Ce que vous voyez est une forte divergence entre les grands mandataires de crédit privé cotés (une action de Blackstone BDC et Blue Owl) et le S&P 500.
La forte baisse du véhicule de prêt garanti Blackstone n’est pas en soi une preuve de crise, mais elle indique que le marché considère que la valeur liquidative et les trajectoires de dividendes attendues sont inférieures à ce que suggèrent les chiffres récents.
L’indice S&P500 lévite sur la dynamique des méga-capitalisations technologiques et sur les espoirs d’assouplissement des politiques monétaires , mais le crédit privé anticipe un cycle très différent avec des flux de trésorerie plus serrés chez les emprunteurs, des attentes de pertes en hausse et une compression des marges à venir.
L’exposition principale du crédit privé réside dans les prêts à taux variable accordés aux entreprises du marché intermédiaire . La hausse des taux courts a initialement été un facteur favorable, les rendements se sont rapidement redressés tandis que les pertes de crédit étaient encore limitées, si bien que les bénéfices semblaient excellents.
Cette phase touche à sa fin.
Les coupons globaux supérieurs à 10-12 % ont rongé la couverture des intérêts ; les manipulations d’EBITDA ajusté deviennent plus difficiles à défendre ; et les leviers faciles (réductions de dépenses, hausses de prix, soutien des sponsors) sont largement épuisés.
Les marchés anticipent désormais trois éléments simultanément :
davantage de charges non comptabilisées et de restructurations,
des baisses de prix qui suivent la réalité plutôt que de la précéder, et
une inversion du résultat net d’intérêts en cas de baisse des taux de base.
Les pertes sont intrinsèquement décalées dans cette classe d’actifs. La valeur des portefeuilles est évaluée trimestriellement à l’aide de données de modélisation ; les gestionnaires peuvent la modifier et la prolonger pour gagner du temps ; et les clauses restrictives retardent les défauts de paiement.
La vente massive de Blue Owl ajoute un deuxième signal.
brunobertez 