Billet: la question de la politique étrangère est la seule question qui vaille.

La guerre n’est jamais un évènement ponctuel, instantané, non c’est un engrenage.

C’est toujours une marche vers la guerre, à la fin de la marche on en arrive à la conclusion que la guerre est inévitable et qu’il n’y a plus d’autre choix.

Et c’est vrai, passé un certain point il n’y a plus de possibilité de faire machine arrière et ce point , quand on le dépasse on ne le sait pas. Il est dépassé presqu’à l’insu de tous, on ne sait pas quand on le dépasse sauf plus tard quand on a l’expérience de l’Histoire, mais il est trop tard.

La question à ce stade du conflit est la suivante: jusqu’ou les occidentaux peuvent ils s’engager pour éviter de perdre la face en Ukraine et surtout ne pas reconnaitre la défaite, mais sans en arriver à la Troisième guerre mondiale? Terrible question!

La guerre avec la Russie est surdéterminée, elle vient de loin, de très loin et c’est historique, géographique, géopolitique systémique. La Russie est la proie rêvée du Capital qui a besoin d’accéder à ses richesses, à son territoire immense afin de pouvoir se solvabiliser, et donc qui a besoin de l’éclater de la briser , de l’émietter . C’est un très vieux projet jamais abandonné, toujours ressassé.

A l’échelle de l’Histoire la guerre actuelle contre la Russie doit s’analyser comme la suite de la guerre qui a été menée par les occidentaux dans les années 20 aux cotés des Russes Blancs, puis comme la suite de celle qui devait être menée dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale par les Alliés, certains parmi les anglosaxons voulaient la commencer tout de suite, mais d’autres ont préféré la repousser.

Orban met les pieds dans le plat; l’Occident manœuvre pour se préparer la guerre qu’il veut faire contre la Russie!

Le harcèlement de la Russie sur son territoire, les actions terroristes asymétriques peuvent toujours dégénérer.

Personne ne sait par exemple comment tel ou tel évènement peut mettre en feu une opinion publique. Or l’opinion publique peut jouer un rôle dans les escalades. C’est une question de psychologie des foules.

Je pense que le jeu est déja et va être de plus en plus serré; les protagonistes vont évoluer sur le fil du rasoir.

La Russie a un besoin urgent d’élaborer une nouvelle dissuasion; celle qu’elle ébauche maintenant avec le nucléaire tactique ne suffit à mon avis pas.

Des conséquences non voulues par les uns et par les autres sont probables; elles vont devoir être surveillées de très près. on joue avec le feu.

Les sondages qui nous énumèrent les préoccupations des électeurs à la veille du scrutin des européennes sont criminels dans la mesure ou dans leurs questionnaires ils ne mettent pas en avant le risque maintenant élevé de guerre directe avec la Russie; c’est se foutre du monde

La priorité est de faire comprendre aux classes moyennes et aux bobos que les guerres actuelles sont des guerres du Capital pour maintenir ses positions, son ordre, ses plus values fictives qui découlent de la gestion monétaire, les guerres actuelles sont une attaque du Capital devenu sénile et financier.

La classe politique et les médias se foutent du monde en ne se focalisant pas sur la seule chose importante: le risque de guerre et le besoin de retourner aux sources de la souveraineté en politique étrangère; tout le reste est du pipeau.

Il faut sortir de cette dépossession des peuples que constituent les domaines réservés de la politique étrangère, en cette période historique rien d’autre n’a d’importance que la politique étrangère. Il faut d’urgence de-présidentialiser la politique étrangère Macron et les élites européennes ne roulent pas pour les peuples mais pour le Capital avec un grand C

3 réflexions sur “Billet: la question de la politique étrangère est la seule question qui vaille.

  1. Bonjour M. Bertez

    Vous écrivez  » …La guerre avec la Russie est surdéterminée, elle vient de loin, de très loin et c’est historique, géographique, géopolitique systémique. La Russie est la proie rêvée du Capital qui a besoin d’accéder à ses richesses, à son territoire immense afin de pouvoir se solvabiliser, et donc qui a besoin de l’éclater de la briser , de l’émietter . C’est un très vieux projet jamais abandonné, toujours ressassé. »

    Il se pourrait que ce ne soit même plus un projet mais une obligation de dernier recours pour le capitalisme financier occidental, vu l’état de déliquescence de nos sociétés.

    Le gouvernement russe le sait bien d’où la retenue: pour résister, les russes doivent épargner au maximum leur population, peu nombreuse au regard de celle des « occidentaux ». Et plus le conflit dure plus les sociétés occidentales s’affaibliront moralement.

    D’où le test d’obéissance peureuse des masses réalisé avec les confinements, covidiots du point de vue santé, mais riches d’enseignements pour les pouvoirs en place.

    Cordialement.

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  2. La constitution « présidentielle » de la Vème République est catastrophique lorsque le conseil constitutionnel peut l’interpréter comme il l’interprète actuellement, en particulier en ce qui concerne l’utilisation du référendum et des « conseils de défense » chers à Emmanuel Macron (Covid, Calédonie).

    Extrait de l’article 3 : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. »

    Puisque le conseil constitutionnel est nommé par les représentants du peuple eux-mêmes soumis à des règlements internes aux assemblées que le peuple ne peut modifier lui-même, on voit ce qui arrive inéluctablement au « et » de l’article 3, avec les conséquences que l’on sait, d’autant plus que, depuis 2005, le peuple sait qu’un rejet peut ne rien changer.

    La guerre et la politique étrangère sont essentiellement du ressort du seul Président de la République. Aux mains de De Gaulle : Ok. Aux mains de Macron ?

    Je ne suis pas juriste, seulement un simple citoyen.

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  3. Excellente synthèse…des synthèses ! Aucun politicard n’abordera ce sujet qui ruinerait sa carrière et effraierait le troupeau. Les catastrophes se chargeront de parler.

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