Le vrai problème inexploré: faire de la politique autrement. Avoir raison et gagner.

Ceci est la réponse à un commentaire de lecteur dont vous trouverez le texte ci dessous. 

Ma réponse developpée:

je suis d’autant plus d’accord avec vous que c’est ce que je ne cesse de répéter. L’enfumage et la division sont les armes des élites. Mais pas que…

J’ajoute autre chose, c’est la chose suivante:

La fonction d’un homme politique n’est pas d’avoir raison,  c’est ce que je disais en son temps à JP Chevènement. Il faisait « le pari de l’intelligence », mon expérience me conduisent à parier sur la bêtise, sur la lâcheté et la veulerie.  

Et j’ai raison car les élites n’ont de cesse de déculturer, d’abaisser le niveau: école, mass médias, immigration, destruction du langage, de la syntaxe, de la logique, du raisonnement. Elles organisent la dictature des perceptions et des images sur le raisonnement, sur la compréhension et sur le sens. D’ou la destruction, l’ utilitarisation de l’Histoire. 

La fonction d’un homme politique n’est pas de témoigner, non sa fonction est de conduire l’action pour gagner.

Pour gagner j’insiste car ceci n’a aucun rapport avec le fait d’avoir raison.

Il n’y a nulle magie en politique et celui qui a raison témoigne certes mais il ne gagne pas obligatoirement. Bien souvent le plaisir narcissique lui suffit. 

Donc la question qui se pose c’est de proposer une analyse, puis une praxis politique, puis une action qui fassent gagner.

Et cette praxis, ce mode d’action restent à inventer.

La question de la vérité c’est de savoir pourquoi le mensonge réussit aussi bien.

Et c’est la question centrale en politique post- moderne.

Le lien entre avoir raison et gagner, personne n’ose l’explorer car cela renvoie à Lénine et à son fameux « que faire? ».

Faut il des fers de lance? Faut il organiser le peuple, faut il espérer que nos ennemis nous donnent les moyens -audiovisuels- de les abattre? 

Vous avez raison il faut d’abord nommer les choses, faire progresser la conscience politique, mais ce n’est qu’un préalable. 

Personne n’ose affronter cette problématique.

La problématique du:

comment faire de la politique autrement dans le monde post- moderne ou la démocratie a été vidée de toute substance et est devenue une forme vide.

Comment faire de la politique dans un monde ou le système a pris le contrôle et ou il produit la société civile qui lui convient et lui permet de se perpétuer et reproduire?

C’est le développement inégal entre le monde, les structures, les superstructures:

les structures et les narratives sont inadaptés.

 

8 réflexions sur “Le vrai problème inexploré: faire de la politique autrement. Avoir raison et gagner.

  1. Tout à fait d’accord avec votre argumentation M. Bertez. J’ajouterai que la politique, ce doit être la confrontation des idées, mais que dans le monde actuel et à venir, il y aura de moins en moins d’idées et donc de confrontation. Cela au bénéfice de la ploutocratie financière dominante qui impose déjà le « politiquement correct » c’est à dire l’absence de débat.

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  2. Bonjour,
    pour ajouter à votre réflexion, voici un poème d’un grand Monsieur :
    Armand Robin

    On supprimera l‘Amour
    Au nom de la Fraternité
    on supprimera la fraternité.

    On supprimera l’Esprit de Vérité
    Au nom de l’Esprit critique,
    Puis on supprimera l’esprit critique.

    On supprimera le Sens du Mot
    Au nom du Sens des mots,
    Puis on supprimera le sens des mots.

    On supprimera le Sublime
    Au nom de l’Art,
    Puis on supprimera l’art.

    On supprimera les Écrits,
    Au nom des Commentaires,
    Puis on supprimera les commentaires.

    On supprimera le Saint
    Au nom du Génie,
    Puis on supprimera le génie.

    On supprimera le Prophète
    Au nom du Poète,
    Puis on supprimera le poète.

    On supprimera l’Esprit
    Au nom de la Matière,
    Puis on supprimera la matière.

    AU NOM DE RIEN ON SUPPRIMERA L’HOMME;
    ON SUPPRIMERA LE NOM DE L’HOMME;
    IL N’Y AURA PLUS DE NOM.
    NOUS Y SOMMES.

    ***

    Armand Robin (1912-1961) – Poèmes indésirables (1945)

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  3. vous avez raison. Que faire ?
    Faire de l’éducation populaire comme le fait Asselineau , tracter sur les marchés , parler aux gens…etc c’est long, fastidieux, parfois décourageant mais il n’y a rien d’autre que l’on puisse faire pour l’instant.
    Une chose est sûre c’est que la vérité finit toujours par arriver.

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  4. Il faut asseoir le débat, le départ sur un constat évident que rien ne peut mettre en cause, tous les mensonges qu’on pourra dire à partir de ce constat, se retrouveront recouvert par la vertu de ce dernier. La fin vaut les moyens dit un vieux proverbe français.

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  5. Oui vous avez totalement raison, il ne faut surtout pas faire le pari de l’intelligence.

    J’ai vu au sein même d’une petite copropriété, l’intelligence c’est trop compliqué par la majorité des gens.

    Les gens sont dans l’émotion ou dans l’égo ça se résume à cela.

    Je crois que tout l’enjeu est dans la mauvaise foi, je crois que c’est celui qui est le plus de mauvaise foi qui gagne, car en fait ces gens qui veulent le changement ont avant tout peur du changement. Le paradoxe est là.

    Il faut donc leur servir des mensonges bien simples qu’ils ont envie de croire et des mensonges tellement énormes qu’en face ils se retrouvent en panne de plus de mauvaise foi.

    Quelque part c’est l’histoire de la dernière élection et de la fabrique de supermacron ex nihilo.

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    1. J’ai la même expérience que vous au sein d’une copropriété : pour la majorité, égocentrisme et individualisme prédominent. Quant à l’intelligence, elle est… facultative !

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  6. Je faisais la promotion d’un cahier des charges parti de la base et de la recherche ensuite d’employés candidats pour le respecter lors de la campagne à venir de 2017. Je me suis trouvée bien seule… En fait ils ont hélas raison, la politique est un commerce et il faut avoir les reins pour payer le département communication marketing qui va commercialiser le projet et le responsable du personnel qui va savoir choisir ses cadres.

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