Williams relance les espoirs sur la baisse des taux le 10 decembre

Voici une contribution importante au débat sur la baisse des taux de décembre, de la part de John Williams, président de la Réserve fédérale de New York et proche collaborateur de Powell : « Je vois encore une marge de manœuvre pour un ajustement supplémentaire à court terme de la fourchette cible du taux des fonds fédéraux afin de rapprocher l’orientation de la politique monétaire d’une position neutre. » « Pour l’avenir, il est impératif de ramener durablement l’inflation à notre objectif à long terme de 2 %. Il est tout aussi important de le faire sans créer de risques excessifs pour notre objectif de plein emploi. »

VOICI LE COMMENTAIRE DE JIM BIANCO

Le discours prononcé ce matin par Williams a radicalement changé la donne pour la réunion du FOMC du 10 décembre. —

Nous soutenons que les membres votants du FOMC perçoivent leur rôle comme évolutif et indiquent clairement qu’ils voteront en toute indépendance, sans se conformer aux souhaits du président.

C’est un développement positif.

Ainsi, la surveillance de la Fed est désormais comparable au comptage des votes, ou au décompte des commentaires publics des électeurs pour voir quel point de vue a la majorité (7) des votes.

Le décompte actuel se présente comme suit :

Cinq votants ont clairement indiqué qu’ils ne souhaitent pas de baisse des taux le mois prochain (Barr, Musalem, Schmid, Goolsbee, Collins)

Cinq votants ont indiqué vouloir baisser les taux (Miran, Waller, Bowman, Williams, Cook).

Deux votants sont inconnus (Powell et Jefferson)

Si la Fed devient véritablement indépendante, alors le vote devrait se résumer à 7 voix contre 5… dans un sens comme dans l’autre.

Si les électeurs cèdent et reviennent à l’histoire, en votant 11-1 ou 10-2 (sans qu’un krach boursier ne change la donne), les membres du FOMC qui ne sont pas le président de la Fed ruineront leur réputation.

Mon commentaire

Le bond de 28 % à 71 % de chances d’une baisse des taux en décembre indique que le marché sait que le ralentissement économique est devenu trop évident pour être ignoré.

Voir l’article de Bil Hester publié ce matin.

C’est plutôt l’évolution des données économiques qui gouverne  : affaiblissement du marché du travail, signes de faiblesse des dépenses, resserrement du crédit, une forte baisse de l’appétit pour le risque et un désenchantement sur l’IA.

Une baisse des taux n’est pas la solution miracle que certains imaginent. Même si la Fed baisse ses taux, et les probabilités semblent désormais de plus en plus fortes, cela ne résoudra pas les problèmes de fond.

En revanche cela peut relancer la Bourse

Des baisses de taux aussi tardives dans le cycle économique sont presque toujours sans influence conjoncturelle . Une baisse de 25 points de base n’incite pas les banques à prêter à nouveau. Cela n’enraye pas la hausse des sinistres financiers . Cela ne permet ni de redresser les marges ni d’annuler les deux années de pression sur les taux d’intérêt qui pèsent sur les ménages et les petites entreprises.

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