Editorial. N’ayez pas peur d’être traités de « complotiste », mais surtout ne le soyez pas! La vérité est belle, elle mérite un travail et des efforts.

Voici un énième papier sur le complotisme qui passe allégrement a coté du fond du problème à savoir comment et pourquoi s’est posé la question de l’interprétation de l’Histoire par les complots, comment et pourquoi s’est développé le complotisme , comment et pourquoi l’accusation de complotisme est devenue la seule arme des pouvoirs pour éviter d’être critiqués, mis à nu, démasqués dans leurs manipulations des sociétés civiles.

Il y a de bonnes raisons de proposer des interprétations complotistes des évènements et des situations car les complots existent et ils sont de plus en plus nombreux. Mais en mettant tout dans le même sac sous la même étiquette « complotiste » les puissants se mettent a l’abri de la lumière de l’intelligence .

Souvent ce qui passait pour une thèse complotiste se trouve réhabilité : la divulgation de nouvelles sources historiques classifiées montre que les critiques des vérités officielles avaient raison dans de nombreux cas; lisez l’histoire, lisez les mémoires des puissants, tout cela aide à comprendre le présent.

Les interprétations complotistes sont l’arme des peuples contre les puissants; les accusations de complotisme et leur diabolisation sont les armes des élites et des maitres dominants contre ces peuples.

A noter que les élites elles même pratiquent le complotisme lorsqu’elles veulent fabriquer leurs ennemis comme c’est le cas en ce moment avec la Russie et la Chine, -les complots d’empoisonnements par exemple- elles inventent des complots et affirment que ceux qui osent démasquer ces complots son complotistes; le complotisme est devenu une structure , une Gestalt de nos sociétés et de leur mode de fonctionnement névrotique. Le complotisme en ce sens est un symptôme névrotique qui touche aussi bien ceux qui interprètent le monde comme un conspiration que ceux qui les dénoncent.

Quand on y réfléchit bien, tout cela a à voir avec la disparition du caractère sacré de la Vérité, et de la Valeur, le complotisme nait sur la destruction, sur le pourrissement des référents , sur la fin de leur reconnaissance comme catégories symboliques qui s’imposent à tous et sur leur relativisation par des escrocs de la pensée .comme Foucault.

L’apparition de la question du complot, des conspirations et de l’anti complotisme est sur-déterminée, elle est une Nécessité historique, elle devait advenir.

Pourquoi est née l’interprétation de l’Histoire par les complotistes?

parce que l’existence de complots prouvés et décortiqués est une vérité vraie bien connue avec le recul.

parce que le monde n’est pas tel qu’il se présente, l’évidence est trompeuse, les philosophies dites du soupçon l’ont parfaitement démontré, la vérité est ailleurs, jamais dans ce qui se donne à voir. l’accès à la Vérité doit faire l’objet d’un travail critique , d’un effort. Le développement de l’herméneutique est une étape de la connaissance.

parce que tout un courant de philosophie a découvert que les causes des évènements sont ailleurs, cachées et non sues ou révélées

parce que de tous temps les élites et leurs grands prêtres ont pratiqué le secret comme outil de domination, créant le besoin, pour les peuples, de percer les secrets dissimulés et d ‘en proposer des interprétations plus ou moins satisfaisantes .

parce que le monde est devenu de plus en plus complexe et abstrait, il échappe à l’entendement des citoyens et même des élites intellectuelles, il est tentant de remplacer la complexité par la personnalisation et d’imputer aux volontés subjectives des évènements situations qui ont des explications objectives trop complexes; il est aussi tentant d’imager. En un sens le complotisme est le refuge de l’ignorance, il exprime la difficulté à comprendre le monde mais en même temps la volonté à tout prix de le rendre intelligible..

parce que la complexité est quelque fois telle que les évènements et les faits ne peuvent se comprendre , se figurer que si on personnalise , si on crée une image de représentation qui en facilite l’assimilation. Beaucoup de phénomènes objectifs ne peuvent être appréhendés par l’intelligence que par la personnification. La logique de la monnaie, de la finance, de l’argent et de l’accumulation est objective, elle s’impose à tous même aux banquiers , elle les dépasse, ils ne font que l’oeuvre de dieu, mais il est quasi impossible de la comprendre si on ne fait pas appel à des représentations telle s que l’avare, l’usurier, le capitaliste, voire le juif qui incarnent et présentifient la logique du fétiche monétaire .

Le meilleur exemple est la pratique du pouvoir. Macron est une marionnette, un tenant lieu. La présidentialisation du pouvoir politique et sa dérive narcissique par Macron conduit irrésistiblement à des visions complotistes qui mettent en scène ses copains et ses sponsors protecteurs. Le sujet lui même, Macron, s’y prête voire l’encourage. Avec ses « moi je  » et ses mises en scène.

parce que le monde est devenu un système et que cette notion est difficile à appréhender par la pensée positive simpliste, il est difficile de comprendre que le système a une logique qui lui est propre et que cette logique impose des causes et des effets dont l’analyse ne ressort pas de l’action volontaire des élites dominantes. Le système est un sorte d’engrenage , une roue en entraine une autre sans intervention concrète humaine.

parce ce que des évènements historiques traumatisants comme la Shoah sont devenus sacrés, il n’est plus possible d’en parler; les propos rationnels à ce sujet sont devenus sulfureux et ce faisant, la raison étant bannie, ceux qui en parlent se refugient dans/derrière les théories du complot. Il en va de même sur d’autre sujets comme le racisme, le genre, le sexe et ses perversions. Le remplacement volontariste des populations autochtones par les immigrés est une réalité incontestable mais faute de l’analyser rationnellement, on débouche sur la théorie du remplacisme, laquelle est facile à caractériser comme complotiste.

parce que tout est recouvert du voile du fétiche argent qui masque/occulte les relations entre les personnes, l’argent fétiche fait disparaitre les relations réelles entre les choses, les personnes , les valeurs ; l’argent en tant que Mystère détourné par les kleptocrates et leurs complices devient incompréhensible pour les sociétés civiles et les élites en abusent ; le fétiche argent, le fantasme argent est au centre des théories du complot bien sur.

parce que il y a des raisons à cela, les pouvoirs ne disent pas toute la vérité, les vérites des calculs politiques sont devenues tellement cyniques qu’elles sont inavouables

parce que les démocraties ne sont plus que de façades, elles sont illégitimes au sens ou le consentement des citoyens est fabriqué par les manipulations

parce que les pouvoirs ont cessé d’être démocratiques. Depuis la financiarisation ils sont confisqués par les riches alliés aux hauts fonctionnaires et aux médiacrates. Les peuples ont compris que les décisions et les politiques menées n’étaient plus menées dans l’intérêt général mais dans l’intérêt de certaines classes sociales.

parce que la Communication qui consiste à dire non pas la vérité mais à dicter ce que les gens doivent penser a supplanté l’Information. Le savoir faire, le pragmatisme la gouvernance ont remplacé le savoir comme guides. L’opinion et sa fabrique remplacent la recherche du vrai comme ciment de l’adhésion.

parce que les découvertes sur la sémiologie, le langage, la linguistique, la symbologie , l’inconscient etc ont montré que l’on pouvait modifier non seulement le comportement des sujets humains mais aussi modifier leur être , modifier ce qu’ils sont en tant que sujet, au plus profond d’eux même. Les mots sont déconnectés des sens, les affects sont recherchés indépendamment des réalités qui devraient les sous tendre.

parce que l’ingénierie sociale a pris son essor et que travaillant de façon subreptice, cachée, dissimulée , pour la comprendre, cette ingénierie scélérate, il faut mettre a jour des choses qui ne se donnent pas à voir et que ces choses inavouables ne supportent pas la lumière ou le scalpel de l’intelligence.

On peut encore écrire des ouvrages sur la question complotiste, quasi rien n’a été fait ; tout ce qui est écrit est idéologique, en particulier les soi disant réflexions de Karl Popper qui sont mises en avant par les maitres dominants en ce moment.

James Bovard

Le rapport de Biden sur la  « Stratégie nationale de lutte contre le terrorisme domestique »  a déclaré la semaine dernière que « renforcer la foi dans la démocratie américaine » nécessite « de trouver des moyens de contrer l’influence et l’impact des théories du complot dangereuses ».

 Au cours des dernières décennies, les théories du complot se sont multipliées presque aussi vite que les mensonges et les dissimulations du gouvernement . 

Alors que de nombreuses allégations ont été ridiculement farfelues, l’establishment politique et les médias attachent régulièrement l’étiquette de « théorie du complot » à toute contestation de leur domination.

Selon  Cass Sunstein , professeur de droit à Harvard et tsar régulateur d’Obama, une théorie du complot est « un effort pour expliquer un événement ou une pratique en faisant référence aux machinations de personnes puissantes, qui ont généralement réussi à dissimuler leur rôle ». 

Les citoyens raisonnables sont censés présumer que le gouvernement crée des milliards de pages de nouveaux secrets chaque année pour leur propre bien, sans rien cacher au public.  

Au début des années 1960, les théories du complot n’étaient pratiquement pas un problème car 75 % des Américains faisaient confiance au gouvernement fédéral.

Une telle crédulité n’a pas survécu à l’assassinat de John F. Kennedy. 

Sept jours après que Kennedy a été abattu le 22 novembre 1963, le président Lyndon Johnson a créé une commission (plus tard connue sous le nom de Commission Warren) pour supprimer la controverse sur le meurtre. Johnson et le chef du FBI, J. Edgar Hoover, ont incité les membres de la commission à publier rapidement un rapport approuvant la version du « tireur isolé fou » de l’assassinat. Le leader de la minorité parlementaire Gerald Ford, membre de la commission, a révisé le rapport final du personnel pour changer l’endroit où la balle est entrée dans le corps de Kennedy, sauvegardant ainsi la théorie dite de la « balle magique » de Hoover. Après que les conclusions de la Commission Warren aient été ridiculisées comme un blanchiment, Johnson a ordonné au FBI de procéder à des écoutes téléphoniques sur les critiques du rapport. Pour protéger l’histoire officielle, la commission a scellé des dossiers clés pendant 75 ans. La vérité ne sortirait qu’après que toutes les personnes impliquées dans la dissimulation aient touché leur pension et soient décédées.

La controverse entourant la Commission Warren a incité la CIA à attaquer formellement la notion de théories du complot. 

Dans une alerte de 1967 à ses stations et bases à l’étranger, la CIA a déclaré que le fait que près de la moitié des Américains ne croyaient pas qu’Oswald ait agi seul « est un sujet de préoccupation pour le gouvernement américain, y compris notre organisation » et met en danger « toute la réputation de le gouvernement américain. 

Le mémo demandait aux destinataires « d’employer des moyens de propagande » et d’exploiter « les contacts amicaux de l’élite (en particulier les politiciens et les rédacteurs), soulignant… que certaines parties du discours sur le complot semblent être délibérément générées par des propagandistes communistes ». La preuve ultime de l’innocence du gouvernement était assénée sou cette forme en pirouette: « Un complot à grande échelle souvent suggéré serait impossible à dissimuler aux États-Unis.

Cependant, la CIA a dissimulé un large éventail d’assassinats et de coups d’État étrangers qu’elle a menés jusqu’à ce que les enquêtes du Congrès au milieu des années 1970 dénoncent. Le  New York Times , qui a  exposé le mémo de la CIA en 1977 , a noté que la CIA « a rassemblé son appareil de propagande pour soutenir un problème beaucoup plus préoccupant pour les Américains, et pour la CIA elle-même, que pour les citoyens d’autres pays ». Selon l’historien Lance deHaven-Smith,  auteur de  Conspiracy Theory in America , « la campagne de la CIA pour vulgariser le terme « théorie du complot » et faire de la croyance au complot une cible de ridicule et d’hostilité doit être considérée comme l’une des initiatives de propagande les plus réussies de tous les temps. »

 En 2014, la  CIA a publié un document fortement remanié; un  rapport  admettant  qu’il avait été « complice » d’une « dissimulation » de JFK en retenant des informations « incendiaires » à la Commission Warren.

L’administration Johnson a également cherché à dépeindre les critiques de ses politiques de guerre du Vietnam comme des fous du complot, du moins quand ils ne les dépeignaient pas comme des comparses communistes. Au cours des audiences du Sénat de 1968 sur l’incident du golfe du Tonkin, le secrétaire à la Défense Robert McNamara a dénoncé les « insinuations monstrueuses » selon lesquelles les États-Unis avaient cherché à provoquer une attaque nord-vietnamienne et a  déclaré  qu’il était « inconcevable que quiconque connaisse, même de loin, notre société et notre système de gouvernement puisse soupçonner l’existence d’un complot » pour amener la nation à la guerre sous de faux prétextes. Trois ans plus tard, la divulgation des documents du Pentagone a démoli la crédibilité de McNamara et d’autres hauts responsables de l’administration Johnson qui ont en effet entraîné l’Amérique dans la guerre du Vietnam sous de faux prétextes.

Les condamnations des théories du complot sont devenues une caractéristique de l’administration Clinton. 

En 1995, le président Bill Clinton a affirmé que les personnes qui pensaient que le gouvernement menaçait leur droit constitutionnel étaient des ingrats dérangés : « Si vous dites que le gouvernement est dans un complot pour vous priver de votre liberté, vous vous trompez tout simplement… Comment osez-vous vous appeler patriotes et héros ! » 

La même année, la Maison Blanche a compilé un rapport fiévreux de 331 pages intitulé « Communication Stream of Conspiracy Commerce », attaquant des magazines, des groupes de réflexion et d’autres qui avaient critiqué le président Clinton. 

Au cours des années suivantes, de nombreuses organisations condamnées dans le rapport de la Maison Blanche ont été la cible d’audits de l’IRS, notamment la Heritage Foundation et l’  American Spectator magazine et près d’une douzaine d’accusateurs de Clinton, dont Paula Jones et Gennifer Flowers. Malgré les protestations de Clinton selon lesquelles il ne représentait aucune menace pour la liberté, même l’ACLU a admis en 1998 que l’administration Clinton s’était « engagée dans une surveillance subreptice, telle que les écoutes téléphoniques, à une échelle bien plus grande que jamais auparavant… L’administration utilise des tactiques alarmistes pour acquérir de vastes de nouveaux pouvoirs pour espionner tous les Américains.

Certaines allégations de « théorie du complot » exposent de manière comique la naïveté des marqueurs officiels.

En avril 2016, l’Université Chapman a sondé les Américains et a annoncé que « la théorie du complot la plus répandue aux États-Unis est que le gouvernement dissimule des informations sur les attentats du 11 septembre, un peu plus de la moitié des Américains ayant cette croyance ». Cette enquête ne demandait pas si les gens croyaient que les World Trade Centers avaient été détruits par un travail de l’intérieur ou si le président George W. Bush avait secrètement organisé les attaques. Au lieu de cela, on a simplement demandé aux gens si « le gouvernement dissimulait des informations » sur les attaques. Seul un idiot de village, un professeur d’université ou un éditorialiste pourrait présumer que le gouvernement avait été franc. 

Trois mois après la réalisation de l’enquête de l’Université Chapman, l’administration Obama a finalement publié 28 pages d’un rapport du Congrès de 2003 qui révélait que les responsables du gouvernement saoudien avaient financé directement certains des pirates de l’air du 11 septembre en Amérique. Cette divulgation a brisé le scénario soigneusement construit par l’administration Bush, la Commission du 11 septembre et des légions de complices des médias. (Les poursuites se poursuivent devant un tribunal fédéral cherchant à forcer le gouvernement américain à divulguer plus d’informations concernant le  rôle du gouvernement saoudien dans les attaques.)

La « théorie du complot » est souvent un drapeau de ralliement de la complaisance pour les médias. 

 En 2018, le  New York Times a  affirmé que l’utilisation par Trump du terme « État profond » et d’une rhétorique similaire « a attisé les craintes qu’il n’érode la confiance du public dans les institutions, sapant l’idée de vérité objective et semant des soupçons généralisés sur le gouvernement et les médias.  » Cependant, après que des allégations de responsables gouvernementaux anonymes aient déclenché la première destitution de Trump en 2019, le   chroniqueur du New York Times James Stewart a applaudi : « Il y a un État Profond, il y a une bureaucratie dans notre pays qui s’est engagée à respecter la Constitution, respecter l’état de droit … Ils travaillent pour le peuple américain. Au New York Times L’éditorialiste Michelle Cottle a proclamé : « L’État profond est bel et bien vivant » et l’a salué comme « une collection de fonctionnaires patriotes ». Presque immédiatement après que son existence n’a plus été niée, l’État profond est devenu l’incarnation de la vertu à Washington.

L’élite des médias peut fabriquer des désignations de « théorie du complot » presque en un clin d’œil. Une semaine après le jour des élections 2020, le  New York Times a  publié un titre en haut de la première page : « Les responsables des élections dans tout le pays ne trouvent aucune fraude ». Comment le  Times  savait-il ? Leurs journalistes ont effectivement appelé chaque État et lui ont demandé : « Avez-vous tous vu une fraude ? » Les responsables électoraux ont répondu « non », prouvant ainsi que quiconque a par la suite remis en question la victoire de Biden faisait la promotion d’un complot sans fondement. Alors que les principaux politiciens libéraux ont dénoncé les sociétés de vote électronique comme irresponsables et malhonnêtes en 2019, tous les doutes sur ces sociétés sont devenus des « conspirations » après ce titre du  Times .  Le Times  a contribué à déclencher une cacophonie médiatique sur toute personne qui osait se plaindre du mode de récolte des bulletins de vote, de l’envoi en masse illégal de bulletins de vote par correspondance ou des échecs généralisés à vérifier l’identification des électeurs.

En fait, les accusations de «théorie du complot» ont aidé Biden à remporter l’élection présidentielle de 2020 . 

Comme l’a récemment noté la sénatrice Lindsey Graham (R-SC), si les Américains pensaient que le virus COVID-19 avait été créé dans un laboratoire du gouvernement chinois, Trump aurait probablement remporté les élections parce que les électeurs auraient recherché un leader qui pourrait être dur avec la Chine. . 

Mais l’explication de l’origine du laboratoire a rapidement été qualifiée d’hérésie pro-Trump. Le  Washington Post a  dénoncé le sénateur Tom Cotton (R-AR) pour avoir suggéré que le virus provenait du laboratoire, ce qui était censé être une « théorie du complot déjà démystifiée ». 

Vingt-sept scientifiques éminents ont  signé une lettre  dans le  Lancet : « Nous nous unissons pour condamner fermement les théories du complot suggérant que COVID-19 n’a pas d’origine naturelle… Les théories du complot ne font que créer de la peur, des rumeurs et des préjugés qui mettent en péril notre collaboration mondiale dans la lutte contre ce virus. » Le  Lancet  n’a révélé que la semaine dernière que l’  un des signataires  et la personne qui a  organisé la campagne de signature de lettres dirigeaient  une organisation qui avait reçu des subventions du gouvernement américain pour son travail au laboratoire de l’Institut de virologie de Wuhan. Le président Biden a ordonné aux agences de renseignement américaines de jeter un autre coup d’œil pour chercher à déterminer l’origine du COVID-19.

Les accusations de « théorie du complot » fourniront-elles une carte de « sortie de prison sans frais » pour le FBI et d’autres agences fédérales concernant l’affrontement du 6 janvier au Capitole ?  Après que Tucker Carlson de Fox News ait présenté des allégations selon lesquelles des informateurs ou des agents du FBI auraient pu être à l’origine du chahut, le  Washington Post a  rapidement dénoncé sa « théorie sauvage et sans fondement » tandis que le Huffington Post a dénoncé sa « théorie du complot risible ». Peu importe la fréquence à laquelle le FBI a incité des complots terroristes ou des violences politiques au cours des 60 dernières années (y compris le complot visant à kidnapper la gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer, en novembre dernier). Au lieu de cela, les honnêtes gens ne doivent rien faire pour mettre en danger le récit officiel du 6 janvier comme un horrible événement terroriste privé comparable à la guerre de 1812, Pearl Harbor et les attentats du 11 septembre.

La « théorie du complot » est une phrase magique qui efface tous les abus fédéraux précédents.  

De nombreux libéraux qui invoquent l’expression citent également rituellement un livre de 1965 de l’ancien communiste Richard Hofstadter,  The Paranoid Style in American Politics . Hofstadter a décrit la méfiance à l’égard du gouvernement comme un indicateur de la maladie mentale des critiques.  Pour Hofstadter, c’était une vérité évidente que le gouvernement était digne de confiance parce que la politique américaine avait « une sorte de code professionnel… incarnant la sagesse pratique de générations de politiciens ».

 Une grande partie de la rage de l’establishment contre les «théories du complot» a été motivée par l’idée que les dirigeants ont droit à obéissance intellectuelle passive . Le même   état d’esprit de lèse-majesté a été largement adopté pour brouiller l’histoire américaine . 

Arthur Schlesinger, Jr., l’historien de la cour du président John F. Kennedy et un intellectuel libéral vénéré, a déclaré dans un article de 2004 dans  Playboy, « Les historiens concluent aujourd’hui que les colons ont été poussés à la révolte en 1776 à cause d’une fausse conviction qu’ils faisaient face à une conspiration britannique pour détruire leur liberté. » L’imposition britannique de la loi martiale, de la confiscation des armes à feu, des blocus militaires, de la suspension de l’habeas corpus et de la censure était-elle simplement un fantasme dérangé de Thomas Jefferson? ?L’idée que les Britanniques ne conspireraient jamais pour détruire la liberté passait mal à Dublin. Pourquoi faire confiance à des universitaires qui étaient aveugles aux menaces britanniques dans les années 1770 pour juger avec précision les périls contemporains pour la liberté ?

Comment  l’administration Biden  entend-elle lutter contre les « théories du complot » ? 

Le rapport Biden sur le terrorisme a appelé à « renforcer la confiance dans le gouvernement » en « accélérant le travail pour faire face à un environnement d’information qui remet en question un discours démocratique sain ». 

L’équipe de Biden s’appuiera-t-elle sur la « solution » suggérée par Cass Sunstein : « l’infiltration cognitive de groupes extrémistes » par des agents du gouvernement et des informateurs pour les « saper » de l’intérieur ? Un rapport du Sénat de 1976 sur le programme du FBI COINTELPRO  exigeait des assurances qu’une agence fédérale ne serait plus jamais « autorisée à mener une guerre secrète contre les citoyens qu’elle considère comme des menaces pour l’ordre établi ». En fait, le FBI et d’autres agences ont continué à faire la guerre secrètement contre les « menaces » et des légions d’informateurs sont probablement occupées à « infiltrer cognitivement » en ce moment.

6 réflexions sur “Editorial. N’ayez pas peur d’être traités de « complotiste », mais surtout ne le soyez pas! La vérité est belle, elle mérite un travail et des efforts.

  1. Ceci n’est pas vraiment un commentaire, plutôt un message :

    L’ouvrage « La fin de l’Etat » référencé sur mon blog vient de paraître. Je vous l’envoie volontiers, mais à quelle adresse ? Physique ou mail, comme vous préférez !
    La première partie est plutôt un exposé de ma thèse fondamentale.
    La deuxième partie « Le nerf de la guerre » rejoint directement vos préoccupations quotidiennes, du Greensman put aux trillons de Biden.
    Cordialement
    Jacques De Cock

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  2. Bonjour M. Bertez

    complot- étymologie : rassemblement d’une foule . Au féminin compelote: rassemblement dans une bataille. 11ème et 12ème siècle.

    Pour ce qu’il en va d’une « action préparée secrètement par un groupe de personnes », conjuration serait plus approprié.

    Quand à une entente secrète pour renverser un pouvoir établi, conspiration ferait l’affaire.
    Ainsi le 5 novembre commémore la défaite des conspirationnistes au Royaume Uni. Dieu sauve la Reine!

    Donc les complotistes ne seraient que des personnes appelant au rassemblement.
    De ce fait, tout politicien appelant au rassemblement d’une foule d’électeurs ( large pour la gauche, unitaire pour les autres, il faut bien se différencier) pour le deuxième tour des régionales serait un vrai complotiste! Va comprendre Charles!

    Pour les tenants d’actions secrètes des élites, conjurationnistes serait approuvé par l’Académie Française.
    Mais c’est un mot compliqué pour les culturés post-langiens: plus de 4 syllabes, c’est pour les agrégés ! C’est pourquoi ils se rabattent sur le mot « complotiste »; de plus plot consonne avec plouc et forcément, il n’y a que les ploucs pour ne pas croire le Ministère de l’Unité conforme, correcte et bienséante.

    Il est des expressions qui situent immédiatement leurs locuteurs:
    Qualifier quelqu’un de « valet de l’impérialisme « vous place immédiatement à l’extrême gauche,
    « bolchevique  » vous met bien à droite,et « Vipère lubrique » vous révèle zampolit assez âgé mais toujours stalinien.

    Ainsi, nous savons désormais que « complotiste » , dans son acception médiatisée, situe son locuteur soit chez les conformistes benêts soit comme employé ou obligé de la propagandastaffel

    Cordialement

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  3. Perso, je me fous de la théorie du complot, le truc, c’est qu’on abuse de l’anathème, en qualifiant tout et n’importe quoi de complotisme, allant de la simple théorie un peu farfelue à l’opposition idéologique, à la relativisation de ce qui leur parait être un absolu infaillible.

    On accuse maintenant de complotiste de la même façon qu’on accusait de communiste un antimaccarthyste ou qu’un communiste qualifie un opposant de fasciste/bourgeois.
    Ils parlent de science, mais en réalité, ils confondent leur narration avec la science, amalgamant science et scientifique, autorité.
    Et sérieusement, ils luttent contre le complotisme depuis des années, ça a fonctionné ?
    L’anticomplotisme prétend agir pour « sauver la démocratie », mais en est le fossoyeur, car la démocratie implique de considérer la pluralité des narrations, ce que refusent les technocrates, qui croient que leur conception « scientiste », technicienne, et prétendument rationaliste est la vérité absolue.

    Quand on lutte contre l’obscurité qui persiste en intensifiant une lumière déjà présente, on ne fait qu’intensifier le contraste.

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  4. Cher Monsieur,

    A mes amis, qui trouvent que je remets trop en doute la propagande officielle, et que je fais dans la théorie du complot, je leur cite Chomsky :
    « théorie du complot, c’est quelque chose que les gens disent quand ils ne veulent pas que vous réfléchissiez à ce qui se passe vraiment . »

    Comme ce sont tous des surdiplômés, ça leur cloue le bec un moment.

    Catherine Laurent

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