Le débat sur les pertes ukrainiennes -AW

Ceci est a prendre comme une contribution au débat, il y en aura d’autres.BB

Lorsque des pirates informatiques russes ont annoncé le 20 août qu’ils avaient extrait la base de données des victimes de l’AFU et découvert un total de 1,7 million de membres du personnel ukrainien tués et disparus, brOSINT s’est empressé de critiquer cette affirmation comme étant « absurde ».

C’est en fait confirmé par les propres données des Ukrainiens.

Tout d’abord, il s’agit d’une base de données combinée des militaires ukrainiens tués et portés disparus au combat. Il ne s’agit donc pas d’affirmer que les Ukrainiens ont perdu 1,7 million de personnes.

Compte tenu des chiffres connus sur les désertions et les prisonniers de guerre, leur nombre de militaires réellement tués

au combat serait plus proche de 1,4 million.

C’est bien beau, AW, me direz-vous, mais comment les aveux ukrainiens peuvent-ils étayer ces dires ?

Eh bien – et comme je l’ai moi-même souligné une semaine seulement avant cette fuite – l’Institut national ukrainien d’études stratégiques a révélé qu’il y avait eu pas moins de 120 000 amputations de guerre en Ukraine début 2025.

En temps de guerre, on compte généralement plusieurs morts au combat pour chaque amputation ; au Vietnam, ce ratio était de 9 pour 1, et pendant la guerre contre le terrorisme, plus proche de 4 pour 1 grâce à l’excellence des évacuations médicales et des soins de traumatologie.

Compte tenu de l’absence quasi totale d’évacuations médicales aériennes par les FAU et de leur attitude désinvolte envers leurs propres victimes, on peut s’attendre à ce que le ratio des FAU soit inférieur à celui de l’armée américaine au Vietnam.

Même un ratio légèrement inférieur – 10:1 – suggérerait 1,2 million de morts parmi les soldats des FAU à la date du rapport du NISS publié plus tôt cette année.

Le piratage russe suggérait également que les pertes des FAU s’accéléraient considérablement cette année, la supériorité russe sur le champ de bataille des années précédentes se transformant en une domination déséquilibrée.

Ainsi, l’écart résiduel de pertes, de quelque 200 000 à 300 000 morts, peut s’expliquer simplement par le décalage temporel entre la publication du NISS début 2025 et le piratage mi-2025.

Donc, non, il n’y a rien d’absurde dans cette affirmation russe. Elle est même tout à fait raisonnable et corroborée par d’autres sources de données permettant de déduire le nombre total de victimes ukrainiennes.

C’est aussi révélateur de la faiblesse des tentatives de démystification : j’en ai vu un affirmer, sans sourciller, que les Ukrainiens enrôlent beaucoup moins d’hommes dans leur armée par des mesures de conscription désespérées et extrêmement coercitives que les Russes par le volontariat dans une économie civile en plein essor.

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