Un débat important: y a t il un changement stratégique des USA face à la Chine?

Vous trouverez ci dessous deux articles qui présentent des visions opposées sur la question évoquée: les Etats Unis sont ils en train d’abandonner la dissuasion/affrontement vis a vis vis des Chinois et acceptent ils maintenant d’évoluer vers une coexistence pacifique.

Je prends note du rapport de la Rand , -je l’ai lu-, qui va dans ce sens mais je n’y accorde pas une grande importance et encore moins de poids, il y a différents types de rapports de la Rand et ils n’ont pas la même valeur!

Je suis Berletic plus prudent et plus rationnel, il est certes sevère avec Arnaud Bertrand mais plus rigoureux.

Berletic a marqué un grand point quand il a refusé de croire au désir de paix de Trump.

Il a dénoncé cette illusion avec force arguments comme une ruse en faisant valoir comme moi sans relache que si Trump voulait la paix et abandonner les menaces stratégiques sur la Russie il pouvait le faire dans la nuit par un seul coup de fil à Zelenski complété par un autre le matin, par un coup de fil aux larbins européens.

La politique américaine est un TOUT surdéterminé, pas un choix subjectif, les USA sont dans l’engrenage de la fuite en avant pour sauver leur niveau de vie, sauver leur pouvoir de pillage, sauver leur ordre social interne et ce choix ils l’ont fait il y a plusieurs décennies, il est enraciné. et irréversible.

De même je ne crois pas au conte de fées de Xi Jinping sur « le monde gagnant-gagnant » et je sais que Xi lui même n’en crois pas un mot: « le gagnant -gagnant » est un moment de l’Histoire, un moment simplement, pas plus.

Un rapport ne fait pas le printemps géopolitique, seul comptent les orientations concrètes, réelles et sous cet aspect c’est Berletic qui voit juste.

Historiquement en terme de dialectique matérialiste il n’y a pas de place pour deux crocodiles dans le même marigot.

Mais il faut rester ouvert et critique, ne nous emballons pas.

Un article absolument extraordinaire de RAND, le principal groupe de réflexion du complexe militaro-industriel américain, et un autre signe clé que l’État profond américain – malgré tout le chaos et le bruit – s’éloigne de la dissuasion de la Chine pour accepter la coexistence (c’est littéralement ce qu’ils recommandent dans l’article). Voici les 3 recommandations les plus importantes du document (dont le lien est ici : https://rand.org/content/dam/rand/pubs/research_reports/RRA4100/RRA4107-1/RAND_RRA4107-1.pdf ) : 1. Rejeter la fausse croyance selon laquelle une victoire est possible dans la rivalité sino-américaine et accepter la légitimité du Parti communiste : Ils écrivent que les États-Unis devraient « clarifier leurs objectifs dans la rivalité avec un langage qui rejette explicitement les versions absolues de la victoire et accepte la légitimité du Parti communiste chinois ». Ils expliquent que c’est nécessaire parce que la victoire est objectivement impossible (« la destruction effective de l’autre n’est pas une option envisageable »), que son rejet est imposé par de dures réalités et que continuer à essayer serait catastrophique (car cela « menacerait la survie [de l’un ou l’autre camp] »). 2. Accepter la coexistence Ils écrivent que « chaque partie [doit] accepter, de manière profondément ancrée et largement partagée par les décideurs, qu’un certain modus vivendi doit nécessairement faire partie de la relation. » Ils écrivent également que « chaque partie [doit] accepter la légitimité politique essentielle de l’autre. » 3. Concernant Taïwan, ils recommandent non seulement de rassurer la Chine sur sa capacité à atteindre son objectif de réunification, mais aussi d’utiliser l’influence américaine CONTRE Taïwan pour empêcher les provocations. C’est probablement l’aspect le plus surprenant du document. Ils recommandent que « les États-Unis et la Chine échangent des signaux mutuels » par lesquels les États-Unis « déclareraient ne pas soutenir l’indépendance de Taïwan, ne rechercher une séparation permanente entre les deux rives du détroit et ne s’opposer à une unification pacifique ». Ils écrivent que les États-Unis devraient « inciter au maximum Pékin à adopter des approches progressives pour atteindre son objectif ultime [à savoir la réunification] ». Plus remarquable encore, ils soutiennent que les États-Unis devraient « équilibrer leurs engagements envers Taïwan en exploitant leur influence pour garantir que les actions de Taïwan n’aggravent pas les tensions avec la Chine ». Le document critique explicitement Lai Ching-te, de Taïwan, pour ses déclarations affirmant la souveraineté de Taïwan et affirme que Washington devrait utiliser son « influence potentielle sur Taïwan pour limiter ses activités qui perturbent le statu quo » – en somme, l’influence américaine pour faire pression sur Taïwan afin qu’il ne provoque pas la Chine. Lorsqu’un groupe de réflexion comme la RAND formule des recommandations aussi déférentes à l’égard d’un concurrent stratégique, ce n’est pas par pure bonté d’âme ; ce ne sont pas des pacifistes. C’est parce qu’ils ont conscience que l’équilibre des forces a radicalement changé.

En Reponse article de Berletic

Méfiez-vous des « analystes » (Arnaud Bertrand en l’occurrence) qui vous vendent la « paix » sino-américaine en se basant sur des documents obscurs et déconnectés de la réalité.

Arnaud brandit un article de la RAND comme s’il s’agissait de la preuve qu’il y a une sorte de « recul » dans la politique américaine concernant l’encerclement et l’endiguement de la Chine.

Mais ce n’est pas ainsi que fonctionnent les documents des groupes de réflexion.

Comme vous pouvez le constater, ce rapport de la RAND Corporation n’a été commandé par aucun membre du gouvernement américain, mais par Peter Richards, dans le cadre d’un « travail de routine ». Il pourrait s’agir d’un projet personnel ou d’une partie des opérations d’information.

D’autres documents de la RAND, comme « Extending Russia », dont nous pouvons voir de nos propres yeux qu’ils ont été mis en œuvre depuis, ont été sponsorisés par le Bureau d’examen quadriennal de la défense de l’armée américaine.

Vous voyez la différence ?

Aucune des recommandations de ce document sino-américain ne correspond à la réalité des relations/tensions actuelles entre les deux pays, ni à l’orientation évidente de la politique américaine concernant sa campagne en cours visant à encercler et à contenir la Chine.

Oui, nous aimerions tous croire que les États-Unis finiront par revenir à la raison. Mais rien ne prouve que ce soit le cas, même si nous souhaitons le contraire. En fait, tout porte à croire le contraire.

Alors que les vendeurs d’huile de serpent prétendent que les États-Unis se retirent de la confrontation avec la Chine, les États-Unis continuent de mener une guerre par procuration contre la Russie, au service de leur programme plus vaste visant:

-à couper la Russie de la Chine,

-à étendre leur production industrielle militaire pour la guerre avec la Chine en particulier,

-à élargir leur empreinte militaire en Asie-Pacifique,

-à convertir les nations en mandataires de style ukrainien le long de la périphérie de la Chine,

-à renverser le gouvernement du Népal aux portes de la Chine,

-à poursuivre les sanctions, les tarifs et autres mesures pour étrangler l’économie chinoise avec des moyens non militaires tout en développant les positions géographiques et maritimes ainsi que les moyens d’étrangler purement et simplement l’économie chinoise avec un blocus militaire.

C’est la réalité.

La véritable analyse porte sur ce qui se passe objectivement , et non sur ce que nous souhaiterions.

Les vrais analystes diront aux gens ce qui se passe réellement , et non ce qu’ils pensent que les gens veulent entendre et ce qui leur permettra d’obtenir des abonnements, des likes $$$ et de l’influence.

Si vous vous demandez pourquoi je ne débats pas directement avec Arnaud, c’est parce qu’il m’a bloqué après que je lui ai signalé récemment l’ingérence manifeste et massive des États-Unis au Népal.

Non seulement il a refusé de débattre, mais il a menti avec malveillance sur les informations que j’ai présentées. Le gouvernement intérimaire du Népal est désormais dirigé ouvertement par des agitateurs financés par le NED américain – et il est simplement passé à d’autres sujets pour désinformer son public.

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