La théorie de Dow : fondements et pertinence actuelle
La théorie de Dow (ou Dow Theory), développée par Charles Dow à la fin du XIXe siècle, repose sur l’idée que le marché boursier reflète l’état global de l’économie.
Elle est particulièrement fondée sur les divergences entre le Dow Jones Industrial Average (DJIA, représentant les industrielles) et le Dow Jones Transportation Average (DJTA, représentant les transports).
Selon cette théorie, une tendance haussière ou baissière n’est confirmée que si les deux indices évoluent dans la même direction : une hausse des industrielles sans suivi des transports signale une faiblesse économique sous-jacente (car si la production augmente, le transport doit suivre). Inversement, une divergence peut indiquer un risque de renversement de tendance.
L’un des aspects de la Dow Theory au dela de la mise en regard des industrielles et des transport est l’importance donnée a la divergence. C’est la divergence qui est un signal.
La divergence peut se situer à deux niveaux:
au niveau de l’economie réelle
au niveau des perceptions, des modes et des humeurs des participants aux marchés.
A notre époque j’aurais tendance a essayer de comprendre comment on peut intégrer dans la théorie de Dow les mutations structurelles de l’economie vers le virtuel , le digital, l’economie du savoir et de la communication etc, c’est à dire que je me pose la question de savoir comment introduire et mettre a jour la theorie des lors que l’économie ne compose plus seulement du « stuff » et des moyens de le transporter.
Hussman se sert des divergences avec une autre idée, il part du principe que lorsque l’appétit pour le risque est fort, on achète tout indifféremment mais que lorsque cet appétit faiblit on devient sélectif et à ce moment là les divergence se creusent.
Les divergences si on sait les mesurer et retenir les bonnes sont un signal de baisse de l’appétit pour le risque, baisse qui ouvre une trappe de volatilité baissière.
À notre époque, cette théorie conserve un sens et une utilité . Elle reste un pilier de l’analyse technique moderne, aidant à identifier les tendances primaires (long terme) et à confirmer les signaux via le volume et les phases de marché (accumulation, participation publique, distribution). Cependant, elle n’est plus infaillible en raison de l’évolution des marchés.
- Utilité persistante :
- Les principes de Dow (tendances en trois phases, confirmation par volume, persistance des tendances jusqu’à preuve du contraire) forment la base de l’analyse technique contemporaine. Ils aident à filtrer le « bruit » des fluctuations mineures et à se concentrer sur les mouvements majeurs.
- En 2025, avec une volatilité accrue due à l’inflation, aux tensions géopolitiques et aux avancées en IA, Dow Theory reste utile pour évaluer la santé économique. Par exemple, elle intègre l’hypothèse des marchés efficients : les prix intègrent toutes les informations disponibles.
- Des études récentes montrent que les portefeuilles basés sur Dow Theory génèrent des rendements ajustés au risque supérieurs à une stratégie « buy-and-hold » de 2 % en moyenne, avec moins de volatilité.
- Limites et critiques actuelles :
- Évolution économique : À l’époque de Dow, les transports (chemins de fer) étaient centraux dans une économie industrielle. Aujourd’hui, avec la numérisation, le e-commerce et les chaînes d’approvisionnement globales, le DJTA (20 entreprises, incluant des camions et des compagnies aériennes) est moins représentatif. Les services (tech, finance) dominent le PIB, rendant les divergences industrielles-transports moins prédictives.
- Vitesse des marchés : Les algorithmes et le trading haute fréquence accélèrent les mouvements, rendant les signaux de Dow (lents, basés sur des pics/trous) parfois tardifs. L’hypothèse des marchés efficients est contestée par les bulles spéculatives (comme en crypto ou IA).
- Exemple récent de divergences en 2025 : Depuis avril, les deux indices ont confirmé une tendance haussière (pics plus hauts ensemble après les bas du printemps). Mais une divergence historique s’est creusée au Q2-Q3 : le DJIA a atteint des records (hausse de ~5 % YTD mi-juillet), tandis que le DJTA stagne ou baisse légèrement (YTD négatif en septembre).
- Cela signale un « bull trap » potentiel : les industrielles surperforment, mais sans transports, l’expansion économique pourrait faiblir (risque de récession). Historiquement, de telles divergences précèdent des corrections de 10-20 % dans 70 % des cas, bien que les rendements post-divergence varient (moyenne +2 % sur 12 mois, mais avec volatilité).
En résumé, Dow Theory a encore un sens comme indicateur de confirmation macro-économique et garde une utilité pour les investisseurs long-terme, mais elle est moins fiable seule face à la complexité moderne.
Des analystes comme Jack Schannep (dans Dow Theory for the 21st Century) proposent des mises à jour prouvées sur 60 ans de données, améliorant les performances de 5-10 % en moyenne.
Les actualisations préservent l’essence de Dow (psychologie des foules, tendances persistantes) tout en la rendant PLUS UTILISABLE. Par exemple, Schannep’s Blay Timing Indicator (Dow + S&P + capitulation) a surperformé le Dow pur de 93 % des signaux bull.