Le flux des nouvelles est nettement négatif
Entre les USA et la Chine, c’est coup pour coup
La Chine annonce des contrôles stratégiques massifs à l’exportation.
On le sent dans l’air : la tension dans la plomberie financière monte à nouveau.
La folie des investissements AI: une arme de destruction financière massive. La course au quasi monopole. La destruction est intégrée dans la course
Le grand trou noir du marché des changes mondial émet des signaux de danger: or, taux suisses négatifs, marché du pétrole ..
La crise mondiale de la dette se déroule par à-coups, mais elle s’étend et s’approfondit
Les marchés américains ont dévissé vendredi.
Une trappe d’instabilité et de criticalité s’est ouverte.
Le tas de sable est haut, très haut et il peut s’effondrer d’un moment à l’autre, mais il peut aussi perdre quelques tonnes de grains de sable sans effondrement final.
Il faut la prendre au sérieux car la situation fondamentale est profondément déséquilibée, instable et fragile.
Cependant il n’est pas sur, loin de là, que ce soit la fameuse Grande Réconcialition.
Le système a encore beaucoup de ressources, il peut encore creuser sa tombe plus profondément, nous sommes loin d’avoir touché le fond.
Je ne vais pas vous raconter le film, il vous suffit de vous reporter au texte que je vous ai livré vendredi soir après la débâcle.
Le grand retour de la peur sur les marchés, déroute boursière
Ce que vous observez est un violent épisode de réduction des risques; tout est surévalué, tout est sur-détenu ou sur-acheté sans fonds propres, le levier et l’endettement sont le moteur de tous les marchés, y compris je le signale celui de l’or.
les valeurs atteintes ne sont plus des valeurs d’usage solides , ce sont des valeurs d’échanges frivoles, ce que j’appelle des valeurs désirs, suspendues dans les airs, ce que l’on transacte partout ce sont des pantalons à une jambe.
Le cash est brutalement devenu désirable pour tout le monde .
Tout simplement parce que le crédit, l’emprunt, le levier, la dette était, et sont encore le sous jacent de tous les excès.
La journée de vendredi avait commencé par une crainte pour la croissance mondiale, avec des gros titres sur la guerre commerciale, une chute vertigineuse du pétrole, une baisse des rendements obligataires à long terme, et cela a inversé tous les modèles de risque, du carry, du portage, à la baisse.
Pour les actions et les obligations, cela se traduit par un désendettement obligatoire, induit par la VAR, la Value at Risk, Les capacité bilantielles du système se sont fortement contractées. Pour les cryptomonnaies, Cela se manifeste rapidement, car le marché est ouvert 24 h/24 et 7 j/7, avec des marges croisées et basé sur des contrats perpétuels.
Une fois les écarts de prix constatés, les positions spéculatives ouvertes élevées rencontrent une faible liquidité, les financements se dérobent , la valeur des garanties chute et l’engrenage des ventes forcées se met en branle.
Les positions longues sont liquidées, les courtiers se couvrent contre la baisse des garanties , les ventes stop en attente jouent en chaîne, on franchit des seuils et la cascade se propage.
La baisse du dollar et le recul des rendements par la mise en risk off seraient normalement un facteur favorable, un amortisseur, mais, face à un choc comme celui-ci, le besoin de liquidité l’emporte sur la macroéconomie, les acteurs commencent d’abord par réduire l’effet de levier, puis réfléchissent ensuite .
La preuve que la chute a été initiée par les degagements speculatifs:
Premièrement, le mouvement a été mené par les produits dérivés, et non par les marchés au comptant.
Deuxièmement, la pression a amplifié le mouvement le système vend automatiquement davantage en boule de neige, et tout est lié.
Le besoin de cash est au cœur du mouvement, c’est ainsi que l’on obtient des liquidations record.
La suite des événements dépendra de la poursuite ou non du durcissement des conditions financières: or les conditions financières sont produites par l’appétit pour le jeu, c’est à dire les croyances.
Il y a deux PUT !
Le premier celui qui doit etre activé d’abord est celui de Trump. On a vu en avril que son PUT était bien au dessus, bien plus haut de celui de la Fed, il est à quelque pourcent (3 ou 4%) des niveaux actuels.
Le second est celui de Powell; celui là aussi est une croyance mais elle est plus crédible et peut être distillée avec plus de savoir faire. Le PUT de Powell est a 10 ou 12 pourcent sous les niveaux de vendredi.
Le PUT de Trump peut être spectaculaire, brutal car Trump est un butor sans scrupules , mais sa durée de vie sera courte, il aura besoin d’être relayé. Sa qualité sera douteuse.
Si les actions se stabilisent, si les financements se normalisent les marché reviendont allégés après la purge, avec un positionnement assaini.
Mais la question centrale après celle de la réflexivité deviendra celle de la transitivité , c’est à dire celle de la transmission du choc à l’économie réelle.
Si les craintes liées à la croissance s’accentuent, les spreads de crédit se creuseront, le secteur de l’énergie continue de signaler une destruction de la demande, les mineurs, les prêteurs seront attaqués, le Crédit Privé se révulsera, la pyramide de l’AI se fissurera, le désendettement deviendra un mouvement de fond, d’amplitude et de puissance supérieure à ce que la Fed peut contrôler, elle sera peut être débordée.
Ce sera la fameuse perte de contrôle des gnomes dont je vous parle souvent.
Les indicateurs à surveiller sont simples mais il faut être rigoureux: on ne cherche pas à saisir un couteau qui tombe!
Le discours macroéconomique peut passer en quelques jours de la crainte de l’inflation à la peur de la déflation. La variable centrale , dialectique, est et sera l’effet de levier.
Ce que vous observez est un processus de dé-risquage, il peut devenir complet.
Mais on peut encore jouer les prolongations et refaire un tour de manège.
C’est mon pari intellectuel personnel, mais ce n’est qu’un pari et un jour il sera perdant.