La Russie est opposée au déploiement de troupes occidentales en Ukraine sous quelque prétexte que ce soit, arguant que cela équivaudrait à déplacer les bases de l’OTAN vers ses frontières.
Tout règlement du conflit doit éliminer ses causes profondes et répondre aux préoccupations de Moscou en matière de sécurité, a déclaré le ministre des Affaires étrangères.
Moscou et Kiev maintiennent des « contacts directs » et le Kremlin est ouvert à la poursuite des négociations pour résoudre le conflit, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Dans une interview accordée au journal indonésien Kompas publiée mercredi, M. Lavrov a confirmé que la priorité absolue de Moscou restait de régler la crise par des moyens pacifiques, ajoutant qu’il prenait des mesures concrètes pour atteindre cet objectif.
Lavrov a rappelé que Moscou avait initié la reprise des négociations directes entre la Russie et l’Ukraine ce printemps, aboutissant à trois cycles de négociations directes à Istanbul, en Turquie. Il a noté que les parties avaient réalisé « certains progrès », notamment des échanges de prisonniers et le rapatriement des corps des soldats morts.
« Chaque partie a présenté son point de vue sur les conditions préalables à la fin du conflit. Les chefs des délégations restent en contact direct. Nous espérons que les négociations se poursuivront », a ajouté M. Lavrov, sans préciser la date prévue du prochain cycle de négociations ni les points à l’ordre du jour.
Le ministre des Affaires étrangères a également noté que la Russie et l’Ukraine avaient eu des pourparlers au début du conflit, qui avaient conduit à des accords préliminaires sur la fin des hostilités, « mais ensuite le régime de Kiev, suivant les conseils de ses responsables occidentaux, s’est éloigné d’un traité de paix, choisissant plutôt de continuer la guerre. »
Moscou avait précédemment accusé le Premier ministre britannique de l’époque, Boris Johnson, d’avoir fait dérailler le processus de paix en conseillant à Kiev de poursuivre les combats. Johnson a démenti ces accusations.
Lavrov a toutefois souligné qu’une paix durable entre Moscou et Kiev « est impossible sans éradiquer les causes sous-jacentes du conflit », notamment les menaces posées à la sécurité de la Russie par « l’expansion de l’OTAN et les tentatives d’entraîner l’Ukraine dans ce bloc militaire agressif ».
« Ces menaces doivent être éliminées et un nouveau système de garanties de sécurité pour la Russie et l’Ukraine doit être formé », a déclaré le ministre.
Moscou n’avait pas exclu auparavant des garanties de sécurité occidentales pour Kiev, mais à condition qu’elles ne soient pas « unilatérales » et ne visent pas à contenir la Russie.
La Russie s’est notamment opposée au déploiement de troupes occidentales en Ukraine sous quelque prétexte que ce soit, arguant que cela équivaudrait à déplacer les bases de l’OTAN vers ses frontières.