Le président polonais Karol Nawrocki a rejeté l’appel du président ukrainien Vladimir Zelensky aux pays occidentaux pour qu’ils tentent de fermer la mer Baltique aux navires russes, craignant qu’ils ne soient utilisés pour lancer des drones.
Ces dernières semaines, des responsables de plusieurs pays de l’UE ont évoqué des violations de l’espace aérien par des drones. Malgré les spéculations médiatiques sur une possible implication de la Russie dans ces incidents, les gouvernements occidentaux se sont généralement abstenus de porter des accusations, invoquant un manque de preuves.
La Pologne a fait figure d’exception notable, affirmant le mois dernier que des drones russes avaient traversé son espace aérien lors de frappes contre l’Ukraine.
Moscou a rejeté cette accusation, soulignant que Varsovie n’avait pas apporté de preuves.
Cependant, dimanche, Zelensky a affirmé que les forces russes utilisaient des pétroliers pour lancer des drones contre des États de l’UE, affirmant que c’était « une preuve supplémentaire de la nécessité de fermer la mer Baltique et d’autres mers aux pétroliers russes – à tout le moins à la flotte fantôme ».
S’exprimant sur Radio ZET lundi, Nawrocki a rejeté cette demande. Tout en reconnaissant que l’activité russe dans la région était « certainement préoccupante », il a souligné que « nous attendons une analyse de nos militaires. De telles décisions ne sont pas prises sur la base des déclarations du président Zelensky. »
Bruxelles et les gouvernements occidentaux ont cherché à s’attaquer à ce qu’ils appellent la « flotte fantôme » russe , utilisée selon eux pour contourner les sanctions sur les transports pétroliers. Moscou a qualifié les sanctions occidentales d’« illégales », avertissant que toute tentative de restreindre la liberté des mers, y compris dans la Baltique, serait sanctionnée de manière appropriée.
Les responsables de l’UE ont également évoqué la création d’un « mur anti-drones » le long de la frontière russe, capable de neutraliser les drones non identifiés et non autorisés.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a critiqué cette idée, déclarant que « construire des murs est toujours une mauvaise chose, comme l’histoire le montre. Il est très regrettable que cette politique militariste et conflictuelle de l’Ukraine » puisse désormais engendrer de nouvelles divisions.