C’est une stratégie coordonnée. C’est ce qu’ils ont tenté aux États-Unis, ils l’ ont fait en Roumanie.

Coup de tonnerre. Marine Le Pen et huit eurodéputés ont été reconnus coupables de détournement de fonds publics par le tribunal de Paris, dans l’affaire des assistants parlementaires européens du FN.
La cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN) a été condamnée à une peine d’inéligibilité de cinq ans, avec exécution immédiate, et une peine d’emprisonnement de quatre ans dont deux fermes aménagés sous bracelet électronique.
Jordan Bardella, qui était attendu à Strasbourg, a changé son programme pour rejoindre Marine le Pen au siège du parti dans le 16e arrondissement, après que celle-ci a brusquement quitté l’audience à l’annonce du jugement.
« Aujourd’hui, ce n’est pas seulement Marine Le Pen qui est injustement condamnée : c’est la démocratie française qui est exécutée », a dénoncé le président du RN.
La condamnation de Marine Le Pen et des membres du RN poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris était inéluctable.
Dans tous ses aspects et en particulier celui de l’inéligibilité avec exécution provisoire.
Pour plusieurs raisons.
• La première et la principale, est celle de l’idéologie politique professée par la magistrature. Sociologiquement, celle-ci est massivement issue de la petite bourgeoisie urbaine, dont elle partage les modes de vie, la culture, les positions politiques, et les valeurs sociétales. Cela s’accompagne d’une véritable aversion pour les couches populaires (comme on l’a vu au moment de la féroce répression des gilets jaunes) et de la conviction qu’elle doit profiter de sa place dans les institutions et des pouvoirs qui sont les siens pour imposer sa morale à la société et en particulier pour le cas qui nous occupe, en faisant preuve elle aussi d’un antifascisme de pacotille.
• La deuxième raison est liée à l’insondable bêtise de la classe politique, terrorisée par l’accusation populiste du « tous pourris » et soucieuse de se faire pardonner, passe son temps à voter des textes répressifs contre les élus, persuadée qu’ils ne tomberont que sur le voisin. La possibilité d’exécution provisoire de la peine accessoires inéligibilité en violation du principe de la présomption d’innocence en est le plus consternant exemple.
• La troisième résulte volonté déterminée du corps des magistrats de se transformer en pouvoir politique par la mise en place de jurisprudences parfaitement abusives qui placent les politiques à la merci de la justice. Qui entend contrôler non seulement leur probité (ce qui serait normal) mais surtout leurs activités politiques.
L’affaire Marine Le Pen est de ce point de vue exemplaire, la possibilité de condamnation pour « détournement de fonds publics » de parlementaires est une hérésie juridique créée de toutes pièces par la Cour de cassation.
L’activité politique d’un élu devrait relever du contrôle et de l’appréciation des électeurs.
Il est désormais confisqué en amont par un corps autonome et partial devenu pouvoir politique, sans en avoir la légitimité démocratique.
Le juge est là pour arbitrer entre des intérêts contradictoires. En matière pénale, c’est entre la société représentée par le parquet autorité de poursuite et la personne poursuivie.
Le juge n’est pas là pour décider qui peut solliciter les suffrages l’électeur souverain, en fonction de ses propres idées politiques, à l’aide de textes sollicités pour la circonstance et de jurisprudences qu’il s’est concoctées sur mesure.