Editorial, comprendre les Gilets Jaunes, comprendre Macron, pourquoi il faut « rendre l’argent ». Lecture indispensable.

Vous savez pour me lire régulièrement que j’ai analysé la politique proposée par Macron lors de sa campagne comme une politique destinée à remonter le taux de profit des entreprises, améliorer la rentabilité du capital investi par les détenteurs de capitaux, favoriser les investissements et réduire les déficits extérieurs et intérieurs.

La baisse des coûts dont il parle n’est rien d’autre que la restauration du taux de profit, grâce à la baisse relative des salaires , des salaires indirects et des charges diverses.

Cette politique est temporairement déflationniste, puisqu’elle vise à restaurer la compétitivité. Elle ne devient favorable à la croissance que dans un second temps quand les investissement progressent et accélèrent au point qu’un cercle vertueux s’enclenche.

Elle est socialement profondément inégalitaire, les riches deviennent plus riches, les pauvres deviennent plus pauvres.

L’inégalité intrinsèque de cette politique est aggravée par la politique monétaire de la BCE dans la mesure ou elle permet aux ultra-riches de s’endetter gratuitement, de gonfler la valeur de leurs portefeuilles boursiers tout en ruinant le petit épargnant qui n’a plus de rémunération pour ses placements habituels, les livrets, les comptes d’épargne, les placements sans risques.

Tout cela est le catéchisme néo-libéral imposé par la globalisation et l’européisation.

Ceci n’a pas été exposé en France, mais uniquement à Londres devant la City.

Il ne fallait pas que les Français connaissent l’agenda de Macron , les Français ne sont pas assez intelligents pour comprendre, ce sont des jojos. On retrouve le mépris de Macron pour nos compatriotes.

Macron tient parole vis à vis des financiers de Londres et surtout vis à vis du Medef auquel il a promis cette orientation et surtout sa détermination absolue.

Ce qui est nouveau chez un président Français c’est la détermination. Hollande était sous cet aspect un baltringue.

J’ai toujours dit que c’était un choix que je n’approuvais pas mais qu’il était cohérent à condition, je dis bien à condition qu’il partage de façon équitable les sacrifices; ce qu’il n’ a pas fait et qui produit la situation de révolte sociale actuelle.

La révolte a trois  origines:

la première est la politique qui est menée et qui est inégalitaire et asymétrique,

la seconde c’est la tromperie, le mensonge

la troisième c’est le mépris , le non respect du peuple

Moi je soutiens plus les Gilets Jaunes pour le second aspect et le troisième que pour le premier car je comprends sans l’approuver la politique de Macron et elle tient debout.

Je maintiens que dans le cadre d’une poursuite de l’intégration européenne Macron a raison et il n’y a pas d’autre solution. Jamais on ne fera changer la politique de l’Europe, les Allemands sont les dominants. Et pour eux, la globalisation, l’exportation c’est 40% de leur GDP, ils ne vont pas se suicider pour faire plaisir aux petits Français.

Ceux qui disent que l’on peut peser pour obtenir une autre politique européenne , une autre Europe, sont des menteurs et Asselineau a raison.

Ni le RN ni les Insoumis n’ont de propositions cohérentes, ils tiennent des propos idiots, ce sont des sortes de publicités mensongères.

Mais d’une part on peut discuter du bien fondé de la poursuite de l’intégration globaliste et européiste compte tenu de ses résultats déplorables et d ‘autre part on peut plaider comme je le fais pour un nouveau Pacte Social: la confiscation des enrichissements sans cause des ultra-riches depuis la crise..

C’est une mesurer budgétaire intelligente, une mesure juste surtout si on utilise le produit de la confiscation pour l’amortissement de la dette. Si on l’utilise pour consommer et répartir c’est une imbécillité criminelle.

Vous savez que les remèdes ou pseudo remèdes à la crise ont été la socialisation des pertes et l’appropriation privée des gains.

Ceci a d’ailleurs été reconnu et écrit par Geithner , ex du Trésor Americain.

Maintenant si on veut déboucler ces pseudo remèdes, sevrer, il faut faire l’inverse, socialiser les gains et privatiser les pertes.

En d ‘autres termes les ultra-riches doivent rendre l’argent.

6 réflexions sur “Editorial, comprendre les Gilets Jaunes, comprendre Macron, pourquoi il faut « rendre l’argent ». Lecture indispensable.

  1. « la confiscation des enrichissements sans cause des ultra-riches depuis la crise.. »

    Dans l’absolu, même certains non ultra riches sont scélérats et doivent rendre l’argent qu’ils volent à ceux qui créent de la valeur : Bercy et ses armées de ponctionnaires nantis à vie est un mammouth qu’il faut dégraisser de toute urgence !

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    1. Dans une société en particulier une société monétarisée, les revenus et patrimoiness doivent conserver un lien avec ce que l’on appelle les utilités sociales.

      Et c’est vrai même pour un libéral, ou un anarchiste puisque la richesse et la fortune sont des marqueurs sociaux; pour qu’une société reste unie il faut qu’elle partage les mêmes valeurs sur les points fondamentaux. C’est la société qui produit les valeurs sociale par definition. Non seulement elle produit les valeurs mais également leur hierarcchie.

      Les inégalité qui ne correspondent à aucune utilité sociale présente ou passée sont illégitimes et les pouvoirs qui les défendent le deviennent également.

      Souvent ces inégalités sont « embedded », incrustées dans un capital que ne dit pas son nom. Qui n’est même pas identifié comme tel.

      Ainsi vous parlez des fonctionnaires: tout se passe comme si ils avaient un droit à prélever même en l’absence d’utilité sociale, ce qui signifie exactement selon la définition du capital qui est un droit a prélever, qu’ils sont capitalistes sans le savoir!

      C’est surtout vrai, j’allais dire pour les salauds; qui sont fonctionnaires de Bruxelles ou apparatchicks . Ils puisent dans un capital monopolistique qu’ils se ont crées et qui augmente sans arret. Ce sont des super exploiteurs.

      Lorsque quelqu »un , personne ou institution bénéficie d’un droit de prélever sans avoir demontrer une utilité sociale, alors c’est l’équivalent d’un capitaliste car si vous avez quelque chsoe, si vous jouissez de quelque chose, sans produire cela signifie que d’autres l’ont produit pour vous sans en être rémunérés, vous confisquez quelque chose que d’autres ont produit.

      En fait vivant sur le surproduit vous etes un exploiteur.

      Les marginaux chers aux nouveaux socialistes de Terra Nova sont des exploiteurs: Eh oui, au sens absolument propre. Ils vivent sur la circulation, sur redistribution du surproduit, c’est a dire du travail non payé, Il sont une sorte d’armée au service du grand capital qui s’en sert comme bouclier mystificateur.

      Je suis, vous le savez contre l’idéologie égalitariste car c’est une societé de violence; en effet comme la nature ne nous crée pas égaux, il faut une autorité, une force qui imposent cette égalitarisme, cette force donne naissance à une Nomenklatura qui elle même est par esseence inegalitaire et opprssive.

      C’est le problème non réglé du socialisme réel: la Nomenklatura. .

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  2. Bonjour M. Bertez,

    Votre politique est ambitieuse mais celui qui la tentera risquera de se faire descendre et pas que médiatiquement !

    Qui sera aux commandes lors de la prochaine crise de l’Euro ? :

    https://www.atlantico.fr/decryptage/3565100/-la-tragedie-de-l-euro-ou-l-incroyable-bulle-cognitive-dans-laquelle-l-europe-s-est-enfermee–interview-exclusive-de-ashoka-mody-auteur-du-livre-economique-de-l-annee-2018-aux-etats-unis?fbclid=IwAR1aCA_MWwYiCcb4KHogipnXaHKcC2FZnYCPo2KZxs0UWfNS0_ARLfgyb8E

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