Les États-Unis entameront 2026 dans une situation particulièrement difficile : tensions sur les liquidités, pressions sur le refinancement de la dette et fragilisation des bilans du secteur privé.
La vague d’échéances de la dette 2025-2026, va obliger le Trésor américain à refinancer environ 12 000 milliards de dollars de dette en 2026, dont une grande partie à des taux plus élevés, ce qui va entraîner à lui seul plus de 1 000 milliards de dollars de frais d’intérêt annuels.
L’immobilier commercial aggrave ce risque, avec 1 500 milliards de dollars de prêts arrivant à échéance d’ici fin 2026, au moment même où les taux de vacance de bureaux atteignent des sommets historiques, supérieurs à 20 %. Tous les comptes de firmes de ce secteur sont faux.
Les bilans des consommateurs ne sont pas plus sains : les impayés sur les cartes de crédit, les prêts automobiles et les prêts étudiants atteignent désormais des niveaux égaux ou supérieurs à ceux observés lors de la Grande Crise financière, et des millions d’emprunteurs de prêts étudiants fédéraux sont confrontés à un risque de défaut de paiement.
Cette combinaison est dangereuse, car les marges de sécurité habituelles ont disparu.
La Fed ne peut plus compter sur le RRP comme matelas de liquidité, les banques ne bénéficient plus de la même flexibilité en matière de réserves et les coûts de refinancement sont structurellement plus élevés. Cela signifie que lorsque le Trésor, les entreprises et les consommateurs devront tous refinancer leurs dettes simultanément, ils se disputeront les rares liquidités d’un système déjà tendu.
Cela accroît le risque de crise de financement ou d’accident du crédit, ce qui obligerait soit à une intervention politique (nouvelles baisses de taux, facilités de liquidité, rachats d’actifs), soit à une revision de la valorisation des actifs.
À l’approche de 2026, les États-Unis se trouvent face au plus grand mur de refinancement souverain de leur histoire, alors que les ménages et les entreprises craquent sous le poids de la hausse des coûts de la dette et que les banques affichent des marges de manœuvre plus minces.
L’issue la plus probable est la volatilité qui imposera un changement majeur de politique monétaire:il faudra arroser!
EN PRIME
L’intelligence artificielle
Un mur financier se dresse devant les États-Unis pour 2026 : Qu’est-ce que cela signifie ?
En effet, les États-Unis font face à un « mur financier » majeur, combinant un refinancement massif de la dette, l’expiration de plafonds budgétaires, et des négociations tendues sur le plafond de la dette.
Ce scénario pourrait entraîner une instabilité économique si aucune action n’est prise. Je vais expliquer cela étape par étape, en m’appuyant sur les données récentes (au 6 octobre 2025), et détailler les risques et perspectives.
1. Le contexte : Une dette explosive et un « fiscal cliff » en vue
Les États-Unis accumulent une dette publique record depuis des années, alimentée par des déficits chroniques (environ 1 900 milliards de dollars par an en 2025). Le ratio dette/PIB devrait dépasser 122 % en 2025, le niveau le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale (hors crise COVID). Ce « mur » désigne plusieurs chocs cumulés :
- Refinancement massif de la dette : En 2025, le Trésor américain doit refinancer environ 7 000 à 9 000 milliards de dollars de dette arrivant à maturité – soit un quart de l’encours total. Cela équivaut à émettre de nouvelles obligations dans un contexte de taux d’intérêt élevés (autour de 3,7 % pour les bons à 10 ans fin 2026), ce qui alourdit les coûts.
- Le « fiscal cliff » de 2025-2026 : Héritage de la loi sur la responsabilité budgétaire de 2023, des coupes automatiques (séquestration) et l’expiration de plafonds sur les dépenses discrétionnaires (défense et non-défense) prendront effet fin 2025. Sans accord, cela pourrait ajouter 5 000 milliards de dollars de nouvelle dette en 2025 seul, érodant l’espace fiscal pour les urgences.
- Expiration des baisses d’impôts de Trump : Les réductions fiscales de 2017 (TCJA) expirent fin 2025, augmentant les impôts si non prolongées. Donald Trump pousse pour les confirmer et les abaisser à 15 %, mais cela creuserait le déficit de 2 300 milliards sur 10 ans.
Ces éléments forment un « mur » car ils convergent en 2026, forçant le Congrès à des choix difficiles : hausses d’impôts, coupes budgétaires, ou plus d’emprunts.
2. Le plafond de la dette : L’épée de Damoclès pour 2026
Le plafond de la dette (actuellement à 41,1 trillions de dollars après une hausse de 5 billions en juillet 2025 via la « Big Beautiful Bill ») sera probablement atteint dès l’automne 2026, selon le Bureau du budget du Congrès (CBO).
- Date critique (« X-date ») : Sans mesures extraordinaires (comme suspendre les investissements dans les fonds de retraite), le Trésor épuisera ses réserves en novembre 2026. Cela donnerait quelques mois de marge (jusqu’au printemps 2027), mais un défaut technique deviendrait possible.
- Conséquences d’un non-accord : Un shutdown gouvernemental (comme celui du 1er octobre 2025, qui a paralysé des services fédéraux) est déjà une réalité récente. Un défaut sur la dette déclencherait une crise financière : hausse des taux d’intérêt, chute des marchés, récession globale, et perte de la note AAA des États-Unis (déjà dégradée en 2011 et 2023).
| Élément clé | Situation actuelle (2025) | Projection 2026 | Risque principal |
|---|---|---|---|
| Dette totale | 36,1 trillions $ (plafond réactivé janv. 2025) | Atteint 40,1 trillions $ (fin FY2026) | Refinancement à 9 000 milliards $ |
| Déficit annuel | ~1 900 milliards $ | Augmente avec expiration TCJA | +2 300 milliards sur 10 ans si prolongé |
| Taux d’intérêt (10 ans) | 3,3-3,6 % | Stabilisés à 3,7 % | Coûts de service de la dette >1 000 milliards/an |
| Dépenses discrétionnaires | Caps FY2024-2025 en vigueur | Expiration caps 2026-2029 | Séquestration automatique (-10 % dépenses) |
3. Les enjeux politiques : Brinkmanship républicain-démocrate
Avec les républicains contrôlant le Congrès et la Maison Blanche (Trump réélu), le plafond de la dette devient un outil de négociation. Trump a inclus une hausse de 5 trillions dans son « Big Beautiful Bill » pour forcer les démocrates à des concessions (ex. : coupes dans les aides sociales ou priorités frontalières). Mais les divisions internes (républicains modérés vs. hardliners) et les élections de mi-mandat en novembre 2026 compliquent les choses.
- Position républicaine : Utiliser la dette pour imposer des réformes (réduction impôts entreprises, sécurité frontalière). JD Vance (VP) a averti d’une « paralysie budgétaire » imminente en septembre 2025.
- Position démocrate : Exiger des protections pour la santé et les aides sociales, accusant les républicains de risquer un shutdown pour des motifs électoraux.
- Rôle de la Fed : Si les marchés obligataires s’emballent (baisse de liquidité), la Réserve fédérale pourrait intervenir en rachetant de la dette, comme en 2020, mais cela alimenterait l’inflation.
4. Risques globaux et perspectives
- Économiques : Une crise pourrait propager une récession mondiale, avec des taux US plus hauts impactant l’Europe (où les stablecoins US pourraient concurrencer l’euro). La Chine accumule de l’or pour se prémunir d’un affaiblissement du dollar.
- Solutions possibles : Un accord bipartisan via réconciliation budgétaire d’ici fin 2025 prolongerait les caps et hausserait le plafond. Le Trésor utilise déjà des « mesures extraordinaires » pour gagner du temps.
- Scénario optimiste : Négociations réussies, croissance boostée par les baisses d’impôts. Pessimiste : Default partiel, crise comme 2011 (baisse de 17 % du S&P 500).