promener Trump et a annulé les rencontres sur ce thème ; on dit que Trump maintenant envisage de s’attaquer au Japon.

Les effets des tweets de Trump sont limités! Les producteurs de pétrole sont d’autant moins enclins à faire des cadeaux aux américains que ceux ci leur font concurrrence avec le gaz de schiste .

« Les pays producteurs de pétrole interviendront pour éviter une pénurie sur le marché lorsqu’ils jugeront le moment opportun, » a déclaré le ministre saoudien de l’Energie, dans une réponse apparente aux injonctions du président américain à faire baisser les prix.

Khaled al-Falih s’exprimait dimanche lors d’une réunion à Alger d’une vingtaine de pays membres et non membres de l’Opep, signataires fin 2016 d’un accord par lequel ils se sont engagés à limiter leur offre pour faire remonter les cours du brut.

La réunion s’est terminée sans décision de changer les niveaux actuels de production.

Le Comité ministériel conjoint de suivi de l’accord Opep-non Opep ( JMMC) « a exprimé sa satisfaction concernant les perspectives actuelles du marché pétrolier, avec un équilibre globalement sain entre offre et demande », indique la déclaration finale de la rencontre.

Les pays producteurs continuent de « surveiller de près l’offre et la demande et nous répondrons de manière appropriée et au moment approprié, autant que cela sera nécessaire », avait déclaré, en ouvrant les travaux, le ministre saoudien, qui préside le JMMC.

De nouvelles sanctions américaines contre Téhéran prévues début novembre devraient faire chuter les exportations iraniennes au cours des prochains mois, diminuant d’autant l’offre d’or noir sur le marché.

Parmi les pays signataires fin 2016 de l’accord de limitation de production, figurent l’Arabie saoudite et la Russie, deux des trois plus grands producteurs mondiaux avec les Etats-Unis, ainsi que l’Iran, membre fondateur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

« Il est primordial que nous continuions à prévoir et anticiper les changements dans l’équilibre de l’offre et la demande et prenions des mesures dynamiques pour éviter une conjoncture qui rendrait les consommateurs nerveux et anxieux », a prévenu Khaled al-Falih.

« Cela signifie notamment fournir une offre adéquate et éviter toute pénurie sur le marché », a-t-il intentionnellement répété deux fois, alors que le président américain Donald Trump a sommé samedi l’Opep de « baisser ses prix ». baisser les prix « now ».

« Nous ne visons pas un prix, nous visons la stabilité du marché », a de son côté plaidé le ministre émirati de l’Energie, Souhail al-Mazrouei, président en exercice de la conférence de l’Opep.

Le représentant de l’Iran à l’Opep, Hossein Kazempour Ardebili, à la tête de la délégation iranienne à Alger, a lui indiqué que son pays continuait à honorer sa « part de production » et dit espérer que les pays clients de l’Iran « exercent leur souveraineté et ne se plient pas aux instructions de (Donald) Trump ».

Une hausse d’un million de barils par jour avait déjà été décidée en juin, malgré une longue résistance de Téhéran.

Alors que des analystes s’interrogent sur la capacité des producteurs à réellement relever leur offre, les ministres saoudien et émirati ont assuré que certains pays y compris les siens avaient des capacités de production « additionnelles » inutilisées.

« En cas de pénuries sur le marché, nous mettrons en place rapidement et résolument les capacités additionnelles disponibles parmi les pays » signataires de l’accord, que ces pénuries soient d’origine géopolitique, technique, météorologique ou autre, a assuré le ministre saoudien.

« Nous maintiendrons ou réduirons l’offre si jamais il y avait une baisse ou un choc de la demande sur le marché ou une hausse de l’offre », a-t-il ajouté.

Il a jugé « prématuré » d’estimer ce que sera le niveau de production en 2019, tout en estimant « improbable » une hausse de production, sauf « surprise concernant l’offre ou la demande ».

Un projet d’accord de coopération est d’ailleurs à l’étude entre pays membres et non-membres de l’Opep pour permettre de « manière continue, de coordonner, surveiller et intervenir, quand et si nécessaire, pour rééquilibrer le marché. C’est absolument nécessaire », a indiqué le ministre saoudien.



Crise: l’hommage du vice à la vertu.

La BRI sacrifie à l’hypocrisie. Une analyse très superficielle de la BRI.

Claudio Borio, le chef économiste de la Banque des Règlements internationaux (BRI), a mis en garde contre les risques de rechute de l’économie mondiale, prévenant qu’il n’y aura cette fois que « peu de traitements à disposition ».

La valeur ajoutée informationnelle de Borio , que j’aime beaucoup, est cette fois assez faible. Pas besoin d’êrte l’économiste vedette de la BRI pour radoter cette banalité.

C’est le grand jeu à la mode: avertir que la crise peut se reproduire et que l’on sera cette fois démuni de remèdes. C’est un jeu hypocrite, motivé par le seul souci de faire semblant d’être rigoureux et surtout pour s’exonérer de la responsabilité des catastrophes futures. C’est le fameux : je vous l’avais bien dit, je vous avais prévenu!

Le seul apport de la BRI est son analyse sur les zombies, mais ce n’est pas nouveaux, avec les taux d’intérêt très bas , le nombre de firmes zombies augmente, on s’en  serait douté.

Le « traitement de choc » administré par les banques centrales après la crise financière de 2007-2008, « sous forme de taux d’intérêt inhabituellement et durablement bas », a permis de soutenir l’économie, a expliqué le chef du département monétaire et économique de cette institution.

Ici Borio évite de mettre en évidence les enchainements organiques qui pourraient conduire à une crise, il se contente d’évoquer les effets du sevrage monétaire. Mais comment il pourrait provoquer une crise, par quels moyens de transmission et surtout pourquoi prend-on le risque d’une nouvelle crise en mettant en place le sevrage, ceci reste dans l’ombre, les questions ne sont pas posées et les réponses ne sont pas offertes. Il est faux de dire que les remèdes n’existent plus, ils existent et ils sont déjà prévus: les dispositifs pour renforcer considérablement la répression financiaire en  cas de crise sont en place, les cadres légaux et les programmes informatiques sont prêts! Nous sommes depuis  la  crise dans un monde monétaire nouveau, il est à peine exploré et en cas de rechute, on s’enfoncera encore plus dans ce monde, voila la vérité qu’il faut oser dire et que Borio n’ose pas dire.

Le resserrement monétaire n’a pas été « sans effets secondaires », a-t-il ajouté, estimant que les turbulences des derniers mois, marqués entre autre par la crise en Argentine et la chute de la livre turque, s’apparentent à « un symptôme de sevrage » maintenant que les grandes banques centrales sont en train d’y mettre fin.

Après des années de politique monétaire ultra-accommodante, la Réserve fédérale américaine (Fed) s’est lancée dans un cycle progressif de resserrement de ses taux tandis que la Banque centrale européenne (BCE) a récemment confirmé qu’elle compte mettre un terme à son programme de soutien à l’économie fin 2018.

Dans son rapport trimestriel, la BRI a mis en lumière le fait que les crédits aux économies émergentes, en particulier sous la forme de titres de créances libellés en dollar, ont fortement enflé depuis 2010, ce qui les rend très sensibles à une réappréciation du billet vert avec la remontée des taux américains.

« Les prêts en dollar aux résidents non bancaires des économies de marché émergentes (EME) ont plus que doublé depuis la Grande crise financière, pour atteindre environ 3.700 milliards de dollars », a isolé Claudio Borio dans les statistiques de la BRI.

Actuellement, il est difficile de prédire quelle tournure va prendre l’économie mondiale, sur fond de divergence croissante entre les marchés américains et ceux des autres économies, en particulier des pays émergents.

Ce qui est sûr, a-t-il jugé, c’est que le chemin « vers la guérison complète » sera « escarpé », et cela d’autant plus que les remèdes à disposition des banques centrales sont limités, après toutes ces années de soutien à l’économie.  Le Comité monétaire de la Fed (FOMC) doit se réunir mardi et mercredi, les investisseurs tablant sur un nouveau tour de vis sur ses taux.



La dépendance à l’égard du financement en dollars: 14% du GDP global

More than ever, the is the prime funding currency for international credit, especially for . Dollar credit to non-banks outside the US was 14% of global GDP in Q1 2018



Exposition des banques étrangères à la Turquie $223 milliards:

Foreign banks have an exposure of $223bn in , BIS reports. More than half of these claims ($135bn) were on borrowers in non-bank private sector. Claims on banks accounted for a further $50bn w/ remainder, $38bn, on official sector – govt & CenBank.


 

Selon Goldman,  $1.3 tn (20%) and $3 tn (47%) de la dette totale émise viendra à échéance entre   2020 et 2023, resp. On ne voit pas comment cette dette pourrait etre roulée sans mouvement sur les taux.


[Reuters] Asian shares wobble as China cancels trade talks with U.S.; oil rallies

[BloombergQ] Oil Rises Near 2-Month High as OPEC Stops Short of Pledging More

[Reuters] New U.S., China tariffs set to take effect, no compromise in sight

[BloombergQ] Trump’s Overconfidence May Bring ‘Major Miscalculation’: JPMorgan

[BloombergQ] The Global Economy Is Vulnerable and Central Banks Aren’t Ready

[BloombergQ] China Developers’ Funding Source at Risk in Sales Crackdown

[BloombergQ] China’s Racing to the Top in Income Inequality

[BloombergQ] Hong Kong’s Surging Dollar Sends a Warning on Housing Market

[BloombergQ] Gold Set to Soar Above $1,300, Bank of America Says

[NYT] Trump’s China Fight Puts U.S. Tech in the Cross Hairs

[WSJ] Year of the Pricey Pig: Investors Fret About Chinese Inflation

[WSJ] Bad Calls Hurt Junk Borrowers In a Once-Hot Emerging Market

[FT] The legacy of Lehman Brothers is a global pensions mess

4 réflexions sur “Les dépêches lundi 24 septembre, le pétrole inquiète. Crise: l’hommage du vice à la vertu

  1. Au sujet des pensions, la presse belge avait déjà habitué ses lecteurs que la pension légale serait largement insuffisante afin de maintenir un certain niveau de vie, même en la complétant avec l’épargne pension et l’assurance vie. Les voilà qui enfoncent le clou encore plus profondément : Epargner l’équivalent de 85 mois de salaires net : https://www.levif.be/actualite/belgique/il-faut-l-equivalent-de-85-salaires-pour-garder-le-meme-niveau-de-vie-a-la-pension/article-normal-986667.html
    Je n’ai pas hâte d’être à la retraite tout d’un coup…

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    1. La répression financière, la pression sur les revenus salariaux, la précarité tout cela pèse sur les ressources des caisses de pensions et c’est delibéré.

      Selon moi la pseudo solution à la crise a consisté à reporter les problèmes bien sur, mais en particulier à les reporter sur les organisme de la prévoyance collective des salariés. Retraites et santé.

      L’alibi pour « baiser » les salariés et travailleurs indépendants c’est la pyramide des ages, mais c’est en grande partie un alibi.

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  2. En clair :
    – on baisse les taux tt de suite pour les remonter en 2023,
    – entre-temps, on serrera l’étau de la répression financière.
    Comment dites-vous, Mr Bertez ? « Ah, les braves gens ! »

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