LA SURPERFORMANCE CAPITALISTIQUE DES USA EST SURDETERMINEE
PAR
–leur position centrale dans le système capitaliste, c’est là ou le capital est le plus rentable et le mieux protégé, les USA drainent le capital mondial . La profitabilité du capital US est superieure de plus de 50% à celle de la moyenne mondiale -et encore plus du capital Européen et Chinois,- avec une sécurité supérieure et une liquidités forte.
–la position hégémonique du dollar qui impose sa loi et constitue l’outil déterminant de l’Echange Inégal (SAMIR AMIN) mondial; Echange Inégal qui bonifie le surproduit américain et la productivité apparente au détriment des systèmes moins avancés plus périphériques
–leur position centrale dans la financiarisation, c’est là ou la financiarisation et l’ingénierie sont les plus sophistiquées et efficaces
–leur position centrale dans la prise de risque de toutes sortes, technologiques et spéculatifs car l’argent est bon marché, le système peut péréquationer les gains et les pertes dans le lancement d’entreprises nouvelles et le private equity
–leur position centrale dans la production des théories capitalistiques, juridiques, les infrastructures et les critères de valeur. Les USA font la « mode du capital » comme on dit la « mode vestimentaire ».
–leur position centrale comme lieu de production alchimique du profit et de la reproduction du capital avec l’imposition absolue , incontestée du critère du bénéfice maximum. (Wall Street)
-leur position culturelle et sociale qui fait que le système du Capital et du Profit maximum n’ont pas de contestations qui baisseraient les performances comme cela se produit en Europe
Mohamed El Erian s’interroge sur la surperformance américaine un peu superficiellement et naivement:
C’est la remarque évidente, bien sûr. Ce qui est moins évident, c’est la direction à prendre, comme l’illustrent ceux qui pensent que (i) L’écart de valorisation des États-Unis a atteint des niveaux excessifs et sera sujet à un certain retour à la moyenne qui, comme illustré plus tôt cette année, se traduirait par des gains significatifs pour le reste du monde ; et (ii) La surperformance continue des États-Unis est à prévoir compte tenu de la nature profondément (structurellement) ancrée de l’innovation des entreprises et de leur dynamisme concurrentiel dans l’économie.
https://x.com/elerianm/status/1941834246751953322
La bourse américaine domine le reste du monde, non seulement en raison de l’innovation ou de la croissance, mais aussi parce que les États-Unis demeurent la destination finale du recyclage des capitaux mondiaux.
Le système de l’eurodollar, les excédents commerciaux mondiaux, les allocations de réserves de change et les mandats institutionnels convergent pour canaliser les liquidités et les surplus vers les actifs libellés en dollars, en particulier les actions américaines.
Ce flux vers les USA est amplifié par la clarté réglementaire, par les protections juridiques, par la profondeur et la liquidité des marchés financiers et un secteur technologique qui absorbe les excédents de capitaux comme une éponge.
Tout ceci est complémentaire mais repose sur un socle essentiel la profitabilité, la capacité du système américain a générer du profit.
C’est de cette capacité que les Etats Unis tirent leur véritable avantage comparatif et c’est ce que les concurrents ne comprennent pas .
Les USA gagnent parce que dans un système mondial dominé par le capitalisme ce sont eux qui connaissent et appliquent le mieux les règles du jeu du Capital.
Les tentatives de concurrencer les USA par le socialisme sont vouées à l’echec sauf si on est capable de s’exonérer/s’isoler des valeurs mondiales. La Chine réussit parce qu’elle est partiellement fermée.
Ce que la plupart des gens oublient, c’est qu’il s’agit moins d’une question d’exceptionnalisme américain que de la consolidation de la dépendance mondiale au dollar.
Les nations vendent des biens, accumulent des dollars et les placent dans des bons du Trésor ou les injectent sur les marchés boursiers américains via des ETF et des allocations institutionnelles.
Cette demande structurelle d’actifs en dollars génère des entrées persistantes, quelle que soit la valorisation relative.
Ainsi, si les valorisations américaines peuvent paraître extrêmes, elles sont soutenues par l’architecture même qui limite les valeurs refuges alternatives et les valeurs concurrentes .
Tant que cette architecture ne sera pas brisée ou délibérément remplacée, ce déséquilibre ne fera que s’aggraver.
La vraie question n’est pas « Pourquoi les États-Unis sont-ils si forts ? » mais plutôt pourquoi les autres pays s’entêtent ils sur des politiques aussi stupides qui les affaiblissent comparativement?
Réponse: parce qu’ils n’ont pas compris que ce qui compte c’est la maitrise des règles du jeu. Le reste du monde ne peut échapper, à un jeu dont il ne veut pas connaitre les règles, il y a un colossal » je n’en veux rien savoir », en particulier en Europe ou ont vit sous la dictature -non reconnue- du Capital tout en luttant … contre le profit.