Editorial. La destruction est notre destin tragique, mais on a encore le choix, un terrible choix!

Je ne vais pas radoter mais c’est frappant, même the Economist en convient:

l’éléphant dans la pièce mondiale c’est la dette!

Bien sur il n’est pas question pour lui de fouiller et de comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là: ce serait trop grave!

La prise de conscience des causes serait fatale au régime du capitalisme financiarisé, elle le déconsidérerait.

Pour comprendre, n’oubliez jamais que la dette est une médaille à deux faces, la face « pile » c’est la dette de quelqu’un, la face « face » c’est la créance de quelqu’un. La créance de ce détenteur c’est un capital et ce capital lui donne droit à recevoir, à prelever dans le futur. Il donne le droit de recevoir des richesses produites par le travail vivant des autres, , le travail courant de la société.

Donc n’oubliez pas -en passant- la retraite des uns par exemple est un capital , un droit a recevoir qui n’est pas objectivement différent de celui du capitaliste traditionnel avec son gros cigare. C’était une incidente car en France ceci n’est pas compris.

Le dette des uns est le capital des autres et pour l’honorer, ce capital, il faut que l’on prennent à ceux qui produisent, le mort se nourrit du vif.

Peu à peu il y a disproportion entre la masse de ce qui constitue le mort et la masse de ce qui est vif; c’est cela la crise de la dette et c’est cela la crise souterraine de nos systèmes, l’excès de mort par rapport au vif. Le poids du passé.

A noter, toujours en passant, que la longue période de désinflation qui a suivi les années 80 a été une catastrophe objective car le mort s’est accumulé, il s’est stocké sans être dévalorisé en continu par la dépréciation monétaire et en plus les idiots qui ont gouverné ont refusé les crises correctrices de destruction du mort excédentaire. La désinflation a été la plaie du système car elle a fait s’accumuler en réel le poids du mort. Avec la désinflation imbécile le système n’ a pas pu alléger son passif, effacer ses traces en marchant!

Nous en sommes arrivés là parce que c’est la crise endogène du capitalisme; il n’y a pas assez de revenus gagnés disponibles dans le système pour faire tourner la machine économique mondiale, les cash flows gagnés sont insuffisants donc il faut compenser en créant du pouvoir d ‘achat fictif, bref de la dette.

On s’endette pour pouvoir dépenser plus que l’on ne gagne et cette dette n’est pas la contrepartie de l’épargne, non dans le monde moderne , elle est financée, créée à partir de rien par l’alchimie bancaire de la comptabilité à partie double, monétaire, financière. Le système bancaire ne prête pas l’argent oisif, non il crée l’argent en créant des prêts. C’est le grand secret alchimique. l’œuvre au noir; les crédits font les dépôts.

LA DETTE C’EST LE SYSTEME QUI RASE GRATIS, QUI MARCHE SUR l’EAU, QUI MULTIPLIE LES PAINS. C’EST LE TEMPS DES MAGICIENS , DES GNOMES ET DES POLITICIENS.

La fonction objective de la dette est de prolonger la crise du capitalisme, de la reporter dans le futur, de le faire tenir le plus longtemps possible; la dette c’est le pont qui permet de traverser le gouffre, le ravin , le trou qui sépare l’économie mondiale de la prospérité.

On crée toujours plus de dettes pour masquer ce trou mais en même temps on renforce les forces qui produisent la crise.

Plus on produit de dette et plus on produit de droits sur le futur, sur l’avenir et donc plus on accroit le besoin de surproduit, de cash flow, de profit, de rentes ; plus on lutte contre la crise plus on produit de dettes pour la masquer et plus on rend inéluctable le besoin futur de destruction de tout ce qui est accumulé, besoin de destruction de toutes les promesses que l’on ne peut honorer.

Les baisses de taux d’intérêt ne servent qu’à rendre temporairement plus supportables les dettes, mais c’est au prix d’un endettement encore accru.

La seule solution et elle s’impose d’elle même, c’est: la destruction.

Ce qui ne peut être honoré ne le sera pas. L’Histoire l’a amplement démontré; le serpent ne survit que de sa mue.

La destruction sera soit volontaire et pilotée soit subie, non voulue et donc chaotique.

On détruira les dettes que l’on ne peut servir, ou bien elles s’autodétruiront, et on dévalorisera les actifs financiers dont les prix ont été gonflés par le crédit, la croyance, et les dettes.

Le Jubilé des dettes et le Jubilé Boursier vont de pair!

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