Le maintien du gouvernement au pouvoir exigera des concessions, notamment une politique budgétaire plus souple que prévu initialement. Par conséquent, l’équilibre politique et les finances publiques de la France resteront probablement précaires jusqu’à l’élection présidentielle de 2027.
Cette incertitude devrait peser sur la croissance, qui devrait rester modérée fin 2025 et début 2026, reflétant la fragilité de la demande privée et la dégradation du climat des affaires.
L’épargne des ménages a fortement progressé face aux inquiétudes liées à la fiscalité, aux retraites et à l’emploi.
Par ailleurs, la France est confrontée à des défis structurels : la dette publique devrait dépasser 125 % du PIB d’ici 2030 en l’absence d’une véritable consolidation, tandis que le déficit budgétaire de 2026 pourrait se situer autour de 5 %, bien au-dessus des objectifs gouvernementaux.
Les coûts d’emprunt augmentent et les agences de notation ont déjà commencé à abaisser la note du pays, et de nouvelles dégradations sont à prévoir si l’impasse politique persiste.
Dans ce contexte, une question cruciale se pose : le marché obligataire a-t-il pleinement intégré les risques politiques et budgétaires du pays, ou existe-t-il encore un risque d’élargissement de l’écart de taux entre les obligations d’État françaises et les Bunds ?
Si une grande partie de l’impact à court terme semble déjà se refléter dans les prix actuels, la soutenabilité de la dette à moyen terme repose sur une gestion budgétaire rigoureuse et des réformes visant à stimuler la croissance.
L’élargissement de cet écart reflète non seulement l’incertitude politique immédiate, mais soulève également des questions plus fondamentales quant à la trajectoire budgétaire à long terme de la France.
Face à la fragmentation politique qui entrave toute réforme significative, une véritable austérité budgétaire semble inévitable après l’élection présidentielle de 2027.
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Les opinions exprimées dans le présent document sont exactes au 21 octobre 2025 et peuvent être modifiées sans préavis. Toute prévision, projection ou cible, lorsqu’elle est fournie, n’est donnée qu’à titre indicatif et ne constitue en aucun cas une garantie.
Patrice Gautry
économiste en chef
Alvin Juvet
Économiste et analyste financier