L’analyse de Korybko part du principe que la guerre actuelle est bien la guerre de l’Ukraine et que les Etats Unis sont effectivement médiateurs, ce n’est pas mon interprétation et je suis du coté de Brian Berletic qui considère que la guerre en cours est une guerre des Etats Unis contre la Russie et qu’il la considère comme telle tout le reste est soit du théâtre pour sauver la face de l’Amerique soit des subterfuges pour amener Zelensky à la raison et sur les positions américaines..

Pour moi Poutine a décidé d’aider Trump sauver la face d’une part et à amener Zelensky a la raison d’autre part. Poutine ne peut être dupe de la situation réelle il sait bien que la guerre est une guerre américaine mais il doit tenir compte du fait que Zelensky et les Européens veulent la reprendre à leur compte.

André Korybko

29 avril

Le Kremlin a annoncé lundi que la Russie suspendrait temporairement ses opérations militaires contre l’Ukraine , du 7 au 8 mai à minuit au 10 et 11 mai à minuit, pour des raisons humanitaires, en l’honneur du Jour de la Victoire.

Cependant, comme lors de la récente trêve de Pâques , la Russie a également averti qu’une « réponse adéquate et efficace » serait apportée en cas de violation par l’Ukraine.

Le contexte plus large dans lequel s’inscrit cette deuxième trêve initiée par la Russie ces dernières semaines est lié à l’irritation croissante de Trump envers Poutine.

Il a été expliqué précédemment comment «  Cinq désaccords importants expliquent la nouvelle colère de Trump envers Poutine », qui s’est manifestée ce week-end par l’hypothèse de Trump dans un message : « Peut-être que [Poutine] ne veut pas arrêter la guerre, il me taquine juste ». Trump a également menacé de sanctions bancaires et secondaires. Dans le même temps, le secrétaire d’État Marco Rubio a averti que de nouvelles sanctions prolongeraient le conflit en mettant fin rapidement au processus de paix. Trump pourrait donc se contenter de bluffer pour l’instant.

Quoi qu’il en soit, Poutine a peut-être interprété la publication de Trump comme la preuve de son influence négative de Zelensky suite à leur dernière rencontre au Vatican, la veille, lors des funérailles du pape François. Ce qui pourrait expliquer pourquoi il a décidé d’une trêve pour le Jour de la Victoire et l’a annoncée si tôt. Indépendamment de ce que les observateurs pourraient penser des conditions de la Russie pour mettre fin au conflit, et de leur faisabilité, la décision de Poutine vise sans doute à rassurer Trump sur ses intentions pacifiques.

Poutine ne « fait pas pression sur Trump », il est simplement réticent à accepter ce que Reuters a présenté comme les termes du plan de paix finalisé des États-Unis.

Ce plan implique des concessions majeures qui gèleraient le conflit en échange d’un allègement des sanctions, sans répondre à certaines des principales exigences de la Russie. Parmi celles-ci figurent la démilitarisation de l’Ukraine et le rétablissement des droits socio-religieux de ses minorités, notamment celles des Russes de souche et des chrétiens orthodoxes russes.

Cependant, la voie de l’Ukraine vers l’OTAN serait bloquée si cet accord était conclu.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a récemment confirmé que la Russie ne cherchait pas à destituer Zelensky et était prête à reprendre les négociations bilatérales sans conditions préalables .

Cependant, aucune de ces déclarations ne doit être interprétée comme une capitulation, mais plutôt comme une tentative d’obliger l’Ukraine à se plier à de nouvelles exigences russes. Lavrov a réitéré ces mêmes exigences dans sa dernière interview au journal brésilien O Globo , tout en déclarant à Margaret Brennan de CBS que la Russie recherchait un « équilibre des intérêts ».

Cela doit être interprété comme une volonté sincère de compromis créatifs répondant davantage aux exigences de la Russie. Or, le Kremlin a affirmé lundi que l’Ukraine n’avait manifesté aucun intérêt pour ce projet. Malgré cela, si la Russie espère que la trêve récemment annoncée pour le Jour de la Victoire incitera l’Ukraine à reconsidérer sa position, l’objectif principal de Poutine est actuellement de convaincre Trump de son sérieux en matière de paix.

À cette fin, une nouvelle cessation temporaire des hostilités peut être utile, même si son efficacité est limitée.

Si des progrès tangibles vers la paix ne sont pas réalisés rapidement, les États-Unis pourraient abandonner leurs efforts de médiation, dont les conséquences ont été analysées ici . Dans ce scénario, il n’est pas exclu que les États-Unis renforcent leur aide militaire à l’Ukraine tout en imposant des sanctions secondaires contre la Russie, ce que Poutine ne veut pas risquer. C’est pourquoi il vient d’annoncer une nouvelle trêve, et ce, si tôt, afin de montrer à Trump qu’il souhaite toujours atteindre ses objectifs par la diplomatie plutôt que par la force .