La crise grecque avait débuté sur la base de 35 milliards environ.
Elle s’est terminée sur le chiffre de 295 milliards, reconnu officiellement entre 260 et 280 milliards.
L’addition a été progressivement augmentée par :
-les dissimulations qui ont été mises à jour
-les comptabilités hedoniques et fantaisistes
-les effets de connexion et de contagion
-les mesures imbéciles de gestion imposées par Merkel comme la participation du secteur privé aux pertes etc.
Tous les sinistres financiers présentent les mêmes caractéristiques; on commence par des sommes gérables, relativement modestes par rapports à l’univers financier et on termine sur des chiffres colossaux , qui gonflent en chaine et touchent des victimes de plus en plus inattendues et éloignées.
Comme l’a reconnu Greenspan en son temps: il n’y a pas de résilience moyenne, une chaine n’est jamais plus résistante que ne l’est son maillon le plus faible. et comme le dit le patron de JP Morgan, Dimon, quand vous voyez un cafard, un cockroach, c’est qu’il y en a partout que vous ne voyez pas.
Le système capitaliste n’est pas un système du Tout, du Produit non, c’est un système dans lequel tout repose sur la marge, sur le marginal, sur l’écart. Le surplus est roi et encore plus dans le système capitaliste ultra financiarisé. Si vous êtes en perte vous disparaissez.
Le système capitaliste n’est pas le système du Tout c’est le système du règne, le système de la dictature de la partie, celle qui fait trébucher.
Reflechissez à tout ce qui disparait à la marge dans le système capitaliste alors que l’ensemble parait resilient; Une seule échéance, une année de pertes, …dans ce système, les gouttes d’eau, les fétus de paille sont redoutables.
Et l’alchimie boursière aggrave tout car elle fonctionne sur les dérivés, les attentes, les écarts par rapports aux prévisions etc. En Bourse c’est le règne de la queue qui bouge le chien.
Les subprimes hypothécaires américains en difficulté qui ont soi disant déclenché la crise de 2007 représentaient une masse de 200 milliards sur laquelle la perte devait être de 70 milliards; une bagatelle … qui a couté plusieurs trillions si on en croit les révélations du Secretaire au Tresor Geithner .
La crise des subprimes, qui a débuté en 2007 avec l’éclatement de la bulle immobilière américaine s’est propagée en 2008 à l’ensemble du système financier, a eu des répercussions massives sur l’économie des États-Unis et l’économie globale .
Selon moi le cout direct a été compris entre 1,5 et 2 trillions; les chiffres d’ensemble sont certainement bien supérieurs à ces deux trillions car il y a eu des interventions et débours non révélés au niveau d’institutions opaques comme la Fed de New York.
Le TARP, le sauvetage de Fannie et Freddie , FDIC a eux seuls ont représenté 1,673 trillions!
Mais ces couts directs sont peanuts à cote des coûts indirects: faillites bancaires, une récession profonde , des pertes de richesse pour les ménages, et des interventions publiques massives.
Souvenez vous des rodomontades de la Fed: LA CRISE EST CONTENUE
Le gouvernement américain a injecté des fonds pour éviter un effondrement total du système financier.
Mais ce nest rien à coté des couts économiques:
La crise a eu un impact bien plus large sur l’économie réelle,
- Perte de richesse des ménages : Principalement due à la chute des prix immobiliers (-30 % en moyenne) et boursiers (-50 % pour le Dow Jones en 2008-2009).
- Chute du PIB : La récession a fait perdre 7-8 % du PIB potentiel
- Pertes d’emplois et revenus : 8,7 millions d’emplois perdus (2007-2010).
- Coût fiscal global : Les interventions ont augmenté la dette publique de 10 % du PIB (de 64 % en 2007 à 100 % en 2012).
Extrait de l’éditorial de l’économiste Ben Stein dans le New York Times du 12 août 2007, « Une crise du marché déconnectée de la réalité », qui exprimait la vision conventionnelle après l’explosion des subprimes en juin.
Le marché hypothécaire total aux États-Unis représente environ 10 400 milliards de dollars. Sur ce total, un peu plus de 13 %, soit environ 1 350 milliards de dollars, sont des prêts hypothécaires à risque – une somme considérable.
Près de 14 % sont en souffrance, c’est-à-dire en retard de paiement ou en saisie. Sur ce montant, environ 5 % sont effectivement saisis, soit environ 67 milliards de dollars. Selon mes amis de l’immobilier, au moins la moitié de ce montant sera récupérée grâce à la saisie. Nous en sommes donc maintenant à des pertes d’environ 33 à 34 milliards de dollars.
Le taux de pertes sur les prêts hypothécaires à risque continue d’augmenter. Avec le temps, il pourrait doubler, voire revenir à 67 milliards de dollars… Mais à l’échelle d’une grande économie, ce n’est rien.
La richesse totale des États-Unis s’élève à environ 70 000 milliards de dollars. La valeur des actions cotées aux États-Unis est d’environ 15 000 à 20 000 milliards de dollars. Le marché obligataire est encore plus important… Voici ce que je veux dire : Je ne sais pas où se situe le plancher des subprimes. J’ignore l’ampleur des problèmes rencontrés en période baissière. Pourtant, je sais que les réactions du marché sont totalement disproportionnées par rapport aux véritables problèmes révélés, voire même évoqués…
Cette économie est extrêmement solide. Les profits sont impressionnants. L’économie mondiale explose de croissance… Des personnes intelligentes et courageuses feront fortune en investissant ces jours-ci, et nous nous demanderons alors tous pourquoi tant d’inquiétudes.
Nous sommes dans la phase finale d’un boom du crédit sans précédent, tant en montant engagés, qu’en extension et en innovations audacieuses . Le cycle actuel du credit a duré tellement longtemps que tout est « subprimes » la situation des « périphéries » éclipse tellement les excès des cycles précédents, au point que les prêts hypothécaires à haut risque qui s’accumulent semblent presque sans conséquence systémique. Il y a une sorte de banalisation du surendettement fondé sur l’idée que d’une part les liquidités surabondantes sauveront tout et que d’autre part la Fed n’aura pas d’autre choix.
La multiplication de fissures sur le marché du crédit, l’aversion au risque, le ralentissement économique et les tensions liées à la guerre commerciale, les avertissements des gourous, tout se conjugue pour augmenetr la probabilité d’une tendance au désendettement.
La situation du secteur du « basis trade » est périlleuse.
Le trou noir du « basis trade », un risque systémique .
Et puis il y a le crédit automobile, le Crédit Privé, les prêts à effet de levier ….
7 octobre – Bloomberg :
« Au cours des 15 dernières années, les prêts automobiles sont passés des produits de crédit à la consommation les plus sûrs à l’un des plus risqués, les impayés ayant augmenté de plus de 50 %, sous l’effet de la flambée des prix des voitures et de la hausse des taux d’intérêt, selon une nouvelle étude. Selon VantageScore, une société d’évaluation du crédit, les consommateurs de toutes les catégories de revenus peinent à honorer leurs mensualités de voiture. Autrefois, les prêts automobiles étaient une valeur refuge, les automobilistes privilégiant les paiements pour leurs transports aux autres dettes, mais les impayés sur les prêts automobiles ont explosé depuis 2010. »
16 octobre – Bloomberg :
« Goldman Sachs… Le président John Waldron a déclaré qu’il y avait eu une explosion de la croissance du crédit au cours de la dernière décennie — et que les conséquences si les choses tournent mal ne seraient pas belles. Le dirigeant a souligné les quelque 5 000 milliards de dollars d’emprunts consentis sous forme d’obligations à haut rendement, de prêts à effet de levier et de crédit privé — ce dernier étant le moteur de la majeure partie de la croissance. « Nous avons connu une explosion de l’extension du crédit, principalement dans le crédit privé — une partie dans le système bancaire, mais surtout dans le crédit privé au cours de la dernière décennie », a déclaré Waldron jeudi lors d’une table ronde lors d’un événement Semafor… « Nous pourrions, et nous aurons probablement, des défauts de paiement, et ce ne sera pas beau quand cela se produira. »
17 octobre – Financial Times :
« Les investisseurs sur le marché des prêts à effet de levier de 2 000 milliards de dollars ont averti que l’effondrement brutal de First Brands Group est un signe avant-coureur de difficultés pour un marché où les transactions hâtives et Les due diligences bâclées sont devenues monnaie courante.
First Brands figurait parmi les plus importants émetteurs de prêts achetés par des obligations adossées à des créances, des véhicules d’investissement qui achètent de petites tranches de centaines de prêts aux entreprises. Les CLO sont devenus populaires auprès des assureurs et autres grands investisseurs, qui parient qu’en répartissant leurs prêts sur de nombreuses entreprises, ils sont protégés des conséquences néfastes des défauts de paiement d’une ou deux entreprises.
Mais la faillite rapide de First Brands… a suscité des inquiétudes quant à la croissance rapide du marché des CLO, qui a généré une demande quasi insatiable pour les prêts à effet de levier que les sociétés de capital-investissement utilisent souvent pour financer leurs acquisitions.
Certains gestionnaires de fonds craignent qu’une vague de pertes sur les CLO ne mette en panne la machine de titrisation de Wall Street. « Depuis plus d’un an, les marchés du crédit reconnaissent à contrecœur l’existence et la persistance d’une série de problèmes de crédit potentiellement importants et dangereux pour l’économie dans son ensemble », a déclaré Andrew Milgram, directeur des investissements de Marblegate Asset Management, investisseur spécialisé dans les créances en difficulté.
EN PRIME
| Programme/Entité | Montant injecté initial | Coût net final (après remboursements) | Notes |
|---|---|---|---|
| TARP (Troubled Asset Relief Program) | 700 milliards $ | +30,5 milliards $ (profit) | Sauvetage de 700 banques et institutions (dont 245 milliards $ pour les banques). Remboursé avec intérêts par la plupart. |
| Fannie Mae et Freddie Mac | 191 milliards $ | -116 milliards $ (perte nette) | Prise de contrôle en 2008 ; aides pour stabiliser le marché immobilier. Toujours sous tutelle en 2025. |
| AIG (assureur) | 182 milliards $ | +22,7 milliards $ (profit) | Sauvetage pour éviter une contagion ; remboursé via ventes d’actifs. |
| Autres (Fed, FDIC, etc.) | ~500 milliards $ (facilités d’urgence) | Variable (pertes ~20-30 milliards $) | Prêts d’urgence et garanties ; inclut Bear Stearns |