Billet. Le meilleur moment c’est avant, quand on monte l’escalier!

Toutes les grandes classes d’actifs, actions, obligations, matières premières et même l’or, ont progressé au cours des six derniers mois, les plus faibles affichant néanmoins une hausse de plus de 2 %.

Ce type de gain généralisé est quasiment impossible à obtenir, sauf si l’argent est bon marché et surabondant, ou si les investisseurs sont convaincus qu’il le sera bientôt.

Ce n’est pas un processus organique, c’est de la magie, une croyance qui se réalise d’être crue. La croyance est mue par l’appât du gain, je vous rappelle la meilleure définition de la liquidité moderne: « la croyance que l’on va vendre plus cher ce que l’on a acheté » (Donald Kohn).

Même si la Fed n’a procédé qu’à de faibles baisses de taux jusqu’à présent, les marchés se comportent comme si un cycle complet et durable d’assouplissement était déjà en cours.

Les guidances et les déclarations valent assouplissement.

Les investisseurs anticipent de fait la prochaine phase de politique monétaire, avec une baisse des rendements, une augmentation de la liquidité, un quantitative easing , et ils espèrent une inflation stable dans les mois à venir.

Noter que de nombreux observateurs croient a un retour des forces déflationnistes en raison de la recession possible, de la chute des prix du pétrole, de la rarefaction de l’eurodollar etc .

Ces derniers jours on a vu fleurir des hypothèses de baisse prochaine des taux de 0,50%,

Si l’on ajoute à cela des émissions record de bons du Trésor, une forte baisse du Compte général du Trésor et des milliers de milliards de dollars sortant du dispositif de prise en pension de la Fed pour revenir sur les marchés privés, on obtient une poussée de liquidités auto-alimentée.

Cette vague de liquidités induite fait baisser la volatilité, réduit les spreads de crédit et gonfle simultanément la quasi-totalité des classes d’actifs.

A mon avis nous sommes dans cette phase, comme on dit; « les meilleurs moment sont quand on monte l’escalier ».

Après c’est autre chose!

Historiquement, les hausses provoquées par la liquidité ou les liquidités , prennent fin non pas parce que la Fed cesse de stimuler et d’alimenter , mais parce la transmission de la liquidité elle-même ne s’effectue pas comme les marchés le croyaient.

Parfois, c’est à cause d’un événement collatéral ou de crédit. Parfois, c’est un choc de volatilité, une crise géopolitique, une crise budgétaire ou une inflation soudaine qui rend la trajectoire d’assouplissement de la Fed moins crédible.

Une fois la volatilité revenue, l’effet de levier et les corrélation fonctionnent en sens inverse : les appels de marge, les remboursements et le resserrement des financements retirent la liquidité du système encore plus vite qu’elle n’y est entrée.

Ainsi, le comportement des indices boursiers illustre en réalité la dépendance des marchés mondiaux à l’idée que la liquidité continuera de circuler librement.

La hausse anticipe ce que les investisseurs espèrent voir se produire, à savoir un cycle de réduction des taux d’intérêt net et durable, et non ce qui est réellement garanti.

Lorsque les marchés anticipent la politique monétaire de manière aussi agressive, ce n’est généralement pas la fin du cycle qui les pénalise, mais le moment où l’hypothèse d’une liquidité infinie rencontre le premier véritable test de confiance.

Une réflexion sur “Billet. Le meilleur moment c’est avant, quand on monte l’escalier!

  1. Bonjour M. Bertez

    « A mon avis nous sommes dans cette phase, comme on dit; « les meilleurs moment sont quand on monte l’escalier ».

    Marcel Duchamp avait bien compris que la carte bleue permettrait à tout le monde de « monter l’escalier. »

    La carte de crédit et ses gnomes furent bien les grands gagnants de 1968 !

    Tout le monde il est beau, tout le monde il a droit de monter l’escalier!

    Cordialement

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