La Chine bloque la vente de ports à BlackRock

La transaction est gelée.

Voici ce qu’en dit l’IA

  • Les parties impliquées :
    • Vendeur : CK Hutchison Holdings, un conglomérat hongkongais contrôlé par le milliardaire Li Ka-shing. Cette entreprise exploite des ports dans le monde entier via sa filiale Hutchison Port Holdings.
    • Acheteur : Un consortium mené par BlackRock (le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, avec plus de 11 000 milliards de dollars sous gestion), en partenariat avec MSC (Mediterranean Shipping Company, géant suisse de la conteneurisation) et Terminal Investment Limited (TiL).
  • Détails de l’accord :
    • Annoncé le 4 mars 2025, il porte sur la vente de 43 terminaux portuaires dans 23 pays pour environ 23 milliards de dollars (dont 19 milliards en cash pour CK Hutchison).
    • Parmi ces actifs : les ports stratégiques de Balboa (côté Pacifique) et Cristobal (côté Atlantique), situés aux extrémités du canal de Panama. Ces ports gèrent environ 1 conteneur sur 20 dans le monde, et le canal représente 23,6 % du PIB panaméen (près de 5 milliards de dollars de revenus en 2024).
    • L’accord devait être finalisé début avril 2025, mais il a été reporté sine die.
  • Motivations des acteurs :
    • Pour CK Hutchison : Réduire une dette de 17,8 milliards de dollars et se recentrer sur des activités moins exposées aux tensions géopolitiques.
    • Pour BlackRock : Saisir une opportunité dans l’infrastructure privée, que son PDG Larry Fink qualifie d' »actifs du futur » (comme les data centers ou les réseaux électriques). Fink a souligné dans sa lettre annuelle aux investisseurs que les ports nécessiteraient 2 000 milliards de dollars d’investissements d’ici 2040.

2. Le blocage par la Chine : comment et pourquoi ?

  • L’action chinoise :
    • Le 28 mars 2025, l’Administration d’État pour la régulation du marché (SAMR), l’autorité antitrust chinoise, a lancé une enquête anti-monopole sur la transaction. Elle argue que l’opération pourrait violer les lois chinoises sur la concurrence et menacer l’intérêt public.
    • Cela a conduit CK Hutchison à annuler la signature prévue pour le 2 avril. Pékin a qualifié la vente de « trahison envers le peuple chinois » dans un éditorial du journal pro-gouvernemental Ta Kung Pao, accusant Li Ka-shing de ne pas avoir consulté Beijing au préalable.
    • La Chine exerce une influence indirecte : bien que les ports soient exploités par une entreprise hongkongaise, Pékin voit cela comme une perte de contrôle sur des actifs stratégiques mondiaux.
  • Raisons invoquées :
    • Officielles : Protection de la concurrence loyale et des intérêts nationaux. La SAMR a répondu publiquement à une question du journal d’État, insistant sur une « revue formelle ».
    • Géopolitiques : C’est une riposte à la pression américaine. Le président Donald Trump (réélu en 2024) a multiplié les déclarations sur le canal, affirmant faussement que « la Chine le contrôle » (en réalité, le canal est géré par Panama depuis 1999, mais les ports sont loués à des opérateurs comme CK Hutchison). Trump a salué l’accord comme une « reprise » américaine du canal lors d’un discours au Congrès, et a menacé de reprendre le contrôle américain.
    • Économiques : La Chine veut préserver son influence sur les routes maritimes mondiales (via l’Initiative Belt and Road, qui a investi 1 300 milliards de dollars dans 150 pays). Pékin a même exigé que le géant chinois Cosco obtienne une participation dans les ports pour approuver la vente – une condition non remplie.

3. Les enjeux et conséquences

  • Géopolitiques :
    • C’est un nouveau front dans la rivalité sino-américaine, après les guerres commerciales et les tensions sur Taïwan. Trump utilise cela pour consolider son image de « défenseur » des intérêts US, tandis que Xi Jinping affirme la souveraineté chinoise sur les entreprises hongkongaises (malgré le statut spécial de Hong Kong).
    • Panama est prise entre deux feux : le gouvernement panaméen examine aussi les concessions portuaires, et le canal est vital pour 70 % du trafic US.
  • Économiques :
    • Incertitude pour les marchés : L’action BlackRock a chuté de 2-3 % après l’annonce, et les chaînes d’approvisionnement mondiales risquent des perturbations si le blocage perdure. Les ports panaméens traitent 3-5 % du commerce maritime global.
    • Pour BlackRock : Un revers, mais l’entreprise reste confiante et « évalue toutes les options » (selon Mustafa Riffat, DG de Global Infrastructure Partners, filiale de BlackRock).
    • Pour la Chine : Renforce son emprise sur les infrastructures critiques, mais isole potentiellement des investisseurs étrangers.
  • Statut actuel (novembre 2025) :
    • L’enquête SAMR est toujours ouverte, sans calendrier clair. Des négociations discrètes pourraient inclure des concessions à Cosco. Sur X (ex-Twitter), le sujet refait surface avec des posts récents (début novembre) soulignant les implications pour le commerce mondial, comme un thread en polonais/anglais analysant les « 3 aspects clés » (échelle, position chinoise, conséquences globales).

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