EDITORIAL. La dette et le Doliprane, remèdes à tous les maux.

Le graphique le plus important du monde est celui de l’évolution de la masse de dettes des Etats Unis. Vous le trouverez ci dessous.

Il est impressionnant n’est ce pas?

Mais je ne partage pas cette opinion, non! Pour moi ce qui est le plus important ce n’est pas la masse de dettes mais ce qu’elle cache! La dette dissimule un trou, un trou gigantesque , un « gap » qui est précisément financé, c’est à dire « bouché » par la dette.

La dette n’est pas le vrai problème , l’affirmer c’est comme si vous disiez que le Doliprane est le problème , non le Doliprane n’est pas le problème, le problème c’est le mal de tête, les douleurs que vous ressentez. Et même les douleurs ne sont pas le vrai problème car ce sont des signaux; le vrai problème est en amont, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans votre corps.

La dette sert à boucher un trou, c’est un remède qui a deux fonctions , d’abord boucher un trou et ensuite faire oublier essentiel qui est … le trou. Le trou qui révèlerait, si il n’était pas bouché artificiellement, qu’il y a quelque part un dysfonctionnement, un déséquilibre.

Il n’y a pas que le gouvernement qui s’endette de façon non maitrisée, non, tous les agents économiques s’endettent vous le verrez en lisant le texte ci dessous, la dette est le problème général c’est à dire traduisez que la dette est le remède général à tout ce qui ne va pas.

Et ce qui ne va pas est simple et concerne tous les agents économiques ; ils n’ont pas assez de revenus, pas assez de cash flows pour payer tout ce qu’ils dépensent; le système ne distribue pas assez de revenus , ne génère pas assez de cash flows pour tourner, il a perdu la recette/le secret de la croissance naturelle , auto entretenue . D’ailleurs de cette croissance là on ne parle plus depuis 2010!

Depuis la crise financière de 2008 on sait que le cycle long de la dette touche à sa fin et qu’il joue les prolongations, il s’étire mais au lieu de réduire les déséquilibres et le besoin de dettes on a utilisé tous les subterfuges imaginables pour continuer malgré tout à en produire . On a choisi, non pas soigner les maux fondamentaux, mais de prolonger, de tricher, de forcer le destin et repousser les limites.

La croissance, -impossible de toutes façons- ne fournit pas de solution car elle génère plus de dettes qu’elle ne produit de moyens de les honorer, la « productivité » de la dette, des dettes est devenue dérisoire! Elles croissent plus vite que toutes autres variables. En plus l’insuffisance s’aggrave avec le déclin démographique.

La période de 2008 à ce jour s’analyse ainsi: une tentative désespérée de prolonger le cycle qui a pris naissance au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

On a diminué le cout des dettes par la repression financière et la spoliation des épargnants, on a monétisé les dettes, on a triché sur les comptabilités, on a présenté des faux bilans, on a bricolé de fausses assurances avec le marché des dérivés , on a ensuite fait monter les prix pour tricher sur la valeur nominale et les ratios et maintenant avec Trump on tente le tout pour le tout:

-répudier en partie la dette avec les sanctions

-tordre les bras des bailleurs de fonds, les faire chanter

-lever des impôts sur les échanges commerciaux

-menacer la banque centrale de tous les maux si elle persiste a faire semblant d’être orthodoxe et rigoureuse

-piller l’épargne et le capital des pays tiers et des vassaux

Et on va tenter le grand rêve alchimique , celui de bricoler de nouveaux outils quasi monétaires comme les stablecoins afin d’augmenter la demande et la dissémination des dettes.

On ira jusqu’au bout parce que l’on refuse de traiter les problèmes du monde réel qui sont logés dans le système et un jour on réalisera, ce qui doit arriver inéluctablement: la destruction des dettes par une crise qui dépassera tout le monde , y compris les démiurges et les apprentis sorciers.

Marche ou crève! Traduction: baisse les taux ou saute!

Editorial. Le système américain n’a plus la capacité de fonctionner normalement, et Trump incarne, présentifie, donne à voir cette impossibilité de fonctionner normalement.

Essai. Du rififi chez les gnomes! Trump ne recherche pas la confiance, les marchés vont-ils le suivre dans cette voie?

En route pour la Grande Répression Financière.

Les banques centrales n’ont qu’un objectif: maintenir la bulle des emprunts d’état. Elles sont la force dominante sur les marchés financiers

Le graphique le plus important au monde affiche « danger ». Par Graham Summers

Le problème majeur des quelque 45 dernières années a été la hausse séculaire du marché obligataire. De 1980 à 2022, le rendement de la dette américaine (appelée bons du Trésor) a suivi une tendance baissière.

En termes simples, cela signifie que, tout au long de cette période, le service de la dette est devenu de plus en plus économique.

En conséquence, toutes les entités américaines, qu’il s’agisse d’entreprises, de municipalités ou même des États-Unis eux-mêmes en tant que nation souveraine, se sont retrouvées dans une situation d’endettement excessif.

Aujourd’hui, la dette municipale s’élève à 3 400 milliards de dollars, celle des entreprises à 14 000 milliards, celle des ménages à 20 000 milliards et celle du gouvernement fédéral à 37 000 milliards.

Si l’on ajoute à cela les dettes étudiantes, les prêts automobiles et tous les autres passifs futurs, les États-Unis se retrouvent avec une dette de plus de 100 000 milliards de dollars.

Tous ces éléments sont problématiques, mais le problème SYSTÉMIQUE concerne la dette souveraine américaine.

Il a fallu 232 ans aux États-Unis pour atteindre 10 000 milliards de dollars de dette. Ils ont ajouté leur deuxième tranche de 10 000 milliards de dollars en seulement neuf ans, puis leur troisième en cinq ans. Et au rythme actuel, ils atteindront 40 000 milliards de dollars de dette dans les 24 prochains mois.
Soyons clairs : les États-Unis ont un problème d’endettement depuis des années.
Ce n’est pas nouveau.

Ce qui est nouveau, c’est que le marché haussier des obligations, le contexte macroéconomique qui a permis aux États-Unis d’émettre toute cette dette, est terminé.

J’ai montré ce graphique hier. Je le montre à nouveau aujourd’hui, car c’est LE graphique le plus important au monde. Il s’agit du graphique des cours des valeurs du Trésor américain à 30 ans. Comme vous pouvez le constater, le marché haussier des obligations est terminé.
Autrement dit, l’ère de la dette toujours moins chère est révolue.

Pour la première fois en 45 ans, il coûte plus cher aux États-Unis d’émettre de nouveaux emprunts (ou de refinancer d’anciens).

Alors pourquoi les États-Unis ne sont-ils pas encore entrés dans une crise de la dette ?Parce que ces obligations se consolident depuis 2022. Et le prochain mouvement déterminera si les États-Unis restent à flot ou si la grande crise de la dette de notre époque est sur le point de commencer.

Voyez par vous-même.

De 2022 à aujourd’hui, la partie longue du marché des bons du Trésor évolue dans une fourchette (rectangle violet dans le graphique ci-dessous). C’est ce qu’on appelle une période de consolidation. Et il est tout à fait normal qu’elle se produise après la fin d’un marché haussier (aucun actif ne connaît de hausse ou de baisse continue sur les marchés).
La suite des événements est cruciale. Si ces obligations s’effondrent suite à cette consolidation, cela signifiera que le grand supercycle obligataire est terminé et qu’un marché baissier séculaire a commencé.

En termes simples, la bulle spéculative aura éclaté et la grande crise de la dette de notre époque aura commencé. C’est LE problème le plus important du système financier actuel.

3 réflexions sur “EDITORIAL. La dette et le Doliprane, remèdes à tous les maux.

  1.   « les rendements décroissants » sont l’éléphant dans la pièce dont personne ne parle vraiment.

    ce problème a touché l’industrie, puis la finance et enfin les états.

    le crédit/dette/levier est LE dopant utilisé pour cacher ses effets.

    merci pour vos analyses.

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