Editorial. L’Europe cherche à se renforcer militairement pour garantir sa souveraineté, mais elle perd simultanément les ressources financières qui pourraient soutenir cet effort.

Billet. La fuite des capitaux de l’UE dépasse les 300 milliards de dollars par an !

L’article dont je vous mis le lien ci dessus est pour moi l’article le plus important de la semaine qui vient de s’écouler.

Je suis le seul à avoir relevé et commenté cette information terrible, une information officielle:

l’UE perd 300 milliards par an , milliards qui vont .. aux Etats-Unis!

Ce chiffre exprime une tension économique et stratégique majeure au sein de l’Union européenne.

D’un côté, la fuite des capitaux estimée à plus de 300 milliards de dollars par an révèle une fragilité : les richesses quittent le continent, souvent attirées par des environnements perçus comme plus favorables, notamment les États-Unis, là ou les politiques fiscales et réglementaires séduisent le grand capital.

De l’autre, le besoin colossal de 800 milliards d’euros pour le réarmement, dans un contexte de menaces sécuritaires croissantes, un besoin qui montre l’ampleur des défis auxquels l’Europe fait face.

Premièrement, il y a dans ce chiffre une ironie tragique : l’Europe cherche à se renforcer militairement pour garantir sa souveraineté, mais elle perd simultanément des ressources financières qui pourraient soutenir cet effort.

Les détenteurs de capitaux votent avec leurs pieds, et ce faisant ils alimentent les faiblesses européennes, faiblesse du change, faiblesse des ressources d’investissement, faiblesses de l’épargne en genéral, faiblesse du système social ainsi pillé au profit de l’étranger!

Cela soulève des questions sur la cohérence des priorités et sur la capacité à retenir la richesse produite localement.

Si les ultra-riches et les entreprises exportent leurs capitaux, comment financer un projet aussi ambitieux sans alourdir la pression sur les classes moyennes et populaires, déjà sollicitées par des restrictions comme le contrôle de l’usage de l’argent liquide et la repression financière qui interdit toute rémunération correcte de l’épargne?

Deuxièmement, cela met en évidence une dépendance structurelle. Le plan de réarmement, bien qu’impressionnant sur le papier, repose en partie sur des prêts (150 milliards d’euros) et des projections optimistes, comme l’assouplissement des règles budgétaires. Mais si les capitaux continuent de fuir, l’endettement risque de devenir le seul levier, ce qui pourrait fragiliser davantage l’économie européenne à long terme. Pendant ce temps, les États-Unis, qui attirent ces fonds, maintiennent leur suprématie économique et militaire sans effort apparent. Les capitaux européens soutiennent l’effort d ‘armement américain lequel effort alimente la domination arrogante des Etats Unis!

Mette situation m’inspire un double sentiment d’urgence et de scepticisme.

L’Europe doit d’urgence repenser son modèle social et politique; si elle veut assurer son autonomie, elle doit s’éloigner de sa situation compradore au profit des USA, vulgairement la bourgeoisie européenne doit cesser de faire suer le burnous des masses au profit du capital américain. Le système européen ne peut etre changé à la marge il doit etre bouleversé pour concilier sécurité et attractivité économique.

Sans une stratégie claire pour endiguer cette hémorragie financière – par exemple, via une harmonisation fiscale, une hausse de la profitabilité du capital local, le développement d’un vrai marché financier, ou des incitations à réinvestir localement –, le projet de réarmement pourrait n’être qu’un château de cartes.

Si l’on pousse la réflexion, et je la pousse car elle est centrale, n’est-il pas paradoxal de vouloir se défendre contre des menaces extérieures tout en laissant s’échapper les moyens de cette défense ?

Peut-être que le vrai défi n’est pas seulement militaire, mais aussi idéologique et moral : redonner confiance en un projet européen soutenu par les populations qui protège certes mais surtout qui prospère.