La question de la dette du Trésor Américain est LA QUESTION centrale autour de laquelle s’articule toute la politique de Trump et de ses alliés.
A force d’étudier et d’analyser ce qui se fait et se dit aux Etats-Unis, j’ai acquis la conviction que tout le contenu MAGA a glissé.
C’est comme si le contenu de MAGA qui a été élaboré comme programme lors des élections a peu à peu été remplacé: on a conservé l’etiquette sur le flacon mais on mis un autre contenu, un autre liquide.
Ce liquide me semble semble maintenant extremement concentré, et sur une seule chose la dette. Comment s’en débarrasser, elle grandit, elle est envahissante.
Les Etats Unis en ont perdu le contrôle. La trajectoire de la dette est quasi determinée, autonome, c’est un engrenage auto-alimenté qui débouche sur la destruction du dollar puisque le dollar lui même est une dette.
La dette, le dollar, sont le sous jacent de l’exceptionnalisme, mais l’exceptionnalisme ne se perpétue que par la dette et le dollar. C’est un cercle.
Les anciens contenus de MAGA ont été récupérés, infléchis par rapport à leurs contenus initiaux dès lors que le mythe de la réduction des dépenses du DOGE par le magicien Musk s’est écroulé. Le personnage important est devenu Bessent c’est à dire l’homme qui connait les marchés et l’ingénierie qui finance et Powell, celui qui détient la clef de la matière première du financement artificiel par la monnaie.
Tout le reste du contenu de MAGA n’est devenu que moyen par rapport à l’objectif devenu prioritaire: éviter la cessation de paiements des Etats Unis , éviter la conséquence des déficits galopants, l’explosion exponentielle de la dette et des agios dans un monde qui est de moins en moins enclin à la financer; dans un monde qui a compris que les Etats Unis voulaient répudier leur dette pour redevenir grands.
Tout a été tordu, révisé afin de boucher les trous, extorquer l’argent au reste du monde, diriger les flux mondiaux vers les USA, et c’est vrai aussi bien des Tariffs, que des exactions et chantages liés aux négociations sur les Tariffs, aussi bien qu’ au niveau de la guerre en Ukraine qui a muté en une entreprise d’ extorsion de fonds aux Européens. La hausse de Wall Street elle meme est un appât, elle est maintenant instrumentalisée pour faire venir des capitaux , c’est la raison d’être du PUT Trump qui a maintenant remplacé le PUT de Powell.
Exemple on ne parle plus de réindustrialisation pour justifier les Tariffs non, on ne parle plus que des rentrées de droits pour renflouer le Tresor!
Exemple on emballe littéralement tout le secteur de l’IA et de la technologie pour entretenir la loterie boursière sur les plus value délirantes qui agissent comme un aimant sur les flux financiers mondiaux .
On ne parle plus des contenus, des résultats, des objectifs de la guerre en Ukraine, on ne parle plus que des financements et du Tiers Payant , des centaines de milliards qui vont rentrer dans les caisses américaines en pressant le citron des Européens etc .
On abandonne tout ce qui coute et ne contribue pas à remplir les caisses comme la transition climatique , on abandonne les aides au développement etc
Les Etats Unis massacrent l’Europe pour en faire sortir les flux financiers privés qui vont ainsi venir financer leurs deficits, il n’y a que les crétins de politiciens européens qui ne l’ont pas compris! Ce sont des centaines de milliards qui quittent l’Europe pour les USA!
Je n’insiste pas, je pense que vous avez compris et si ce n’est pas le cas, alors il n’y a rien à faire…
Les Etats Unis ont des gens qui pensent à un niveau élevé, ils pensent « système », ils paient des gens pour cela. Ce ne sont pas les politiciens qui pensent, non, eux sont des pantins, des guignols, des tenants lieux.
Et ces gens qui sont payés pour penser ont une longueur d’avance par rapport à leurs concurrents du reste du monde -sauf peut être vis à vis des Chinois et des Russes- ; les concurrents sont penchés sur les contenus alors que eux sont déjà en train de disséquer les systèmes, les structures, les interrelations, les corrélations, les modèles etc.
La question de la solvabilité américaine est la seule question importante et elle montre son horrible tête par le biais de la masse considérable d’agios qu’il faut maintenant régler et par le mur de refinancement qui se profile à horizon de deux ans.
La propagande américaine est articulée autour de ceci: ayez confiance nous ne pouvons pas faire faillite car nous pouvons produire par la printing press autant de dollars qu’il en faut pour honorer notre dette. Ainsi les USA créent une illusion, ils seront toujours solvables; et le monde de la finance, fait semblant de croire cela puisque cela l’enrichit!
Mais bien sur les super élites, les 0,01%, les dynasties savent que c’est faux car si les Etats Unis devaient utiliser la planche à billets pour monétiser ostensiblement leur dette, alors les anticipations inflationnistes galoperaient, s’envoleraient, les taux d’intérêt longs échapperaient à tout contrôle et tout l’échafaudage bancaire et financier , toute l’ingénierie batis sur les taux longs bas s’écroulerait par contagion et la monnaie, le dollar seraient anéantis.
Donc la soi disant protection contre l’insolvabilité est illusoire car si elle venait à être mise en œuvre elle détruirait la monnaie , le système et les théories qui soutiennent cette monnaie, les Banques et Wall Street.
Les réflexions présentes sur la solvabilité et l’insolvabilité américaines sont des prolongements des réflexions passées, celles des années 30, celles de la fin de la seconde guerre mondiale, celles des années 60 et celles des années 70. Mais ces réflexions intègrent la modernité, la disjonction des signes et du réel, et les avancées technologiques et culturelles .
Pour échapper à la réalité de l’insolvabilité il faut résoudre certains problèmes que je livre en vrac :
-il faut transformer du fini en infini
-il faut transformer du rare en illimité
-il faut transformer du fixe en variable.
-il faut transformer ce qui est à échéance en perpétuel
-il faut transformer ce qui est contractuel en valeur de marché biodégradable par les animal spirits
-il faut répartir, disséminer sur le troupeau de gogos le plus large possible
-il faut évacuer la rationalité et brancher la loterie du jeu pour faire surévaluer
C’est ce que l’on réussi à faire en créant des assets backed securities, en transformant tout en papier, en créant des dérivées, en créant des fausses assurances , l’or est devenu surabondant grâce à sa transformation en or papier, le pétrole est devenu manipulable à l’infini avec même des prix négatifs grêce a sa transformation en signe-papier etc
Vous m’avez compris il faut trouver pour la dette américaine les mêmes subterfuges que ceux que l’on a trouvé dans le passé et utiliser les mêmes astuces, remplacer l’épargne rare par la transformation monétaire et le leverage de la monnaie par le basis trade, transformer les échéances en durée perpétuelle par le roulement des dettes … mais tout cela ne suffit plus .
Il faut élargir la demande tout en la rendant inoffensive; c’est à dire sans pouvoir.
Il faut séparer l’ombre du corps de la dette et pour cela il faut la loger dans quelque chose qui est biodegradable sans mise en cause de la signature du Tresor américain.
IL FAUT TOKENISER.
C’est l’ innovation du GENIUS ACT , il instaure un moyen de rendre la dette US biodégradable sans mise en cause apparente de la signature américaine et en échappant aux critères de solvabilité ..
L’ALCHIMIE DES STABLECOIN OU COMMENT TRANSFORMER LE PLOMB EN OR
EN PRIME
KARL SANCHEZ ET ANTON KOBYAKOV
Les sites web des médias du monde des cryptomonnaies, et même certains grands noms comme Forbes, ont couvert ce dernier sujet, mais il n’a pas encore été largement diffusé.
Anton Kobyakov conseiller du Kremlin effleuré le sujet que j’ai introduit dans l’article ci dessus.
Les États-Unis préparent-ils un plan caché pour échapper à la dette, comme le suggère le conseiller de Poutine – un plan qui pourrait dévaluer des milliers de milliards de dettes et forcer le monde à s’adapter ?
L’accusation de Kobyakov concernant la réinitialisation de la dette
Lors du Forum économique oriental qui s’est tenu à Vladivostok le 6 septembre, Anton Kobyakov, conseiller principal du président russe Vladimir Poutine, a donné une vision de la manière dont les États-Unis pourraient tenter de gérer leur dette nationale de 35 000 milliards de dollars.
Il a affirmé que Washington étudiait une stratégie visant à transférer une partie de son passif dans les cryptomonnaies, en particulier les stablecoins , qu’il a décrits comme une sorte de « cloud crypto ».
Selon lui, une telle décision pourrait permettre aux États-Unis de dévaluer leurs obligations et de déclencher une réinitialisation financière rapide, transférant et imposant une fois de plus le risque économique et les couts de cette opération vers l’extérieur du système mondial.
Kobyakov a présenté l’or et les monnaies numériques comme des alternatives de plus en plus viables aux monnaies traditionnelles garanties par l’État. Il a soutenu que ces instruments pourraient être utilisés pour alléger la pression budgétaire nationale tout en remodelant l’ordre financier mondial.
Pour étayer ses affirmations, il a évoqué des tournants antérieurs dans l’histoire monétaire américaine, notamment l’abandon de l’étalon-or dans les années 1930 et la sortie de l’accord de Bretton Woods en 1971.
Ces deux épisodes, a-t-il déclaré, ont remodelé la dynamique monétaire mondiale et reporté les coûts de l’ajustement sur d’autres nations.
Il a également suggéré qu’une transition similaire pourrait se produire aujourd’hui d’ici trois à cinq ans.
Comment les États-Unis ont utilisé les changements de règles pour gérer leur dette
Les documents historiques montrent que les États-Unis ont, à des moments clés, modifié leur système monétaire de manière à pouvoir gérer les pressions sur la dette sans faire défaut de paiement en termes formels.
Bien que des raisons nationales telles que la déflation, les déséquilibres des réserves ou le contrôle de l’inflation aient été citées comme déclencheurs, les résultats ont souvent impliqué des effets d’entraînement mondiaux qui ont soutenu la solvabilité des États-Unis au détriment des créanciers.
Le premier cas s’est produit entre 1933 et 1934, pendant la Grande Dépression. Confrontée à la chute des prix et aux faillites bancaires généralisées, l’administration Roosevelt a rapidement agi pour rompre le lien entre le dollar et l’or.
Des lois ont été votées pour saisir les réserves d’or, annuler les clauses de paiement de l’or dans les contrats publics et privés et réévaluer l’or de 20,67 $ à 35 $ l’once.
Ce changement à lui seul a généré près de 2,8 milliards de dollars de bénéfices papier, qui ont alimenté le Fonds de stabilisation des changes du Trésor, un véhicule utilisé pour influencer les marchés des changes avec une surveillance minimale du Congrès.
Ces mesures ont non seulement fait augmenter les prix intérieurs, mais ont également réduit le poids réel de la dette libellée en dollars, en partie parce que les contrats autrefois liés à des poids d’or fixes étaient désormais réglés en monnaie papier qui avait déjà baissé en termes réels.
La Cour suprême a confirmé ces changements en 1935, protégeant ainsi efficacement les États-Unis des contestations juridiques concernant la nouvelle dénomination des obligations.
Près de quatre décennies plus tard, une seconde transformation s’est produite. Le système de Bretton Woods ancrait l’ordre monétaire mondial depuis les années 1940, le dollar étant convertible en or à un taux fixe de 35 dollars l’once.
Mais dans les années 1960, l’augmentation du passif extérieur et l’insuffisance des réserves d’or américaines ont semé le doute quant à cet engagement. Des mesures provisoires, telles que le London Gold Pool et l’introduction des droits de tirage spéciaux du FMI, ont retardé le déséquilibre, sans toutefois le résoudre.
En 1971, le président Nixon a suspendu la convertibilité de l’or pour les gouvernements étrangers et imposé des contrôles des prix intérieurs. Cette mesure a mis fin unilatéralement à l’adossement du dollar à l’or et contraint le reste du monde à adopter un régime de monnaie fiduciaire flottante.
En 1973, les monnaies mondiales n’étaient plus ancrées dans l’or et la valeur du dollar était désormais déterminée par les forces du marché plutôt que par la parité des métaux.
Ces deux épisodes sont largement étudiés pour leurs effets sur la dynamique de la dette. Après chaque changement, l’inflation américaine s’est accélérée. Dans les années 1970, les prix à la consommation ont augmenté de plus de 13 % par an à leur apogée, tandis que les taux d’intérêt étaient souvent en retrait, ce qui a entraîné des rendements réels négatifs.
Cela signifie que les créanciers détenant des créances à taux fixe, qu’il s’agisse de fonds de pension, d’épargnants ou de banques centrales étrangères, ont vu la valeur réelle de ces actifs diminuer. En termes économiques, le gouvernement a allégé son endettement grâce à l’inflation et à la dévaluation de sa monnaie, sans manquer un seul paiement.
Dans les deux cas, dans les années 1930 et au début des années 1970, les États-Unis ont modifié leurs règles monétaires fondamentales en réponse à des pressions internes, tandis que le coût financier de l’ajustement était partiellement absorbé par les créanciers extérieurs.
Cette distinction constitue la base de ce que les critiques décrivent depuis longtemps comme une asymétrie ancrée dans le système du dollar.
L’expression « privilège exorbitant », inventée dans les années 1960 par le ministre français des Finances Valéry Giscard d’Estaing, a exprimé cette frustration en soulignant la capacité des États-Unis à emprunter dans leur propre monnaie, à réécrire les règles lorsque cela est nécessaire et à laisser les autres s’adapter.
La loi GENIUS officialise le lien entre la cryptomonnaie et la dette
En juillet, le président Donald Trump a signé la loi GENIUS , créant un cadre fédéral pour les stablecoins de paiement et ouvrant un nouveau chapitre dans la relation entre la cryptofinance et la dette publique. La dette souveraine désigne l’argent emprunté par les États-Unis via des obligations et des bons du Trésor.
La loi impose des exigences strictes aux émetteurs. Les stablecoins doivent être entièrement garantis par des liquidités ou des bons du Trésor américain à court terme ; les émetteurs doivent publier des informations mensuelles sur leurs réserves, respecter les règles de lutte contre le blanchiment d’argent et obtenir directement des licences fédérales.
Son adoption intervient à un moment où les réserves de stablecoins sont déjà étroitement liées au marché de la dette publique américaine.
Des émetteurs majeurs tels que Tether et Circle adossent leurs jetons à des titres d’État à court terme et à des instruments de pension. Ces instruments sont des prêts à court terme garantis par des bons du Trésor. Cette pratique crée un lien direct entre les plateformes crypto et le financement public.
Au 9 septembre, l’offre combinée de stablecoins avoisinait les 300 milliards de dollars. Tether représentait environ 169 milliards de dollars, tandis que l’USD Coin avoisinait les 72 milliards de dollars.
Ce chiffre reste faible comparé aux 35 000 milliards de dollars de dette nationale, mais les réserves derrière ces jetons représentent une source constante de demande de bons du Trésor.
Les plateformes cryptographiques sont désormais intégrées au système d’emprunt à court terme sur lequel Washington s’appuie pour assurer son financement.
Le risque de concentration ajoute une couche supplémentaire. La dernière attestation de Tether a révélé des avoirs de plus de 127 milliards de dollars en bons du Trésor, un montant comparable à la position créancière d’un État souverain de taille moyenne.
Tether est basé à l’étranger et dessert une base d’utilisateurs mondiale. Ses entrées et ses rachats suivent donc les conditions du marché international plutôt que les cycles nationaux américains. Des variations soudaines d’activité peuvent modifier la demande de bons du Trésor et se répercuter sur la liquidité du marché dans son ensemble.
Ce lien est important car les réserves de stablecoins ne réduisent pas le passif fédéral, mais elles influencent la manière dont ce passif est financé.
La demande continue de bons du Trésor contribue à ancrer l’extrémité courte de la courbe des rendements, poussant les rendements à la baisse et réduisant les coûts d’emprunt du gouvernement.
Lorsque l’inflation dépasse ces rendements, la valeur réelle de la dette diminue au fil du temps. Le fardeau n’est pas éliminé, mais plutôt transféré aux détenteurs mondiaux de monnaie tokenisée, des utilisateurs ordinaires aux grandes institutions des marchés cryptographiques.
Cette tendance rappelle les précédentes mesures américaines visant à remodeler les conditions de remboursement de la dette sans défaut de paiement.
Qu’elle soit délibérée ou pas, la structure des stablecoins permet désormais d’alléger le poids réel de la dette fédérale tout en préservant l’intégrité formelle des contrats existants.
Le « cloud crypto » n’efface pas la dette
La question soulevée par Kobyakov n’est pas de savoir si les États-Unis peuvent effacer 35 000 milliards de dollars de dettes grâce aux stablecoins.
La question la plus urgente est de savoir si le système financier mondial peut supporter un nouveau changement des règles monétaires américaines sans briser la confiance dans le dollar.
Le dollar est un pilier de la finance internationale depuis le milieu du XXe siècle, et son importance n’a jamais été uniquement une question de convertibilité ou d’échanges commerciaux. Elle a également été une question de cohérence.
Après l’effondrement du système de Bretton Woods en 1971, le dollar est resté dominant. Sa part dans les réserves mondiales a culminé à environ 85 % et se situe encore aujourd’hui autour de 58 à 59 %, selon les données du FMI.
Cette part n’est plus fixe. Les banques centrales diversifient progressivement leurs réserves. Les rapports du FMI indiquent une augmentation des allocations à l’euro, à l’or et à des paniers de devises plus petits incluant le yuan chinois.
Le World Gold Council a signalé des niveaux records d’achats officiels d’or en 2023 et 2024. Les banques centrales de Chine, de Turquie et d’Inde ont ajouté des centaines de tonnes au total, portant la part de l’or dans les réserves mondiales à près de 24 %.
Les systèmes alternatifs se développent également. La Chine et la Russie ont développé les règlements transfrontaliers en monnaies locales. Les essais du yuan numérique chinois ont permis de traiter des milliards de transactions, et la banque centrale russe mène des programmes pilotes pour un rouble numérique.
Ce contexte complexifie les effets de la législation américaine sur les stablecoins. D’une part, la loi GENIUS et la participation de grands gestionnaires d’actifs à des fonds tokenisés étendent la portée du dollar à la finance numérique.
D’un autre côté, cette structure amène davantage d’utilisateurs et d’institutions dans un système où les choix politiques américains façonnent directement leurs rendements.
Cette participation plus large modifie la répartition des risques. Auparavant, les fluctuations monétaires étaient principalement absorbées par les gouvernements étrangers ou les grands créanciers institutionnels. L’ère des stablecoins crée une base beaucoup plus large.
Le concept de « cloud cryptographique » ne fait pas disparaître la dette. Il en répartit les conséquences sur un plus large bassin de détenteurs, dont beaucoup ne sont peut-être pas conscients de leur rôle dans ce fardeau.
Voici ce qu’a déclaré M. Kobyakov lors d’un panel du symposium du Forum économique de l’Est, qui comprend également une vidéo de sa performance :
Les États-Unis tentent désormais de réécrire les règles du marché de l’or et des cryptomonnaies. Il faut se rappeler l’ampleur de leur dette : 35 000 milliards de dollars. Ces deux secteurs (cryptomonnaies et or) constituent essentiellement des alternatives au système monétaire mondial traditionnel.
Les actions de Washington dans ce domaine mettent clairement en évidence l’un de ses principaux objectifs : s’attaquer de toute urgence à la baisse de confiance dans le dollar.
Comme dans les années 1930 et 1970, les États-Unis prévoient de résoudre leurs problèmes financiers aux dépens du monde entier, cette fois en poussant tout le monde vers le « cloud crypto ». À terme, une fois qu’une partie de la dette nationale américaine sera placée en stablecoins, Washington la dévaluera.
Pour faire simple : ils ont une dette monétaire de 35 000 milliards de dollars, ils vont la déplacer dans le cloud crypto, la dévaluer et repartir de zéro.
C’est la réalité pour ceux qui sont si enthousiastes à propos de la crypto.
Puisqu’il était un panéliste, il faut supposer qu’il a dit bien plus que les 75 secondes enregistrées. Je n’ai pas approfondi le sujet ; ma tentative s’est plutôt limitée à une brève immersion. Escobar était présent au Forum, mais n’a rien dit sur ce sujet crucial. Le Dr Hudson a été interrogé sur le stablecoin lors de sa discussion trimestrielle sur Patreon du 13 juin, dont j’ai déjà parlé. Voici ses explications, au-delà de ce qui a été rapporté ci-dessus :
Eh bien, le dollar a baissé de 10 % jusqu’à présent sous Trump, et il continue de baisser.
Supposons que vous disiez : « Oh, je vais acheter des bons du Trésor à 10 ans. Leur rendement est de 4,5 % depuis deux mois. »
Alors, à quoi bon investir dans des bons du Trésor et obtenir 4,5 % en dollars ? C’est bien, mais si le dollar baisse de 10 %, vous perdez 5,5 % sur votre investissement. Ce n’est donc pas vraiment sûr.
Le même problème se pose avec les stablecoins. Le stablecoin affirme : « Nous investissons chaque dollar investi dans le stablecoin cryptographique en titres du Trésor. »
Eh bien, c’est bien. Cela signifie que le détenteur d’un stablecoin reçoit un titre du Trésor, mais ne perçoit aucun intérêt.
C’est le stablecoin ou l’autre société de cryptomonnaies qui organise la cryptomonnaie et qui dit : « Bon, vous savez, nous avons investi leur argent dans le stablecoin. Nous prenons tous les intérêts pour nous. Nous gagnons des milliards et des milliards de dollars grâce à ça. »
Eh bien, le problème est qu’ils bénéficieront également d’un gain en capital si le dollar monte, ou d’une perte en capital si le dollar baisse.
Imaginez que vous ayez investi dans un stablecoin et que tous les investisseurs vous disent : « D’accord, nous ne voulons pas faire partie d’un système financier international dont le but est de financer le déficit militaire américain et la guerre de l’OTAN contre les 85 % de la population mondiale. » Alors, rendez-nous notre argent.
Eh bien, la société de stablecoin [dit] : Très bien, nous allons vendre tous les titres du Trésor dans lesquels nous avons investi votre argent en toute sécurité.
Mais à mesure qu’ils vendront ces titres, ils recevront beaucoup moins d’argent en dollars que ce qu’ils ont investi, car les taux d’intérêt augmenteront probablement, ce qui signifie que le prix de ces titres va baisser à mesure que les gens encaisseront leurs titres et effectueront des retraits.
Même si tout est investi en toute sécurité dans des valeurs mobilières, les cours fluctuent. [C’est moi qui souligne]
Pendant de nombreuses années, j’ai suivi le Dr Hudson, invité de Max Keiser, dans le cadre de son rapport Keiser , qui promouvait activement le bitcoin et les autres cryptomonnaies. Bien que Max appréciât clairement ses opinions macroéconomiques, il n’a jamais réussi à le convaincre d’approuver les cryptomonnaies, ni à réfuter ses arguments convaincants contre elles. Yanis Varoufakis, autre voix qui a sonné l’alarme sur ce sujet, a tiré la sonnette d’alarme concernant le technoféodalisme. Dans ce court essai récent , il explique pourquoi les stablecoins représentent une menace et propose une solution originale. Il explique également pourquoi sa suggestion sera rejetée par les banquiers occidentaux. Dans cette longue conversation avec le Dr Hudson, Yanis aborde la question du capital en nuage et la menace qu’il représente, qu’il considère comme la base de la montée du technoféodalisme. Les monnaies nationales numériques ne sont pas le problème : elles ne sont qu’un simple support, différent du papier ou du métal, et sont contrôlées par des banques centrales qui publient des rapports transparents à l’intention de leurs dirigeants, les citoyens (dans la plupart des cas).
Le problème fondamental a été évoqué plus haut : la constance du dollar, ou, aujourd’hui, son instrumentalisation, sa grande incohérence et le manque de confiance massif envers le système créé par l’Empire américain hors-la-loi en 1944-1945, qu’il a bouleversé à une occasion majeure et semble déterminé à recommencer. D’où l’abandon du dollar à l’échelle mondiale. La méthode privilégiée par la majorité mondiale pour sortir de ce dilemme est d’utiliser ses monnaies nationales pour la plupart des échanges commerciaux et d’utiliser des monnaies numériques de banque centrale (MNBC) pour gérer les déséquilibres commerciaux, deux solutions qui contournent le dollar. Le bon fonctionnement des MNBC nécessitera une banque spécialisée et un réseau de transmission, et ces deux solutions sont actuellement en cours d’élaboration. Si le monde veut éviter d’être à nouveau victime de l’Empire américain hors-la-loi, il doit s’empresser de finaliser son nouveau système financier international avant que l’arnaque aux stablecoins ne génère suffisamment de capitaux pour devenir préjudiciable à l’échelle internationale. Les oligarques, derrière et au sein de l’équipe Trump, ont trouvé un moyen d’utiliser la dette comme arme, mais il faut du temps pour la préparer. La guerre commerciale ne prendra pas fin avec Trump ; les intérêts de la dette constituent un problème trop important, car ils doivent être payés annuellement sans recourir à l’impression monétaire, une pratique fortement inflationniste. Et une grande partie de ces intérêts est due aux oligarques basés aux États-Unis, qui exigeront leur paiement : leur richesse est la dette qui leur est due. Si cette dette n’est pas payée, leur richesse disparaît