Analyse de l’accord sur les mineraux Ukrainiens: 4000 MILLIARDS de pillage pour les États-Unis, les Européens cocus! – GdLF

Guy de La Fortelle

Ma chère lectrice, mon cher lecteur,

L’administration Trump vient de signer un accord avec le gouvernement ukrainien pour l’exploitation de son sous-sol d’une valeur de 4 000 milliards de dollars pour les Américains .

Ces 4 000 milliards sont répartis en 1 000 milliards pour le gouvernement et 3 000 pour l’industrie. Bien plus en fait… Mais nous nous limitons à des estimations directes et conservatrices.

C’est un pillage en règle qui se prépare avec l’aval du gouvernement ukrainien.

Ce pillage dépasse les seuls intérêts ukrainiens car il témoigne de la réalité actuelle de la pax americana — le deuxième mandat de Trump est martial et impitoyable à l’inverse du premier — et de la manière dont les « alliés » des États-Unis sont traités.

Ce pillage dépasse encore les seuls intérêts ukrainiens car il nous rappelle, que nous, Européens, dépensons à fonds perdus en Ukraine : nous n’aurons pas même les miettes des États-Unis — nous ne les méritons pas — et aucun de nos intérêts, Français ou Européens ne seront protégés .

Oui, 4 000 milliards est une estimation conservatrice que j’ai réalisée à partir des données du sous-sol ukrainien et des termes de l’accord qui sont connus pour la plupart, supposés à partir de fuites pour quelques-uns.

Ce ne sont pas les 300 ou 500 milliards d’aide militaire américaine passée, sortis de l’accord original, qui y changent quoi que ce soit… C’est même bien pire .

Une fois l’accord ratifié par son parlement —sous huitaine—, l’Ukraine paiera toute nouvelle aide américaine près de 2 fois son prix .Il aurait mieux valu pour la paix et les vies des Ukrainiens et des Russes que Zelensky ait ccepté le premier accord qui reconnaissait l’aide américaine déjà versée (et non future) comme contribution au fond : alors les États-Unis auraient véritablement eu intérêt à la paix alors que désormais, plus la guerre durera, plus le gouvernement et les entreprises américaines s’enrichiront .

Mais dans les médias cela vous est présenté comme « l’accord qui fait enrager les russes » .

Ce serait également un « accord équilibré » et David sans sa fronde terrasse Goliath de ses petites mains de berger …

Dans un monde gorgé de fictions et de mensonges, il n’est pas étonnant que ces versions fassent le tour des télés et médias comme Le Figaro qui s’est copieusement avachi dans cette fange sans envisager une seconde de regarder les termes précis de l’accord… Sans mettre des chiffres derrière les mots comme nous allons le faire aujourd’hui.

Les sources

Nous disposons pour cela de 3 sources principales :

-Le texte officiel de l’accord entre les États-Unis et l’Ukraine ;
-Une version fuitée au 30 mars dernier des statuts de la commandite du fonds à proprement parler — Attention, cette version n’est pas définitive mais elle nous permet de voir les évolutions de l’accord et la manière dont le fonds est conçu dans le détail et en terme de gouvernance ;
-Les déclarations des gouvernements ukrainiens et américains.

Nous verrons dans cette lettre comment les États-Unis sont déjà assurés de récupérer près de 2 fois les « aides » qu’ils enverront désormais en Ukraine dans le cadre de l’effort de guerre et plus de 4 000 milliards au total.

Nous verrons également les 7 autres raisons qui font que cet accord est outrageusement favorable aux États-Unis. Nous terminerons enfin sur l’Europe… Dindon de la farce de cette affaire, associé fantôme de cet accord qui en paiera le prix sans récolter le moindre fruit.

Monopole sur le sous-sol : Le nouveau fonds peut préempter plus de 12 000 milliards de dollars de richesses ukrainiennes… Et ils auraient tort de se priver. L’Ukraine a un sous-sol particulièrement riche en particulier dans le Donbass. Les richesses du sous-sol ukrainien sont estimées à 25 000 milliards de dollars, à peu près également réparties entre les zones occupées par les russes et les territoires sous contrôle ukrainien.

Les termes de l’accord portent donc sur 12 500 milliards de richesses sous les pieds des Ukrainiens.

Selon les termes officiels de l’accord entre les États-Unis et l’Ukraine, tout accord, droit ou licence d’exploitation du sous-sol concernant l’un des 57 minéraux critiques doit être présenté d’abord et selon les mêmes termes au nouveau fonds qui peut donc se retrouver à gérer l’intégralité des nouvelles mises en exploitation du sous-sol ukrainien .

Les conditions sont tellement avantageuses pour le fonds comme vous allez voir que les États-Unis auraient tort de se priver et c’est un véritable monopole qui est offert à l’administration Trump.

De plus la liste des 57 minéraux peut très facilement être étendue à toute nouvelle matière première qui intéresserait les États-Unis.

L’accord ne se limite pas au sous-sol, il comporte également les infrastructures critiques pour son exploitation : usines de traitement et raffinage, chemin de fer, routes, ports et aéroports, centrales thermiques et électriques, zones de transit…

Nous gardons une estimation conservatrice d’un périmètre à 12 000 milliards de dollars pour l’accord. Et sur ces 12 000 milliards, les États-Unis pourraient en récupérer au moins 4 de bénéfices. Oui, 4 000 milliards de dollars de bénéfices en plus des emplois et de l’activité économique générés pour les industries américaines de l’armement, de l’énergie, de l’extraction, du raffinage et des infrastructures.

Un cercle vicieux s’enclenche : L’Ukraine reverse au fonds… la moitié de ses revenus tirés du fonds et des licences d’exploitation de son sous-sol. Ce fonds dit de « reconstruction » est abondé de 2 manières principales. Le gouvernement ukrainien apporte 50% de tous les nouveaux revenus tirés de son sous-sol, c’est-à-dire essentiellement les licences d’exploitation sans limite de montant ou de temps… Or nous venons de voir que ces licences devraient être accordées en priorité et même en quasi exclusivité au fonds lui-même.

Cela crée un cercle vicieux ruineux pour l’Ukraine.

Pour les États-Unis, c’est l’inverse, toute aide militaire future compte comme participation au fonds à lequel il faudra sans doute ajouter des liquidités d’amorçage avant que les premiers revenus soient versés par l’Ukraine… Mais sinon, pas besoin d’apporter d’argent frais.

Nous avons donc les 3 éléments-clés de cet accord :

-Droit de préemption sur 12 000 milliards de richesses ukrainiennes ;
-Reversement par le gouvernement ukrainiens de 50% des revenus de son sous-sol dans le fonds… Y COMPRIS ET EN PARTICULIER CEUX QU’ILS TIRENT DU FONDS ;
-Décomptage de l’aide militaire américaine future comme apporté au fonds.

Et c’est ainsi que les États-Unis peuvent désormais compter sur 85% de réduction réelle sur les licences d’exploitation du sous-sol ukrainien… En plus de la préemption ! Pas mal, la ristourne pour en plus avoir le monopole.1 000 milliards pris à l’Ukraine grâce à plus de 85% de réduction sur les licences d’exploitation.

Si l’Ukraine veut accorder un droit d’exploitation à 100M$ à une société ukrainienne ou européenne, elle doit d’abord le proposer au nouveau fonds ukraino-américain au même prix. Le fond a un intérêt à préempter et va débourser 100M auprès du gouvernement ukrainien.

Faisons simples et considérons que les États-Unis auront mis 50 millions dans le fonds et l’Ukraine 50 millions également. Or le gouvernement ukrainien s’est engagé à reverser la moitié de tous ses revenus liés aux matières premières (et leurs infrastructures critiques) au fonds… Y compris les licences prises par le fonds et il vaut mieux vu le caractère monopolistique de l’accord. Donc le fonds se verra immédiatement reversé 50M de dollars.

Eh oui. Bien sûr, au début, ces 50 millions seront réinvestis dans d’autres projets qui porteront à nouveau du fruit mais au bout d’un moment ils reviendront sous forme de dividendes . Les parts de chacun dépendent des apports de chacun — m’est avis que les États-Unis seront bien au-delà des 50 % vu l’intérêt qu’ils y ont — mais prenont à nouveau une hypothèse conservatrice et disons que le fonds distribue à parts égales ces 50 millions de dollars. Les États-Unis ont donc 25 millions et l’Ukraine 25 millions. Cercle vicieux, le gouvernement ukrainien doit à nouveau reverser 50% de ses revenus miniers au fonds… Donc 12,5 millions reviennent directement au fonds. Ces 12,5 millions pourront eux-aussi être réinvestis mais ils finiront immanquablement par revenir sous forme de dividendes… 6M 1/4 pour les États-Unis, 6M 1/4 pour l’Ukraine et ainsi de suite par une loi implacable loi des séries…

Par ce mécanisme, les États-Unis se verront verser 33 millions pour 50 initialement investis avant même de prendre en compte la production minière effective et les richesses extraites.

Cela signifie que les 100 millions de licence d’exploitation reviendront finalement à 50M-33M = 12M$ aux Américains soit une réduction de 85% sur les licences et différents droits miniers.

Généralement, les licences d’exploitation d’un sous-sol sont estimées à environ 10% de la valeur extraite… Soit 85% de 1 200 milliards de licences pour les richesses ukrainiennes… Voilà déjà 1 000 milliards pour le gouvernement des États-Unis.

Réduction sur les licences : 1 000Mds$ Le nouveau fonds permet aux États-Unis de réaliser plus de 88% de bénéfices sur la future « aide » militaire envoyée à l’Ukraine

Le mécanisme que je viens de vous décrire n’est pas tout à fait exact : Il vaut en temps de paix. Tant que la guerre dure, l’apport des États-Unis est en nature : l’aide militaire compte comme participation au fonds.

Dans les statuts de la commandite que j’ai étudié, il y différentes classes d’actions et en particulier une classe A préférentielle pour les États-Unis qui leur assurent d’être remboursés de la totalité de leur apport militaire avant que l’Ukraine touche le moindre dividende .

Pour rappel, ces statuts sont une version intermédiaire qui date du 30 mars. Nous N’avons PAS les statuts définitifs : Mais cette mesure semble un bon « compromis » pour les Ukrainiens qui ne voulaient pas avoir à payer pour l’aide passée. Je fais donc le choix de la tenir pour acquis à ce stade.

Cela signifie que chaque nouveau dollar dépensé par les États-Unis en aide militaire leur sera remboursée par le fonds. Or cette aide est en nature à 90% selon les estimations du CSIS. Cela signifie que les États-Unis touchent des taxes et impôts pour tout le matériel produit sur son territoire. Nous estimons, toujours de manière conservatrice, que 15% de l’aide américaine en nature revient directement en impôts et taxes soit 15×90%= 13,5% . Ajoutons une marge nette de 10% pour l’industrie de l’armement qui correspond à un standard très conservateur du secteur soit 100*90%= 9% .Cela signifie que si les États-Unis apportent 50M d’aide à l’Ukraine, 6,75M de revenu en impôts, 4,5M en bénéfices nets pour l’industrie, 50M en remboursement par le fonds mais également 33 millions en dividendes par les versements du « partenaire » ukrainiens que nous avons étudiés dans la partie précédente.

Pour 50M d’aide, les États-Unis finiront donc par récupérer : 6,75M+4,5M+50M+33M‎ = 94,25 m, soit 88,5% de « bénéfice »… sur leur « aide ».

Vous voyez-là à quel point cet accord est vicieux et va-t-en guerre. Plus, la guerre dure et plus les États-Unis dépensent, plus ils s’enrichissent.

Mais il nous faut encore étudier l’exploitation des ressources par les groupes américains.3 000 milliards pour l’industrie américaine Le nouveau fonds de reconstruction ne va pas exploiter directement les licences qu’il va posséder auprès du gouvernement ukrainien. Charge à lui de sélectionner les partenaires et prestataires industriels qui exploiteront effectivement les gisements.

Vue la gouvernance du fonds que nous verrons dans la prochaine partie, vous pouvez êtres que ce sont des groupes américains sûrs et amis qui constituent la part du lion sinon la totalité des contrats d’exploitation.

Il y aura bien quelques miettes pour les oligarques ukrainiens qui livrent les ressources du pays au pillage mais c’est quotité négligeable.

Le taux de marge de l’industrie minière est très variable mais nous pouvons l’estimer — encore et toujours de manière conservatrice — à 15 % nets.

Ce n’est pas fini : l’accord entre les 2 pays prévoit également une exonération totale de taxes, soit 15% en droit ukrainien. Nous envisageons donc un taux de marge de 30% mais nous nous limitons à 25 par prudence.12 000*25%‎ = 3 000Mds$ Bénéfices sur l’exploitation des ressources : 3 000Mds$

Non seulement ces chiffres sont conservateurs mais ils ne prennent pas en compte l’aspect stratégique de ces ressources sans lesquelles l’industrie de la technologie américaine risquerait l’effondrement tout comme celle des batteries et véhicules électriques ou même l’industrie de la défense qui consomme énormément de terres rares et lourdes.

C’est vous dire si l’enjeu est grand et le pillage complet.

7 clauses outrageusement en faveur des États-Unis

Évidemment il devrait y avoir un gros caillou dans mon analyse.

Officiellement, l’accord est présenté « entre égaux » et l’Ukraine devrait recueillir les fruits du fonds et choisir les entreprises exploitantes à égalité avec les États-Unis.Nous avons déjà vu que le mécanisme de reversion de la moitié de ses revenus par l’Ukraine est un cercle vicieux qui limite en fait au tiers sa part des dividendes effectifs (25% + 6,25% + 1,5…% + 0,375..% +…) et laisse donc les 2/3 aux États-Unis. En tant qu’État « souverain » c’est pourtant 100 % de ces licences que le gouvernement devrait conserver, le privilège de pouvoir exploiter étant déjà considérable pour un partenaire.

De la même manière, la gouvernance du fonds est dans la main des États-Unis. Le fonds est géré par un comité de direction de 6 membres répartis également entre l’Ukraine et les États-Unis. Dans les statuts du fonds qui ont fuité, les Américains prévoyaient initialement 5 membres : 3 américains et 2 ukrainiens. Cette nouvelle gouvernance n’est pourtant pas plus équilibrée en faveur des Ukrainiens pour au moins 3 raisons qui apparaissent dans les statuts et ne semblent pas avoir été modifiées :

-Le fonds est une commandite (Limited Partnership) constituée dans l’État américain du Delaware donc en cas de conflit entre les « partenaires égaux », ce sont des tribunaux américains qui trancheront — cette information a d’ailleurs été confirmée par un député ukrainien ;

-Dans une commandite, le pouvoir se concentre entre les mains de l’ associé commanditaire plutôt que le comité de direction. Or, dans les statuts disponibles, ce sont les États-Unis qui choisissent un associé commanditaire aux pouvoirs étendus ;

-Enfin, les statuts du 30 mars concernent une golden share, une « action dorée »- pour les États-Unis, c’est-à-dire qu’en cas de conflit entre les 2 partenaires, ce sont les États-Unis qui emportent la décision .

Évidemment, avant même de regarder dans les statuts, la perspective d’un accord entre égaux semblait risible.

Elle est bien confirmée par l’accord officiel, les détails donnés par les 2 gouvernements et encore plus par le projet de statuts du fonds arrivé jusqu’à nous.

Il faut encore ajouter 4 clauses qui complètent le déséquilibre en faveur des États-Unis de manière outrageuse :

-Les essentiels de l’accord ne seront pas présentés au parlement ukrainien !

En effet, le parlement ukrainien doit ratifier l’accord cadre entre les 2 gouvernements mais pas les statuts de la commandite qui règlent la gouvernance et les aspects essentiels du fonctionnement du fonds ;

-L’accord est en dollars : L’Ukraine supporte tout le risque de change et n’a aucune marge de manœuvre monétaire ;

-Les États-Unis décident unilatéralement de la liste des minéraux stratégiques , s’ils veulent en ajouter de nouveaux, ils n’ont pas à consulter leur partenaire ukrainien.

-L’Ukraine ne peut pas rompre l’accord qui n’a aucune limite dans le temps ou les montants.

L’Ukraine est bien dans la main des États-Unis à hauteur de 4 000 milliards de dollars et plus encore.

Non vraiment, il n’y a rien d’équilibré pour l’Ukraine qui se fait dépecer plus outrageusement encore que l’Irak qui devrait pourtant nous servir d’exemple.

L’Europe à la dérive
L’Europe est le dindon de la farce dans cette histoire.


En effet, avant 2022, c’est bien nous qui avions entamés un partenariat avec l’Ukraine pour l’exploitation de son formidable sous-sol. Nous devrions être vent debout contre cet accord qui escamote tout le travail précédent et les engagements ukrainiens en notre faveur. Mais force est de constater que nous n’avons PLUS AUCUNE autonomie diplomatique ni stratégique. Les premiers à en souffrir sont les Ukrainiens qui n’ont pas pu s’appuyer sur nous pour négocier un meilleur accord. Avec de tels alliés, les Ukrainiens n’ont plus besoin d’ennemis. Et nous sommes les seconds à souffrir. Nous avons déjà perdu la grande course aux ressources du XXIe siècle et l’industrie européenne, déjà fragilisée par les prix de l’énergie sera achevée par son incapacité à accéder aux ressources stratégiques du XXIe siècle.

Voilà un nouvel exemple d’absence totale de souveraineté européenne…C’est tout l’inverse : Nous mangeons dans la main des États-Unis et tant que nous ne relèverons pas la tête pour ramasser le gant, il n’y aura aucun répit à notre déchéance.

De la même manière que les États-Unis s’appuient sur les oligarques ukrainiens pour dépecer le pays, ils s’appuient sur Bruxelles et Paris pour s’occuper de nous.

Excusez-moi ma chère lectrice, mon cher lecteur pour cette très longue lettre : elle m’apparaît nécessaire pour documenter la réalité du « partenariat américain » et de notre d’échéance bruxelloise et parisienne.

N’attendons rien d’eux. C’est à nous de relever la tête et de travailler, maison par maison, un quartier après l’autre, de ville en ville, si ce n’est pour nous, pour nos enfants et petits enfants…

À votre bonne fortune, Guy de La Fortelle

Sources :
Accord officiel entre les gouvernements des États-Unis et d’Ukraine
Projet de contrat de société en commandite
Fiche technique de la Maison Blanche
Déclaration du Ministère ukrainien de l’Économie

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