Editorial: la Bourse Mondiale est une colossale Compagnie du Mississipi

Le monde de John Law. Si vous comprenez que la Bourse Mondiale est une colossale Compagnie du Mississipi gonflée par et pour les besoins de financements des Tresors Publics des Etats Unis et de l’Empire, vous aurez tout compris et pourrez tout anticiper!

« The Great Experiment » fait référence à l’ambitieux système financier de John Law, Écossais aventurier et théoricien monétaire, mis en place en France entre 1716 et 1720 sous la Régence de Philippe d’Orléans.

Face à la dette colossale du royaume, Law fonde la Banque Générale (devenue Banque Royale), émettant les premiers billets en papier monnaie convertibles en or, et crée la Compagnie du Mississippi, un monopole commercial sur la Louisiane pour financer l’État via des actions spéculatives.

Le système provoque un boom économique : les actions de la Compagnie s’envolent (de 500 à 10 000 livres), stimulant le commerce et l’emploi, mais l’impression excessive de billets sans réserve suffisante génère une inflation galopante et une bulle spéculative.

L’effondrement survient en 1720 avec une panique bancaire, une dévaluation des billets et la chute des actions, ruinant des milliers d’investisseurs et forçant Law à l’exil.

Bien que désastreux, cet épisode pionnier préfigure les banques centrales et les risques de la monnaie fiat.

Les marchés boursiers mondiaux ont atteint un record de capitalisation boursière de 148 000 milliards de dollars en octobre.

Cela représente une augmentation de +19,3 % en glissement annuel, bien supérieure à la moyenne historique et sans aucun rapport avec la production de richesses réelles ou les croissances extrapolables.

Depuis leur point bas de 2020, les marchés boursiers mondiaux ont vu leur capitalisation boursière augmenter de 75 trillions de dollars, soit 97 %.

Au cours des 20 dernières années, la capitalisation boursière mondiale a progressé à un taux de croissance annuel composé de +7,3 %, soit plus de quadruplé par rapport aux quelque 35 trillions de dollars de 2005.

Le récent boom technologique a entraîné l’accélération la plus marquée, les marchés ayant gagné plus de 40 000 milliards de dollars de valeur au cours des deux dernières années. le boom des technologiques est celui d’une super Compagnie du Mississipi et des bulbes de tulipes réunis.

Plus cela va mal, plus le monde s’appauvrit en réel et plus la masse de capitalisation de la Cie du Mississipi gonflée par la monnaie des dettes souveraines s’accroit!

La réalité que j’analyse depuis des décennies est plus le monde s’enfonce dans la crise et perds le souvenir de la croissance spontanée et auto entretenue, plus les fortunes explosent; les crises enrichissent parce que les remèdes sont d’ordre monétaire ils consistent tous en la même chose; gonfler les passifs du Systeme c’est à dire inflater les actifs financiers.

EN PRIME

L’IA et la Compagnie du Mississipi

  • Promesse d’un « nouveau monde » inexploité : La Compagnie du Mississippi vendait la Louisiane comme une terre d’or et de richesses infinies ; les entreprises d’IA promettent une révolution transformative (AGI, productivité illimitée).
  • Financement par spéculation boursière : Actions de la Compagnie gonflées par l’émission massive de billets (bulle spéculative) ; valorisations IA (ex. Nvidia, OpenAI) dopées par des levées de fonds massives sans profits proportionnels.
  • Monopole étatique/soutien public : Soutien du Régent et monopole royal pour Law ; subventions, partenariats gouvernementaux et hype médiatique pour l’IA.
  • Émission de « confiance » sans réserve tangible : Billets de Law non couverts par l’or réel ; modèles IA souvent surévalués par rapport à leurs applications concrètes et rentables.
  • Boom puis risque de krach : Euphorie 1719-1720 → chute 1720 ; boom IA 2023-2025

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