On s’éveille hypocritement aux risques de la dette des entreprises.

La semaine financière qui vient de s’écouler a été placée sous le signe de la peur. Peur de nombreux évènements divers commes les nouvelles foucades de Trump, mais ausi et surtout peur de la qualité du crédit et des valeurs financières de qualité douteuses comme les obligations des entreprises.

Les craintes de récession et diverses mises en garde par des gourous crédibles ont rendu le sujet sensible.

Bien sur le crédit aux entreprises est pourri en partie et il y aura de gros problèmes. mais je considère que cela est gérable: il suffira de transformer les problèmes de solvabilité en problèmes de liquidité et/ou de faire quelques restructurations pour faire face.

Et puis si le secteur des entreprises ne peut plus créer de dettes, rassurez vous ce sera le gouvernement et la Fed, les producteurs de dettes de  dernier ressort qui en produiront.

Nous maintenons notre opinion de longue date , la vraie crise systémique ne viendra pas du crédit entreprsie mais du crédit souverain car c’est là que la bulle aura été la plus colossale lorsque les problèmes, les vrais, surgiront.

On est toujours puni par ou l’on pêche, c’est du bon sens.

La politique monétaire de la Reserve fédérale a retiré , par ses rachats de titres à long terme, plus de 4 trillions de valeurs sûres, sans risque. Ceci a bien sur créé un vide dans ce que l’on appelle le Portefeuille mondial. Il a  été rempli par les entreprises; elles ont émis pour 4 trillions de dettes de qualité plus ou moins douteuse.

Mais le problème n’est pas seulement dans la qualité douteuse des dettes qui ont été émises, non le problème c’est l’usage qui en a été fait! Ces 4 trillions ont été utilisés por financer les 4 trillions de rachats d’actions. Ceci non pas pour servir léconomie ou investir, mais pour réduire le nombre d’actions en circulation, pour décapitaliser et  par ce baiais faire monter les bénéfices par action.

En clair, la dette a été utilisée pour améliorer fictivement, par l’ingénierie , la profitabilité apparente du capital et ainsi doper les cours boursiers.

La politique de la Fed a provoqué un gigantesque swap, un échange d’actions contre des obligations dans les bilans. Le capital restant est affaibli, usé. Le facteur risque a considérablement augementé car le capital est bio-dégradable, il se déprécie quand les affaires sont mauvaises et  on peut supprimer la rémunération de ce capital, tandis que les dettes ne sont bio-dégradables que par la faillite ou le sinistre.

On a mis du fixe sur du variable.

Les sociétés sont ainsi décapitalisées, le facteur risque est augmenté, la fragilité devient extrême.

Vous  imaginez ce qu’il adviendra des bilans des entreprises lorsque le marché boursier deviendra marché baissier, ou lorsque nous entrerons en  récession.

La prochaine crise sera différente de la dernière crise en ceci qu’elle touchera directement le système productif, pas seulement le pouvoir d ‘achat des consommateurs.

La bulle de la dette cette fois est différente, Elle  ne concerne pas directement les banques. Elles les concerne indirectement par leurs actifs qui seront dépréciés.

Dans le graphique suivant, regardez la taille de la dette des entreprises par rapport au PIB.

Notez qu’il atteint son maximum en fin de cycle.

Ce sont  les bilans les plus surendettés de l’histoire .

Les profits apparents sont considérés comme en progression, mais la qualité de ces profits est effrayante en raison du levier qui est utilisé pour les fabriquer!

Selon le Wall street journal il n’y a jamais eu autant d’obligations sur le bord de la catégorie « junk », catégorie « poubelle »!

La Fed s’en émeut, mais c’est elle qui a incité , par ses taux ultra bas les entreprises à se surendetter: comme d’habitude, les pyromanes se déguisent en pompiers!

2 réflexions sur “On s’éveille hypocritement aux risques de la dette des entreprises.

  1. Peut etre apprendrons nous un jour que les communications et les bilans des banques centrales ne sont pas sincères ,et qu’ils ont racheté en sous main tout ce qui baissait trop.

    En ce qui concerne les entreprises ,on assiste a un nouveau paradigme absurde:la profitabilité n’est plus une nécéssité absolue,la mission de l’entreprise devient plus importante.Visible notamment en France chez tous les nouveaux « startupers » ou avec EDF et ENGIE et aux US avec avec les Tesla ou autres Uber.

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