Le gouvernement américain dépense des montants qui représentent 44% du GDP.
C’est un niveau qui correspond à un niveau de guerre, comparable à celui qui été atteint lors de la Seconde Guerre mondiale.
La comparaison est valable; en effet les Etats Unis sont en guerre.
Mais cette fois c’est une guerre économique et financière endogène pour éviter la chute et la révulsion.
Le système américain s’analyse comme une bicyclette; si elle arrête de rouler , c’est la chute.
Eh bien c’est la même chose pour l’économie et la finance américaine, il faut coûte que coûte continuer à tourner. Coûte que coûte en terme de dépenses gouvernementales et en terme de dettes; les dépenses du gouvernement, les déficits et la dette ne sont pas un choix, ils sont imposés.
C’est le Grand Secret qui, si il était connu précipiterait la chute car si il était connu l‘espoir que cela peut se corriger disparaitrait, les promesses ne seraient plus crues.
Il ne serait plus possible de tromper en prétendant qu’à l’avenir les choses iront mieux!
Le système américain est en crise très profonde, il ne tient qu’en accumulant des dettes, en se financiarisant à outrance au point qu’il n’y a plus de possibilité de retrour en arrière.
Nous sommes dans le fractal, le chaos, le non-derivable; on ne peut plus extrapoler. On ne peut que colmater, masquer, tricher, produire des illusions.
On ne mesure la profondeur de la crise du système américain que par l’observation de la taille colossale des remèdes et artifices qu’il faut déployer pour la masquer.
La crise n’apparait pas en elle même, elle n’apparait que par sa négation, en tant que négation d’elle même , c’est à dire en tant que remède. Mais l’ampleur des remèdes révèle l’ampleur de la crise, tout comme les branchages qui recouvrent le trou en révèlent la taille. Les remèdes révèlent le mal qui, directement ne se manifeste pas. L’énormité du mensonge révèle la gravité de ce qu’il faut cacher.
Le système américain n’a plus la capacité de fonctionner normalement, et Trump incarne, présentifie, donne à voir cette impossibilité de fonctionner normalement.
Il est l’homme de la dysfonction et de la négation de la dysfonction, il n’est pas l’homme du dépassement , car il n’offre rien de nouveau; la destruction des règles antérieures n’est pas un dépassement mais une négation tragique, une sorte de retour à la barbarie..
Trump est l’homme de la tentative désespérée de continuer la fuite en avant, de le faire en brisant les acquis passés considérés -avant lui- comme progressistes. Il veut désespérément maintenir ce que l’on peut épingler par le terme « exceptionnalisme » mais tout en sachant que le terme est impropre. Il psychologise quelque chose de matériel, un un complexe de forces qui maintenant au lieu de se composer positivement et harmonieusement deviennent perverses .
L’exceptionnalisme américain a toujours été un mythe, une création de la propagande, mais il reposait sur l’idée d’un apport positif, gagnant-gagnant et il a viré, d’abord en un jeu à somme nulle, puis en pillage, extorsion et enfin en destruction.
La venue de Trump était une Nécessite, elle était surdéterminée! Eh oui! Mais bien sur la forme, le style, de cette venue n’étaient pas fixée, elle est aléatoire, une question d’opportunité et de rencontre historique.
La croissance auto-entretenue est terminée, morte, il faut sans cesse relancer, doper et maintenant c’est en continu. En passant -mais sans développer- je signale que dans ce continu; l’effet de patrimoine joue un rôle central il a remplacé les stimulis anciens cycliques. L’Amérique est addicte à l’enrichissement fictif ! A la création de valeur!
C’est une erreur de considérer que le problème du système américain c’est la dette, non le problème se situe en amont de la dette , la dette doit être considérée comme une sorte de remède, imposé par les déséquilibres fondamentaux, radicaux du système américain.
Ce système ne peut en même temps assurer un pouvoir d’achat décent aux salariés, payer ses achats extérieurs, investir, secreter une profitabilité satisfaisante, faire face aux dépenses sociales de maintien de la cohésion, faire face aux charges régaliennes etc etc.
Comme les revenus gagnés ne sont pas suffisant pour faire tout cela alors il faut compléter par la production de dettes c’est à dire de promesses sur l’avenir, comme si on espérait qu’un jour les choses allaient s’arranger!
La réalité logique c’est :
-un système économique déséquilibré, entropisé
-une croissance qui ne peut plus s’auto entretenir , être spontanée
-des dépenses gouvernementales sans cesse croissantes
-des dettes pour tous les agents économique que ce soit le gouvernement, les firmes, les ménages, les agences d’état
On confond les symptômes de la crise qui sont les dettes exponentielles et les déficits et les dépensent avec la cause fondamentale: un système dont les déséquilibres sont tels qu’il ne peut plus se reproduire, il faut sans cesse injecter, doper, apporter de l’énergie monétaire extérieure pour retarder la chute et l’entropisation.
