L’irrésistible ascension de la Bourse américaine se poursuit, on est à plus de 40 fois le multiple Shiller, on est à plus de 2,2 fois le GDP américain , c’est hors de toute épure et hors de toute rationalisation mathématique possible .
Bessens pousse à la roue et il prétend que les marchés ont toujours raison ce sont eux qu’il faut écouter, ce sont les marchés qui doivent commander. Selon lui, la Fed ne doit pas retirer le bol de punch, elle ne doit pas pas lutter contre les marchés, elle doit les solvabiliser.
Bessent est un incapable et un menteur ; en effet pour que les marchés aient raison il faudrait que les intervenants soient obligés de choisir, de sélectionner et qu’ls soient confrontés à la rareté de ce qu’ils échangent contre des titres: rareté de l’épargne ou du crédit, ou du levier.
Un marché n’est efficient que si et seulement si le pouvoir d’achat sur ce marché à des limites; face à un pouvoir d’achat infini, tout est bon, rien n’est jamais assez cher.
Le marché n’est efficace que si il oblige à des choix , si la quantité de monnaie, de liquidités, de pouvoir d’achat boursier, de crédit boursier , est limitée.
Si le crédit suit la hausse alors toutes les valorisations sont justifiées par le seul fait que le pouvoir d ‘achat est surabondant. La hausse est ratifiée en marchant; elle produit son propre pouvoir d’achat, sa propre rationalisation et la valeur des gages montant sans cesse, on peut emprunter sans cesse également.
Warren Buffett est un investisseur de long terme, de très long terme, il considère que son univers est l’univers réel, pas l’univers de la Bourse; pour lui la rentabilité d’un investissement doit être interne, elle doit être produite par l’exploitation de l’entreprise , pas par le jeu de Ponzi. Il est trop gros pour jouer ce jeu de chaine du bonheur, trop gros pour ce jeu chaise musicale, il joue le réel: progression des bénéfices, progression des dividendes.
Son critère préferé pour juger si le marché est cher, trop cher ou attrayant c’est celui du cours de bourse divisé par le chiffre d’affaires; c’est le ratio de la capitalisation boursière divisé par le GDP, ratio considérablement amélioré par Hussman, mais les deux donnent le même résultat quand ils sont appliqués.
Bien peu s’interrogent sur le sens de ce ratio et pourquoi Buffett l’a choisi.
Ce n’est pas parce qu’il a une vertu magique, en vertu d’une corrélation mystérieuse, non; c’est parce que ce ratio est une approximation. Le ratio de Buffett est une sorte de raccourci, un proxy, une approximation du ratio qui lui, est déterminant, organique : celui de la rentabilité du capital investi dans l’activité économique.
Le chiffre d’affaires, le GDP sont des simplifications, des approximations qui se sont révélées historiquement fiables, efficaces, bonnes appréciations des profits.
Si dans le chiffre d’affaires la part des profits sur le long terme est en moyenne de 15%, alors vous pouvez retenir le chiffre d’affaires comme critère d’investissement car il constitue une approximation un proxy des profits. Et vous n’avez pas a vous préoccuper des fluctuations intermédiaires puisque vous êtes investisseur à long terme.
Par ailleurs toujours sur le long terme vous pouvez beaucoup facilement évaluer les croissances de chiffres d’affaires et celles du GDP que celle des profits, ils sont moins volatils. La tendance de long terme des GDP est remarquablement stable et les prévisions sont fiables. Il est plus facile de prévoir un tout plutôt qu’une partie!
Buffet considère que les marges bénéficiaires dans une économie sur le long terme sont stables, il croit qu’il y a une sorte d’harmonie, et donc que dans une économie la part des profits étant stable, retenir le chiffre d’affaires permet d’éviter de se hasarder à estimer les profits : le chiffre d’affaires est une sorte de tenant lieu du profit, et cela a l’avantage de lisser les performances des entreprises, de ne pas se laisser tromper par les variations aléatoires, les cycles.
Ce critère de Buffet est le vrai critère de l’analyse financière classique, saine, c’est le critère de Graham and Dodd simplifié, celui qui dit que la valeur d’un actif financier est égale à la somme des flux financiers qu’il va procurer sur sa durée de vie, flux actualisés.
Un critère de profitabilité du capital simplifié voila ce qu’il faut comprendre, et il est efficace parce qu’il lisse les anomalies, il n’induit pas en erreur sur le long terme, il évite les engouements, les modes et ne retient que ce qui est déterminant à long terme.
Faites le calcul mathématique et vous verrez bien que Buffett a raison de retenir ce ratio dans une perspective de long terme car c’est le seul qui colle à la réalité d’un investissement capitaliste: le profit rapporté au capital investi.
Buffett est un vrai capitaliste, pas un spéculateur financiarisé, qui joue les fluctuations, non il veut du solide, de l’historique. Il investit dans l’activité économique, pas dans le marché et son alchimie.
MAIS IL Y A UN MAIS
Un mais colossal.
La démarche de Buffet n’est valable mathématiquement et logiquement que si et seulement si les marges bénéficiaires sur le chiffre d’affaires sont stables c’est à dire si la part des profits dans l’économie nationale est stable sur le long terme.
Si cette part a tendance à monter de façon irresistible au fil des années alors Buffett est en retard, il rate le mouvement, il passe à coté du marché ; son critère constitue un pari sur le fait qu’il y a des marges moyennes optimum, auxquelles on ne peut durablement déroger et donc qu’il y a une tendance inéluctable aux retour aux moyennes de long terme.
La méthode Buffett est un pari implicite sur ce que l’on appelle la Reconciliation entre l’imaginaire financier et le réel économique.
Buffett anticipe des marges bénéficiaires stables sur le long terme, Buffett reste dans un système de stabilité du partage du revenu national entre salaires et profits, il passe à coté quand la part de la valeur ajoutée devient structurellement en faveur des profits ; quand les entreprises confisquent les gains de productivité; s’attribuent les progrès de la modernité et que les salariés se paupérisent sans cesse. Buffett investit dans un système qui considère que si les marges bénéficiaires montent, elles finiront par redescendre, redescendre et se normaliser.
Cela signifie que Buffett tout comme Hussman d’ailleurs et Grantham ne peuvent participer rationnellement à des marchés ou les bénéfices surperforment sans cesse parce que la part des salaires se réduit sans cesse. Ils ne peuvent participer tant que ce phenomène dure car tout est trop cher et la rentabilité qu’ils escomptent est insuffisante en regard du risque qu’ils apprécient comme très élevés.
Warren Buffet n’achète rien depuis des mois, il vend et il a près de 400 milliards de cash. Hussman hedge ses portefeuilles contre le risque de chute.
MAIS IL Y A UN AUTRE MAIS
Le pari de Warren Buffett est donc que la situation dans laquelle la part des salaires baisse toujours et la part des profits monte toujours est à terme un pari perdant ; il anticipe donc qu’un jour on aura atteint les limites de ce que l’on peut faire supporter aux salariés et symetriquement des limites à la surperformance des profits
Il anticipe qu’il y a des limites à la chute de la part de salaires dans les chiffres d’affaires car il faut bien que tout ce qui est produit soit acheté!
Si le GDP progresse sans cesse mais que le pouvoir d’achat en pourcentage de ce GDP chute sans cesse alors il y a un colossal problème de pouvoir d’achat: il faut bien qu’il y ait une demande!
Faute de pouvoir d’achat en proportion de la croissance du GDP et face à la paupérisation qui en découle il faut recourir à un pouvoir d’achat non gagné , un pouvoir d’achat qui ne vient pas de la distribution de salaires!
Il faut produire du pouvoir d’achat autrement, il faut en créer qui ne grève pas les profits des entreprises, il faut:
-produire plus , plus de tout pour les riches qui ont l’argent, c’est la demande pour le luxe financée par les profits qui croissent
-que les salariés complètent leur pauvre pouvoir d’achat par ponction sur leurs réserves
-que les salariés s’endettent de plus en plus
-que le gouvernement crée une demande complémentaire et creuse des déficits pour soutenir l’activité économique
-il faut sans cesse baisser les taux d’intérêt pour retarder les insolvabilités des ménages et du gouvernement
-il faut que des aides , des food stamps, etc soient allouées pour éviter les émeutes
La question qui domine depuis plusieurs mois est celle de l’endettement; il faut decoder cette question en symétrie car le surendettement c’est l’image opposée de l’insuffisance de pouvoir d’achat gagné pour faire tourner la machine économique.
Comme on ne peut plus tolérer de ralentissent de l’activité car les dettes sont colossales il faut que la bicyclette roule et pour qu’elle roule il faut distribuer du pouvoir d’achat non gagné, accroitre les dettes, les crédits et les déficits ; il faut produire une demande qui ne pénalise pas les marges bénéficiaires et les profits; au lieu de monter les salaires on augmente les dettes.
Accessoirement -et de plus en plus- on crée des effets de richesse fictifs par le biais de la valorisation des patrimoines, des actifs et des portefeuilles
La surendettement américain est le reflet de l’insuffisance des revenus gagnés, il a à voir avec la masse de profits qui croit sans cesse, il a à voir avec l’insuffisance de revenus distribués par le système productif, voila ce qu’il faut comprendre.
C’est un système, c’est un régime qui a des limites voila également ce qu’il faut admettre.
Dans cet esprit il faut faire confiance à Warren Buffett, 0 son habilité, à son jugement, à sa méthode, son pari sera gagnant.
Si vous êtes investisseur de long terme vous devez acheter BERKSHIRE HATHAWAY
EN PRIME;
Ainsi 68% des consommateurs vivent en tirant sur la corde d’une paie à l’autre
ainsi 24% n’arrivent plus payer leurs factures
les dettes sur cartes de credit et les impayés explosent; le credit sur les automobiles devient pourri, les echéances ne sont plus respectées l Les menages n’ont plus les moyens d’acceder à l’immobilier,
ainsi
HUSSMAN
