Les fonds d’état ne sont plus intéressants pour les investisseurs, ils sont des instruments de répression financière pour maintenir le système à flot

Les fonds d’état ne sont plus intéressants ; les investisseurs sont taxés par l’inflation et la répression financière pour maintenir le système à flot.

Ce que nous observons, tant pour les bons du Trésor américain que pour les Bunds allemands, n’est pas seulement une hausse cyclique des rendements, ce que l’on voit c’est l’épuisement structurel de la période haussière des prix des obligations post-Volcker.

Les rendements nominaux glissants sur 10 ans des bons du Trésor américain se sont effondrés, passant de sommets historiques supérieurs à 15 % dans les années 1980 à des niveaux proches de zéro. De même la forte baisse des rendements des Bunds allemands les met désormais en territoire négatif.

Cet effondrement n’est pas aléatoire : il est le point culminant de la saturation monétaire, du ralentissement démographique et de l’instrumentalisation de la dette souveraine comme outil politique plutôt que comme actif générateur de rendement.

Pendant des décennies, les investisseurs ont compté sur les obligations non seulement pour préserver leur capital, mais aussi comme stabilisateur et générateur de rendement dans le cadre d’un portefeuille classique 60/40.

Mais avec des rendements comprimés pendant des années par les taux zéro et l’assouplissement quantitatif, les rendements obligataires actuels ne dépendent plus du risque de crédit, des anticipations d’inflation ou de la théorie de la duration, mais de la crédibilité et de la domination budgétaire des banques centrales.

Le Bund allemand est particulièrement frappant : bien qu’il soit l’ancrage « sans risque » de la zone euro, il a produit des rendements glissants négatifs sur 10 ans, signe que les flux insensibles aux prix (pensez aux achats de la BCE et aux mandats réglementaires) ont découplé les prix des fondamentaux.

Si les obligations d’État ne génèrent plus de rendements réels, ni même nominaux, positifs, les hypothèses implicites qui sous-tendent tout, de la solvabilité des retraites aux bilans des compagnies d’assurance en passant par les marchés financiers garantis, commencent à se fissurer.

Contrairement aux actions, la dette souveraine n’est pas censée être un actif risqué. Or, nous y voilà : les obligations ne sont plus sûres, plus rentables et plus neutres.

Le marché obligataire a été absorbé par les engrenages ​​de la finance publique.

Les investisseurs ne sont plus rémunérés ; ils sont taxés par l’inflation et la répression financière pour maintenir le système à flot.

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