Editorial. Comprendre la Hausse de Misère!

Il n’y a aucun mystère ou paradoxe dans la divergence entre Wall Street et Main Street si vous avez compris que la hausse de Wall Street est une Hausse de Misere qui anticipe la future destruction inéluctable de la monnaie et son « debasement » en cours.

Depuis mai 2016 je prédis l’arrivée de ce phénomène dans mes écrits en France mais je l’analyse depuis bien plus longtemps dans mes chroniques de l’AGEFI Suisse ou j’ai d’abord mis au point cette analyse sous le titre cynique et humoristique « Vive les crises elles nous enrichissent ».

« VIVE LES CRISES, ELLES NOUS ENRICHISSENT ! »

Mon article vu par l’IA

Contexte et ton

C’est une charge ironique et virulente contre :

  • Les politiques monétaires ultra-accommodantes (QE, taux zéro, etc.)
  • Les banquiers centraux (notamment la Fed et la BCE)
  • L’illusion de la création de richesse par la dette et la planche à billets

Thèse centrale :

« Les crises sont salvatrices : elles détruisent les excès, les bulles, les entreprises zombies, les dettes insoutenables. En les empêchant, on ne fait que repousser l’inévitable et enrichir les 1 % au détriment des 99 %. »

Extraits marquants :

« On nous dit que les crises sont mauvaises, qu’il faut les éviter à tout prix. Faux. Les crises sont le mécanisme de nettoyage du capitalisme. Sans elles, les erreurs s’accumulent, les zombies prospèrent, la richesse est confisquée par une minorité. »

« La Fed, la BCE, le Japon, la Chine… tous injectent des milliers de milliards pour éviter la purge. Résultat ? Les riches deviennent plus riches, les pauvres plus pauvres, et le système devient un cadavre maquillé. »

Style

  • Provocateur, presque pamphlétaire
  • Anti-système financier (or, dettes, banques centrales)
  • Soutenu par des chiffres (dette mondiale, bilan des BC, inégalités)

Diffusion

L’article a été massivement partagé dans les milieux autrichiens, libertariens et anti-dette, notamment en France. Il est souvent cité comme une critique fondatrice du « tout-sauvetage » post-2008.

Robin J Brooks

Le marché de la dévaluation monétaire est un phénomène récent. Il a émergé après la mise en œuvre chaotique des droits de douane réciproques début avril, mais n’a véritablement pris son essor qu’après le discours accommodant de Jerome Powell à Jackson Hole le 22 août.

Dans cet article, je résume ce que je crois savoir à ce sujet, et j’insiste sur le terme «croire». 

Le marché de la dévaluation monétaire est totalement nouveau et il serait naïf de prétendre le comprendre. Nous n’en savons rien. Au degré des fluctuations du marché et de ses réactions à divers catalyseurs, nous découvrons en temps réel ce qu’est ce phénomène.

Voici ce que nous savons, à mon avis.

Premièrement, essentiellement, cette situation reflète la crainte croissante des marchés que les politiques budgétaires de nombreuses économies avancées soient insoutenables et que l’inflation dissipe les niveaux d’endettement élevés. C’est pourquoi les rendements des obligations d’État à long terme ont grimpé si rapidement dans de nombreux pays. Les marchés exigent des primes de risque plus élevées pour se prémunir contre la monétisation de la dette.

Deuxièmement, la hausse des rendements n’est pas une protection parfaite, car les gouvernements disposent de nombreux moyens pour maintenir artificiellement les rendements à un niveau bas, allant des achats d’obligations par les banques centrales et des plafonds de rendement aux modifications réglementaires qui contraignent les banques à détenir davantage d’obligations (répression financière). Par conséquent, les marchés recherchent des valeurs refuges, ce qui explique la flambée des cours des métaux précieux. Rien ne garantit que les métaux précieux resteront les principaux bénéficiaires de cette situation. Les marchés testent constamment d’autres actifs susceptibles de constituer de bonnes valeurs refuges. Les pays faiblement endettés comme la Suède et la Suisse ont incontestablement la cote.

Troisièmement, l’appétit pour les valeurs refuges est bien plus fort que je ne l’aurais imaginé. La fin du blocage budgétaire aux États-Unis a entraîné une reprise de la hausse des métaux précieux, ce qui est paradoxal. En effet, la fin de ce blocage réduit les risques de récession et fait grimper les taux d’intérêt réels, deux facteurs qui devraient normalement freiner la demande d’or et d’argent. Les marchés interprètent les bonnes nouvelles comme les mauvaises. C’est inquiétant.

Le graphique ci-dessus est mon outil de suivi des opérations de dépréciation. Il illustre l’évolution des principaux actifs depuis le 1er août. J’y ai également mis en évidence trois catalyseurs clés : (i) le 21 août, la veille du discours accommodant de Jerome Powell à Jackson Hole ; (ii) le 17 septembre, date à laquelle la Fed a repris son cycle d’assouplissement monétaire avec une baisse de 25 points de base ; et (iii) le 16 octobre, vers la fin de la semaine des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale, qui – comme je l’avais indiqué à l’époque – a été un catalyseur de l’éclatement de la bulle des métaux précieux.

Ce graphique permet d’illustrer plusieurs points. Premièrement, les marchés sont exigeants quant aux actifs refuges qu’ils considèrent. Le Bitcoin (orange) n’entre pas dans cette catégorie. Sa valorisation est trop importante pour servir de réserve de valeur. Deuxièmement, le dollar (bleu) est parfaitement stable par rapport aux autres devises ; la dépréciation observée ne reflète donc pas une fuite des capitaux hors du dollar, mais plutôt une perte de confiance bien plus généralisée dans les monnaies fiduciaires. Troisièmement, la recherche de valeurs refuges est beaucoup plus intense que prévue. La fin du blocage budgétaire aux États-Unis a ramené l’or (noir) et l’argent (violet) à des niveaux proches de leurs sommets d’octobre. C’est inquiétant. Les décideurs politiques doivent impérativement maîtriser la politique budgétaire. Les marchés commencent à s’impatienter.

Il n’est pas simple d’intégrer la Fed à tout cela. Certes, Jackson Hole a joué un rôle de catalyseur pour les métaux précieux, mais l’anticipation des baisses de taux par le marché ne correspond pas clairement aux marchés de dépréciation. Le graphique ci-dessus illustre l’intégration cumulative des baisses de taux de la Fed dans les anticipations des marchés jusqu’à fin 2026. J’ai réintégré les deux baisses de 25 points de base intervenues les 17 septembre et 29 octobre afin de montrer l’évolution du sentiment général vis-à-vis de la Fed. Les commentaires fermes d’hier du président de la Fed de Boston, Collins, ont entraîné une légère réponse des anticipations pour 2025 (en bleu) et ont peut-être contribué à la baisse des métaux précieux. En revanche, les anticipations de baisses jusqu’à fin 2026 (en noir) restent globalement stables, les marchés se tournant de plus en plus vers d’autres perspectives que celle de Powell.

En effet, comme le montre le graphique ci-dessus, les dispositifs refuges comme la couronne suédoise (rouge), la couronne norvégienne (orange) et le franc suisse (noir) ont continué à se renforcer face au dollar hier, nous recevons donc toutes sortes de signaux contradictoires qui, je le soupçonne, se résoudront dans le sens où les métaux précieux reprennent leur ascension.

Il reste beaucoup d’inconnues, mais mon impression générale de ces dernières semaines est que les facteurs sous-jacents à la dépréciation monétaire sont bien plus puissants que je ne l’avais anticipé. C’est un changement radical pour la dette et les marchés mondiaux.

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