Les accords signés aujourd’hui par les dirigeants russes et nord-coréens à l’issue de cinq heures d’entretiens en tête-à-tête et de 90 minutes d’entretiens avec la participation de leurs délégations gouvernementales contiennent de nombreux éléments.

Il va sans dire que ces accords conséquents sur un « partenariat stratégique global » n’étaient pas le produit d’une journée, mais du travail intense des deux parties à différents niveaux administratifs et exécutifs depuis la visite de Kim Jong Un dans l’Extrême-Orient russe il y a neuf mois.

Permettez-moi d’aller droit au but et d’exposer ici le développement le plus surprenant qui est apparu dans le discours de Vladimir Poutine à la suite des cérémonies de signature, comme indiqué dans le titre ci-dessus que je donne à cet essai.

Vladimir Poutine a fait remarquer que le Partenariat comporte une composante militaire qui affirme que chaque partie viendra en aide à l’autre si elle est attaquée.

Puis, il a évoqué l’envoi imminent de F-16 par les pays de l’OTAN, qui devraient utiliser le territoire ukrainien pour frapper en profondeur au cœur de la Fédération de Russie. La juxtaposition de ces deux points dans son discours ne laisse aucun doute,à ceux d’entre nous qui sont des soviétologues éduqués, sur le fait que Poutine considère ce que l’OTAN est sur le point de commettre à ses frontières occidentales comme l’acte même d’agression qui déclenchera le partenariat stratégique entre la Russie et la Corée du Nord et qui présentera Les États-Unis comme une menace réelle pour la Russie et en contrepartie, pour leurs bases militaires en Corée, au Japon et dans la région au sens large.

Que nous choisissions de considérer ce scénario comme une réponse « symétrique » ou « asymétrique » n’est pas la question. Le résultat net sera sûrement tout aussi efficace pour réveiller les idiots de Washington, DC, de Bruxelles, de Londres et de Berlin, sur le fait que la Russie est sérieuse, ne bluffe pas et peut à tout moment provoquer des destructions massives sur les moyens militaires américains et occidentaux. de son choix en cas de nouvelle escalade de la guerre en Ukraine.

Lors du récent Forum économique international de Saint-Pétersbourg, Poutine s’est heurté au politologue Sergueï Karaganov qui, depuis plus d’un an, appelle la Russie à lancer une frappe nucléaire tactique en Europe pour secouer l’Occident arrogant et sa croyance insensée en son invulnérabilité. et son exceptionnalisme. Il semblerait qu’aujourd’hui, d’un trait de plume, Vladimir Vladimirovitch ait accompli la même chose sans ouvrir la boîte de Pandore des armes nucléaires.

Les voyages de M. Poutine en Asie de l’Est ne s’arrêtent pas aujourd’hui. Au contraire, il se dirige ensuite vers le Vietnam, où l’on peut s’attendre à des accords supplémentaires qui équivaudraient à un échec et mat au pari Aukus et Corée-Japon de MM. Biden, Sullivan et Blinken. Ils pensaient avoir si bien réussi à « contenir » la Chine et la Russie lors de leur premier mandat. Il semblerait maintenant que ces vastes efforts visant à cajoler, faire chanter et dominer les « alliés » de l’Amérique dans le Pacifique n’ont créé qu’une version mise à jour de la fameuse Ligne Maginot qui n’a pas survécu à l’arrivée finale de l’Allemagne.

Alors, mesdames et messieurs, remercions notre bonne étoile car, à notre époque de pygmées et de lâches à la tête des États d’Europe et d’Amérique du Nord, il existe au moins un dirigeant rationnel et courageux pour sauver la situation.

©Gilbert Doctorow, 2024