Oui, c’est une bulle ? Mais il reste probablement beaucoup plus à faire MICHAEL HOWELL 4 MARS∙ La plupart des investisseurs conviendraient que les bulles sont des phénomènes de liquidité et sont spécifiquement causées par une liquidité excessive. Il semble curieux que certaines des dernières réflexions sur la question de savoir si les prix des actifs sont ou non dans une bulle ne mentionnent pas la liquidité ! |
Les réflexions sur la question du prix des actifs financiers ou les questions de savoir si les prix des actifs sont ou non dans une bulle ne mentionnent pas la liquidité.
Michael Howell est au centre de la problématique mais il ne le sait pas.
Nous n’avons pas conscience de l’air que nous respirons , tout comme le poisson n’ a pas conscience de vivre dans l’eau, ce sont nos milieux naturels, ils constituent la bouteille, la box dans laquelle nos esprits , nos raisonnements et nos points de vue sont emprisonnés.
Nous n’avons pas conscience du fait que depuis la mutation de la nature de la monnaie et son détachement vis à vis du réel elle ne constitue plus une catégorie séparée, elle ne reflète plus rien en elle même, elle est tout simplement.
A la limite la monnaie n’est plus que pur désir; désir de tout un chacun d’en avoir plus pour satisfaire tous ses désirs! La monnaie est suspendue, frivole, dans les airs, phénomène social, et c ‘et d’ailleurs ce qui été voulu par les élites, les kleptocrates, les ploutocrates, afin d’en prendre le contrôle, de la créer, de la distribuer et de la valoriser comme elles le voulaient c’est à dire comme cela leur convenait pour reproduire l’ordre social qui leur convient.
La monnaie est dans tous les sens du terme; pur désir , pur imaginaire et non plus reflet du réel. Son statut est inséparable de son autre face: la dette! Les deux faces étant réunies, soudées par quelque chose d’indéfinissable; la confiance.
A la limite je ne serais pas loin d ‘affirmer que la vraie bulle-mère c’est la bulle de : la confiance.
Elle continue d’avoir cours alors qu’elle n’est plus qu’une forme vide, qu’elle a disparu dans le cynisme des autorités et des administrés.
Le capital confiance est épuisé , la forme confiance n’existe qu’en artefact ou en souvenir. La preuve en est qu’il faut sans cesse soutenir l’édifice, renforcer les béquilles et échafaudages.!
Le véritable ennemi, le véritable terrorisme, l’épingle qui ferait ou fera s’écrouler le système c’est : la prise de conscience, l’atterrissage, le choc de la confrontation avec le Réel.
La monnaie a cessé d’être ancrée, objective pour devenir pure subjectivité, pure appréciation et dans cette mutation c’est un transfert de pouvoir qui s’est opéré puisque la subjectivité est celle des plus forts! Celle des sponsors de Powell, de Lagarde et Compagnie qui imposent leur arbitraire.
On a fait descendre la monnaie sur terre afin que les plus forts puissent en prendre le contrôle et la manipuler. Avant elle était objective, du domaine des dieux ( Minerve) , de la souveraineté nationale si on veut et on l’a fait descendre sur terre en la rendant indépendante. L’indépendance n’étant qu’à l’égard des peuples et des démocratise, pas à l’égard de la classes des ploutocrates bien sur.
Ce que faisant on a permis aux riches de prendre le contrôle quasi absolu de la sphère monétaire, la seule limite à leur pourvoir étant l’inflation des prix qui détruit le mythe de la monnaie bien gérée dans l’intérêt général.
Quand on vous dit que le S&P 500 est à 5100 par exemple il ne vient à personne l’idée de compléter et de dire que le S&P500 vaut 5100 unités monétaires qui constiuent telle fraction des masses de monnaie en circulation ou pas mais émises. Ce n’est pas la même chose de représenter 5100 unités d’un ensemble de 10, 50 ou de 100 trillions!
L’équivalente ainsi tracée du S&P 500 = 5100 n’ a aucun sens! Sauf un sens opératoire, utilitaire pour le Système et ses garants.
En effet est-ce que 5100 unités monétaires nous renseignent sur la valeur de quoi que ce soit des lors qu’elles peuvent être des millionièmes, des milliardièmes , ou des trillionnièmes de la masse de monnaie mise en vie, en circulation ou stockée dans le monde? Si 5100 est une partie d’un sous ensemble en perpétuelle expansion alors ces 5100 ne mesurent rien, on mesure avec une élastique dont le pouvoir d’extension est infini.
La monnaie est un ensemble, une masse en perpétuelle expansion, même dans les soi disant périodes de resserrement monétaire; les actifs financiers eux aussi sont une masse elle aussi en perpétuelle expansion si on les prend comme un tout et non pas simplement au niveau des actions; les deux univers sont en dérive et ce que l’on mesure en Bourse ce sont deux univers en expansion, leur vitesse relative d’expansion. Les vitesses sont des dérivées. Finalement la Bourse c’est une question de dérivées!
Ces deux univers , dans le monde post moderne sont sans ancrage dans le réel mais ils sont reliés entre eux par des passerelles, des règles de conversion, des modèles de mutation, des alchimies ; ces passerelles étant le prix de la monnaie, le taux d’intérêt, la rentabilité de l’actif financier, le risque attaché à l’actif financier, les espoirs de gain à la loterie du Ponzi financier, et au aussi les risques à la monnaie elle même, etc
Ce sont deux ensembles réunis dans un seul et même ensemble de signes, monétaires ou quasi monétaires, un imaginaire, et l’on passe de l’un a l’autre par l’achat ou la vente en Bourse . Tout cela c’est du PAPIER.
La Bourse joue un rôle central dans la post modernité monétaire comme possibilité sans cesse vérifiée, quotidiennement reitérée, de contrôler la monnaieitude/liquidité des actifs financiers c’est à dire leur caractère d’être aussi bons que de la monnaie. La Bourse et à la fois le débouché de la monnaie créée en excèdent, mais aussi le lieu de vérification de la monnaieitude des avatars de la monnaie .
Mais c’est l’ideologie dominante qui a besoin de faire croire que ces 5100 mesurent quelque chose objectivement et cette idéologie dominante a besoin que tout ce qui concerne la monnaie soit occulté, non su, non-conscient . La monnaie et ses avatârs, les actifs financiers sont le Grand Secret alchimique de la post modernité. Et ce sont ses Grands Prêtres et son clergé qui s ‘en enrichissent de plus en plus et acquièrent/achètent de plus en plus de pouvoir puisque la monnaie donne le Pouvoir.
Ce que je veux vous faire comprendre c’est qu’il n’y a aucune différence entre dire que les actifs financiers font bulle et dire que la monnaie fait bulle; tous les deux sont la même chose, les deux faces d’une même « réalité » qui prend des formes différentes selon les circonstances, les taux, l’appétit pour le jeu, la peur du risque, mode, etc .
Faisant partie du même ensemble ils font « bulle », la grosseur de la hernie que constitue la bulle se déplace a l’intérieur de l’ensemble. Imaginez « l’ensemble monnaie et quasi-monnaie » comme une chambre air de vélo que Powell par exemple gonfle, eh bien la hernie se déplace à l’intérieur de la chambre à air en fonction des caractéristiques de la chambre et de son matériau, mais c’est toujours le même air qui inflate la chambre et toujours notre Powell qui l’envoie. Et cet air qui est envoyé c’est l’air de La Dette, la Dette en général, puisque toutes les monnaies sont générées par des dettes, sont des dettes.
Alors Bulle par rapport à quoi? En fait voila la grande question; bulle par rapport à quoi?
Question non resoûle et même non abordée dans la post modernité financière car , résultat du progrès inégal des connaissance, les masses et leurs représentants continuent de raisonner avec les théories fausses, celles du temps ou les monnaies étaient ancrées, plus ou moins équivalentes de la richesse produite et in fine des valeurs-travail.
Car quelle est la norme , la normalité monétaire et financière?
Quel serait la vraie quantité de monnaie nécessaire à l’économie réelle, quel est le besoin optimum en catalyseur des échanges , quelle serait la vraie valeur des actifs financiers compte tenu de la remarque centrale à savoir que la valeur des actifs financiers dépend de leur rendement , de leur attrait et donc de comparaisons .
Mais on ne connait pas la référence de l’attrait; quelle est le taux de profitabilité normal, pourquoi serait il de 15% plutôt que de 2%?
Vastes questions!