Howell apporte de l’eau à notre moulin théorique
Commençons par rappeler ce qu’il a découvert et exposé de façon politiquement correcte.
HOWELL
Dans cette récente interview, nous passons en revue notre cadre d’investissement, en explorant le rôle essentiel de la liquidité mondiale et l’importance de surveiller les marchés des pensions .
Pour rappel, considérons l’ampleur des changements survenus dans la finance mondiale ces dernières années.
Auparavant dominés par de grands fonds de pension et des compagnies d’assurance qui investissaient notre épargne selon des modèles de valorisation traditionnels, les marchés financiers sont désormais gérés par des acteurs à effet de levier, tels que les fonds spéculatifs , qui utilisent souvent des instruments dérivés à effet de levier.
Les répartiteurs d’actifs ne pratiquent plus d’arbitrage entre obligations et actions, dans un cadre 60/40 actions/obligations.
Les décisions, plus binaires, « risque actif/risque passif » sont déterminées par l’état du cycle de liquidité mondiale ainsi que par l’élasticité et la stabilité des marchés des pensions livrées. Il n’est donc pas surprenant que l’investissement momentum semble fonctionner, car la liquidité mondiale évolue selon des cycles clairs.
BERTEZ
Quand on a coupé le lien organique entre le dollar et l’or on s’est donné les moyens d’émettre autant de liquidités et de dettes que l’on voulait, on a séparé les ombres monétaire, les signes monétaires , des corps de la richesse réelle, objective, en soi.
On a fait basculer la nature des monnaies, de reflet que quelque chose d’objectif on l’a transformée en outil, c’est à dire on l’a soumise aux besoins, aux désirs, à la subjectivité, aux caprices et aux biais des gnomes et des gouvernements.
Le pouvoir s’est inversé, il est venu d’en haut , il a cessé d’appartenir à l’en bas.
On a cessé comme on dit de « fight the Fed »
La monnaie a été instrumentalisée.
Ce que Soros a tres bien compris et qu’il a exploité et expliqué en particulier dans son ouvrage l’Alchimie de la Finance.
Comme il a compris avant les autres, il les a tondus!
La libération de la monnaie mondiale , le dollar, ne pouvait rester sans conséquences sur les quasi monnaies que sont les actions, les fonds d’état et les obligations, elles aussi ont été libérées.
Un actif financier c’est une mutation du cash!
Quand vous écrivez S&P = 6000 vous n’ecrivez rien d ‘autre qu’une équivalence, vous tracez l’équivalence entre une part d ‘indice S&P et 6 000 dollars, vous affirmez la monaieitude de l’actif que constitue le S&P .
Vous unifiez les deux champs, celui de la monnaie et celui de la finance et vous donnez aux gnomes et aux gouvernements un nouvel outil, cet outil est la possibilité de manipuler le marché financier, de le disjoindre du réel, de lui imposer vos volontés, vos anticipations, vos désirs, vos soi disant expertises, vos guidances.
L’unification des deux champs , le monétaire et le financier vous permet de construire un monde imaginaire qui peu à peu a sa logique propre et s’écarte, du monde réel c’est a dire qu’il n’est plus soumis aux cash flows intérieurs, à la solvabilité, à la profitabilité traditionnelles.
Un actif financier est de moins en moins un actif qui produit des cash flows d’exploitation, des dividendes et c’est de plus en plus un actif qui produit des plus values par les transactions qui se succèdent, y compris les buy backs, à des prix de plus en plus élevés. Bref vous créez un imaginaire bullaire, flottant simplement au gré de l’offre et de la demande, mais avec la particularité que vous pouvez alimenter la demande grâce à votre pouvoir monétaire, -quantité, taux , promesses -pouvoir qui équivaut à de l’air chaud soufflé dans les bulles.
Ce que l’on appelle le PUT c’est l’outil des gnomes , il fait partie de la politique monétaire, c’est ce qui leur permet, quand l’appétit pour le jeu faiblit, -qu’on appelle pudiquement appétit pour le risque,- quand l’appétit pour le jeu faiblit, de le relancer en trashant la monnaie, en abaissant son pouvoir d’achat financier, ce qui fait gonfler l’équivalence S&P = 6000.
Le PUT c’est l’outil qui garantit aux joueurs qu’ils pourront toujours vendre sans trop risquer de perdre.
Le PUT peut être utilisé de façon « choc » comme dans les périodes d’instabilité, ou de façon tranquille, soft étalée comme c’est le cas maintenant afin de produire un cycle qui a encore les apparences d’un cycle économique.
Nous sommes dans une de ces phases de jeu du PUT, phase intelligente qui étale le PUT, l’étire sur de nombreux mois afin de maintenir les joueurs dans le jeu.
Ces mutations ont progressivement distendu puis coupé le lien avec les valeurs fondamentales, les valeurs d’investissement.
Le monde des quasi monnaies s’est séparé du monde de l’économie réelle et il s’est intègré de plus en plus étroitement au monde de la monnaie dont il est devenu un compartiment avec des avatars déterminés, identifiés par: la maturité, le taux et le risque.
Les sous ensembles monétaires et financiers ont fusionné. Les quasi monnaies sont maintenant des avatars de la monnaie, des near-monnaies , dont ils ne se distinguent que par « le trio maturité, taux, risque » ou si on veut simplifier les quasi monnaies sont des bestioles monétaires auxquelles on a attaché un billet de loterie! La monnaie elle même est devenu un actif financier avec maturité zéro, taux nominal zero et taux réel négatif, volatilité nulle.
Bien entendu pour le peuple et les imbéciles des médias il subsiste un semblant de lien avec le réel sinon cela ne marcherait pas; il faut faire en sorte que le public regarde toujours ailleurs que là ou les choses se passent n’est ce pas, c’est le secret des illusionnistes!
Mais les plus belles récompenses sont quand on est loin du réel quand on se projette totalement dans l’imaginaire avec des prévisions/promesses qui ne risquent pas d’être démenties dans le court terme. C’est pour cela que les manias sont essentielles, indispensables dans le système; il faut des segments , des classes d’actif entièrement libérées de la pesanteur pour entrainer le système, maintenir son momentum. Il faut en plus entretenir l’intérêt, l’envie et l’avidité en montrant de gros gagnants.
D’ou l’utilité périodique des « locomotives »; les Telcos, l’IA, les Compagnies du Mississipi!
Il faut que que les gens croient encore que toute l’Alchimie financière a un rapport avec l’épargne, avec la production de richesses, avec le jeu boursier traditionnel à la Graham Dodd, mais c’est un leurre: il faut faire croire qu’en étudiant les journaux de paris hippiques on gagne au PMU!
D’ailleurs ce qui marche dans ce monde, c’est l’anti sélection et la passivité! C’est ce qui nie le lien avec l’économie et Grahham Dodd; ce qui marche c’est ce qui considère que le marché boursier le plus rentable est celui des indices, de l’anti sélection et de la non sélectivité. C’est celui qui ne joue qu’une chose; la production de monnaie, de crédit et dettes et qui a compris que tout était à sens unique sur le long terme.
C’est ce que j’essaie de faire comprendre depuis … mars 2009! Quand j’ai expliqué que l’on entrait dans l’Hotel California.
La Revolution de 1971 de la monnaie s’est transmise à l’univers financier et a provoqué la Revolution silencieuse de la finance.
A la faveur de ce silence les grands initiés que sont les banques et les TBTF se sont goinfrées sur le dos de la clientèle qui elle, n’avait pas compris le phénomène.
Mais peu à peu la clientèle a compris « qu’il n’y avait qu’à mettre » comme on dit vulgairement, et elle aussi en est arrivée à considérer que le marche boursier n’est qu’un jeu, un jeu biaisé , elle a commencé baiser les TBTF, à acheter les DIPS, à faire courir les vendeurs shorts etc etc, à jouer le momentum!
La clientèle a compris , sans en avoir une conscience claire, que ce qui était important c’est la monnaieitude des actifs financiers, c’est à dire leur lien avec les déficits payés par les dettes, leur lien avec le bulldozer monétaire à sens unique, leur lien avec la dissymétrie du système..
C’est de la dialectique à l’état pur!